Initiatives locales, politiques publiques et développement du tourisme en milieu rural au Maroc : Bilan de 15 années de tourisme dans les arrière-pays
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Mohamed Berriane et Bernard Moizo

Introduction

Il est aujourd’hui admis qu’au Maroc, il existe un fort potentiel pour la mise au point et la commercialisation de produits relevant du tourisme rural. Ce potentiel pourrait, s’il était valorisé, placer la destination sur le marché du tourisme culturel et de découverte avec une forte capacité concurrentielle. Une offre de tourisme rural pourrait non seulement accompagner le développement du produit balnéaire que privilégient les choix officiels en matière de tourisme, en le rendant plus compétitif par rapport à ses concurrents méditerranéens, mais également davantage diffuser les retombées directes du tourisme dans des zones marginalisées ou isolées et contribuer ainsi au développement humain et socioéconomique local (OMTMinistère du tourisme 2002).

Ce sont probablement ces raisons qui expliquent en partie l’engouement actuel pour cette activité et sa croissance en milieu rural. Mais au-delà de l’intérêt des pouvoirs publics, il faut reconnaitre qu’une certaine fièvre du tourisme s’est emparée des campagnes marocaines, fièvre qui s’accompagne d’une inflation dans les termes désignant les tourismes qui se développent dans les arrière-pays : tourisme rural, tourisme vert, écotourisme, agrotourisme, tourisme de montagne, tourisme durable, tourisme doux, etc. (Marcotte, Bourdeau et Doyon 2006). Tous ces termes sont utilisés parfois indifféremment pour signifier la même chose, alors qu'ils renvoient à des réalités différentes (Froger 2010a). Nous proposons ici de retenir le terme de tourisme rural ou tourisme vert, les deux étant pratiquement synonymes et recouvrent l’ensemble des pratiques touristiques en milieu rural. Il peut englober l'écotourisme, toutes formes de tourisme axées sur la nature et dans lesquelles la principale motivation du touriste est d'observer et d'apprécier la nature ainsi que les cultures traditionnelles qui habitent ces zones naturelles (Higham 2007)1 ou l'agro-tourisme (activité touristique complémentaire à l’agriculture, localisée dans une ferme).

Plus que l’effet des politiques publiques à travers la définition de la stratégie du tourisme rural en 2002 (OMT-Ministère du tourisme 2002), c’est plutôt la mobilisation au niveau local du mouvement associatif de proximité qui explique cette fièvre. Ce dernier accompagne, voire suscite, les petites actions qui se mettent en place ici et là pour attirer des touristes et leur offrir un minimum de services.

L’implication de ces deux niveaux, l’étatique et le local amène un premier questionnement à propos de la gouvernance et des articulations entre les actions et initiatives descendantes et ascendantes (Berriane, Aderghal et al. 2012). Dans ce cas, on peut poser l’hypothèse que le niveau de réussite d'un projet de tourisme rural est lié au degré de son appropriation par la population locale. Ceci fera l’objet du premier point de notre analyse.

Par ailleurs, la multiplicité d’intervenants appartenant à différents niveaux (local, régional, national et international) entraîne parfois des incohérences, voire des conflits d’intérêts entre ces différents intervenants, ce qui annihile tous les efforts entrepris et limite les effets positifs (Simmoneaux 1999, Froger 2010b). Selon nous, la mise en tourisme du milieu rural exige une approche territoriale (Berriane 2006), celle-ci est implicite dans les actions du ministère à travers la notion du Pays d'Accueil Touristique (OMTMinistère du tourisme 2002). Nous examinerions dans un deuxième temps les problèmes que pose cette approche.

Ces deux points seront traités à travers différents exemples, mais en n’en retenant que deux principaux car ils nous semblent représentatifs de la diversité des situations : celui de la région de Chefchaouen dans la montagne rifaine au Nord et celui d’un projet localisé dans les montagnes atlasiques du Sud. Ces deux exemples sont à la fois représentatifs de l’implication des différents porteurs de projets, des conditions de montage, de partenariat, d’intervenants, d’articulations entre les initiatives venues d’en haut et celles issues de le base, des produits de terroir d’appel et de la réussite ou non du projet, bref de tout le processus de mise en tourisme (Violier 2001). Mais auparavant, nous avons jugé utile de décrire ce fort engouement liés au tourisme rural qui semble émerger dans les campagnes marocaines et se généraliser à pratiquement tout le pays.

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SOURCE WBE PAR academia.edu

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