S’adapter au changement climatique : un impératif pour le Maroc et un engagement stratégique pour le PNUD
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S’adapter au changement climatique : un impératif pour le Maroc et un engagement stratégique pour le PNUD

 

Le changement climatique bouleverse nos repères, nos territoires, nos vies.

Pour y faire face, l’adaptation s’impose comme une condition essentielle à tout développement durable. Au Maroc, où les effets du dérèglement climatique se font déjà sentir, cette réponse est plus qu’environnementale : elle est aussi humaine, sociale, territoriale et économique.

Alors que les sécheresses se succèdent, que les ressources en eau s’amenuisent et que les phénomènes extrêmes deviennent plus fréquents, les populations, en particulier les plus vulnérables, se trouvent en première ligne face aux effets du réchauffement. Les agriculteurs, les éleveurs, les femmes rurales, les habitants des oasis ou encore les jeunes des zones côtières voient leurs moyens de subsistance fragilisés, leurs territoires transformés, leurs perspectives bouleversées.

L’adaptation au changement climatique, entendue comme la capacité d’anticiper, d’ajuster et de renforcer la résilience des systèmes naturels et humains, est donc aujourd’hui une priorité stratégique pour le Royaume. Il ne s’agit plus uniquement de se prémunir contre des catastrophes à venir, mais bien d’organiser dès à présent une réponse cohérente, planifiée et partagée, qui intègre les impératifs climatiques dans les politiques publiques, les modèles économiques et les dynamiques sociales.

C’est dans cette perspective que le Maroc s’est engagé, avec le soutien du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), dans un processus ambitieux de planification de l’adaptation. L’un des instruments structurants de cette démarche est le Plan National Stratégique d’Adaptation (PNSA), conçu comme une boussole pour coordonner les efforts à tous les niveaux – national, régional, local – et dans tous les secteurs – agriculture, eau, biodiversité, infrastructures, santé, urbanisme.

Fruit d’une large concertation, le PNSA place la résilience au centre des stratégies de développement. Il repose sur une vision intégrée, mobilisant à la fois la science, la connaissance des territoires, les dynamiques institutionnelles et les attentes des citoyens. Il ambitionne notamment d’aligner les politiques d’adaptation avec les contributions climatiques du Maroc dans le cadre de l’Accord de Paris, tout en s’inscrivant dans la stratégie nationale de développement durable.

Conscient que l’adaptation ne peut être efficace qu’à travers une approche territorialisée, le PNUD accompagne le gouvernement marocain dans la déclinaison régionale du PNSA. Cinq régions pilotes ont ainsi été appuyées pour élaborer leur propre Plan d’Adaptation et de Développement ClimatoRésilient (PADCR) : Souss-Massa[1], Marrakech-Safi[2], Béni Mellal-Khénifra[3], Drâa-Tafilalet[4] et l’Oriental[5]. Ces territoires ont été choisis pour la diversité de leurs écosystèmes, la vulnérabilité de leurs secteurs productifs, et leur engagement local en matière de lutte contre le changement climatique.

Dans chacune de ces régions, les diagnostics ont mis en évidence des risques spécifiques – salinisation des sols, dégradation des oasis, stress hydrique, recul du couvert forestier, insécurité hydrique croissante – mais aussi des opportunités d’action. Grâce à une forte implication des collectivités territoriales, de la société civile, des services déconcentrés de l’État et des communautés locales, les PADCR proposent des solutions concrètes : agriculture climato-intelligente, réhabilitation des écosystèmes, amélioration de la gestion des ressources en eau, renforcement des capacités locales, réduction des risques de catastrophes.

Au-delà de l’élaboration des plans, ce processus a permis d’instaurer une nouvelle culture du dialogue territorial autour du climat. Des journées de sensibilisation ont été organisées, des synergies ont été créées entre les acteurs, et les enjeux d’adaptation ont gagné en visibilité dans les agendas régionaux. L’objectif est désormais de généraliser cette planification à l’ensemble des régions du pays, en capitalisant sur les enseignements des territoires pilotes.

Dans cette dynamique, le PNUD joue un rôle de facilitateur et de catalyseur. Il soutient le renforcement des capacités des institutions nationales, accompagne l’intégration de l’adaptation dans les outils de planification territoriale, appuie la mobilisation de financements climat, notamment à travers le Fonds Vert pour le Climat, et veille à ce que l’approche soit inclusive, participative et sensible au genre.

L’action du PNUD repose aussi sur un partenariat fort avec le ministère de la Transition Énergétique et du Développement Durable, qui coordonne la stratégie nationale d’adaptation, et avec les membres du groupe de travail "Adaptation et Vulnérabilité" relevant de la Commission nationale sur le changement climatique. Ce groupe multi-acteurs rassemble les ministères sectoriels, les collectivités, les chercheurs, les agences techniques, les ONG et les partenaires internationaux, dans une logique de coordination et de mise en cohérence des efforts.

Le chemin de l’adaptation est complexe, mais il est désormais engagé. L’année 2025 marquera une étape importante, avec la révision du PNSA à la lumière du dernier rapport du GIEC, l’élargissement des PADCR à une région supplémentaire, le lancement d’initiatives pilotes à l’échelle provinciale, et l’intégration progressive des stratégies d’adaptation dans les schémas régionaux d’aménagement du territoire. A ce titre, des ateliers sont organisés en partenariat avec l’Association des Régions du Maroc (ARM) afin de consolider l'appropriation des approches d'adaptation climato-résilientes par les acteurs territoriaux, en particulier les Conseils régionaux et de favoriser le partage d'expériences entre régions.

Face à un climat en mutation, le Maroc fait le choix de l’anticipation, de l’intelligence territoriale et de l’investissement humain. Et le PNUD demeure un partenaire engagé, aux côtés des institutions, des territoires et des citoyens, pour construire ensemble un avenir plus résilient, plus équitable et plus durable.

[1] Souss-Massa : Cette région fait face à une forte pression sur les ressources hydriques. L’intrusion marine et la salinisation des nappes, dues à la surexploitation, menacent l’agriculture et l’écosystème côtier. L’adaptation se concentre sur une meilleure gestion de l’eau et la préservation des terres cultivables.

[2] Marrakech-Safi : Confrontée à des sécheresses fréquentes et à des vagues de chaleur, la région doit gérer la concurrence croissante entre besoins urbains et agricoles, en optimisant les ressources en eau, en favorisant la végétalisation urbaine et en sensibilisant aux risques climatiques.

[3] Béni Mellal-Khénifra ; Fortement dépendante de l’agriculture, cette région subit les effets conjugués de la raréfaction de l’eau et de l’érosion des sols. Le plan d’adaptation vise à promouvoir des pratiques agricoles durables et à renforcer la résilience des communautés rurales.

[4] Drâa-Tafilalet : Marquée par un climat aride, la région souffre de la dégradation progressive des oasis, du manque d’accès à l’eau et de l’isolement de certaines zones. Les efforts portent sur la valorisation des ressources oasiennes, le développement d’infrastructures adaptées et le soutien aux populations vulnérables.

[5] L’Oriental : La région est confrontée à la désertification, à l’érosion côtière et à une pression importante sur les ressources naturelles. Le plan d’action régional s’oriente vers la lutte contre l’ensablement, la gestion durable des écosystèmes et le renforcement des capacités locales en matière de résilience climatique.

L’adaptation au changement climatique, entendue comme la capacité d’anticiper, d’ajuster et de renforcer la résilience des systèmes naturels et humains, est donc aujourd’hui une priorité stratégique pour le Royaume. Il ne s’agit plus uniquement de se prémunir contre des catastrophes à venir, mais bien d’organiser dès à présent une réponse cohérente, planifiée et partagée, qui intègre les impératifs climatiques dans les politiques publiques, les modèles économiques et les dynamiques sociales.

Le 02/10/2025

Source web par : www.undp.org

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