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ORIGINALITE DE LA FLORE ET DE LA VEGETATION DE L’ANTI-ATLAS SUD-OCCIDENTAL MAROCAIN
Par PELTIER Jean-Paul
Université de Grenoble, France
E-mail : jpaul.peltier@gmail.com
Le sud-ouest du Maroc représente un des 34 points chauds de biodiversité végétale du Bassin méditerranéen en raison, d'une part, du nombre élevé de plantes rares et endémiques, et d'autre part, des menaces anthropiques qui affectent la région.
On peut le considérer comme une vaste zone refuge où se localisent, souvent dans les falaises, les gorges et les vallons, des espèces thermo-xérophiles, souvent endémiques, qui ont joué un rôle important dans la flore tertiaire nord-méditerranéenne : Argania spinosa, Acacia gummifera, Euphorbia officinarum subsp. echinus, Euphorbia obtusifolia subsp. regis-jubae, Euphorbia balsamifera, Senecio anteuphorbium Dracaena draco subsp. ajgal, Aenium arboreum, Kalanchoa faustii, Commelina rupicola, etc.
Aujourd'hui, cette flore constitue des formations arborées claires de type pré-steppiques, dominées par l'Arganier et le Gommier, Rhus tripartita, Rhus pentaphylla et diverses espèces succulentes ou cactoïdes. Pour cette végétation hautement spécifique a été crée l'étage infra-méditerranéen qui appartient bien encore à la région méditerranéenne nord-africaine, malgré ses affinités physionomiques avec l'étage infra-canarien.
C’est dans les plus hautes montagnes bien exposées aux perturbations atlantiques que Quercus ilex subsp. rotundifolia atteint sa limite méridionale absolue au Maroc. Cependant, excepté quelques ilots résiduels dont celui du Lkest par exemple, la forêt a disparu, remplacée par des matorrals à Lavandes (Lavandula dentata et L. pedunculata), Cistes (Cistus villosus et C. salviifolius) et Cytise (Teline segonnei endémique du Kerdous et du massif d’Ifni).
La steppe à Artemisia herba-alba apparaît à l’est du Kerdous étalée sur les hauts plateaux et la retombée sud de l’Anti-Atlas. Cet élément irano-touranien qui s'est développé à l'occasion de phases climatiques sèches et froides du Miocène et des glaciations plio-pleistocènes annonce un climat de type plus continental caractérisé par de larges fluctuations saisonnières principalement thermiques et des précipitations annuelles qui avoisinent 200 à 300 mm. La plus grande partie de la steppe est de nature secondaire, son spectaculaire développement résulte d’un processus de steppisation lié aux défrichements et au surpâturage.
Sur le revers méridional de l’Anti-Atlas, grosso modo lorsque les précipitations annuelles ne dépassent pas 100 mm, on pénètre dans un secteur hyper aride à pluviosité aléatoire et à forte amplitude thermique.
On se trouve à la charnière entre le monde méditerranéen et le monde saharien et les espèces saharo-arabiques comme Acacia raddiana, A. seyal, Balanites aegyptiaca, Maerua crassifolia, Lavandula coronopifolia, Psoralea plicata, etc. apparaissent en nombre. Elles colonisent les différents types de milieux biologiques (oueds sablonneux, épandages limono-sableux, pentes rocailleuses, regs) pour constituer des structures de végétation très originales.
Dans toute la région, les pressions anthropiques ont été importantes, à l'origine de profondes modifications des structures végétales. La conservation et la restauration des espèces et des milieux doivent être une priorité si on veut conserver la diversité génétique pour en assurer la pérennité.
Source web par : PELTIER Jean-Paul