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Eaux, pauvreté et crises sociales (Maroc-Géoparc Jbel Bani)

Par Habib Ayeb et Thierry Ruf

Le séminaire international « Water poverty and social crisis1 – perspectives of research and action » a réuni 60 scientifiques, universitaires et représentants d’organisations gouvernementales de 20 pays et 5 continents. Cette manifestation était l’action collective prioritaire en 2005 pour l’UR044 « Dynamiques sociales de l’irrigation » de l’IRD. Sur la proposition de cadrage scientifique d’Habib Ayeb, géographe en accueil à l’IRD et en poste au Caire, un comité d’organisation marocain et français2 s’est constitué, tandis qu’un comité scientifique international sélectionnait 56 des 80 propositions de communication.

Le montage a été exemplaire : l’IDRC et la Ford Fundation (au Caire) ont pris en charge les billets d’avion des participants du Sud, tandis que l’IRD finançait l’accueil et la logistique de la rencontre au Maroc et la faculté des Sciences humaines d’Agadir proposait un accueil exceptionnel avec l’engagement personnel du doyen Ahmed Sabir, d’une part pour l’organisation et d’autre part avec sa contribution centrée sur les pertes de repère dans les sociétés oasiennes marocaines. Lors de l’ouverture du séminaire, le doyen insistera sur l’importance du thème, du lieu et du moment : Eaux, pauvreté et crises sociales : la ville d’Agadir et la région du Souss confrontées à ces questions ; le début du XXIe siècle où les risques environnementaux touchent toutes les sociétés humaines.

Pendant quatre jours et demi, les échanges ont été très denses entre des participants qui travaillent dans des contextes variés, aussi bien sur des questions d’eaux agricoles que d’eaux urbaines. La première journée fut consacrée au terrain marocain avec une visite commentée de la région du Souss qui connaît une crise hydrique radicale (épuisement des ressources superficielles et souterraines) et une crise sociale (marginalisation des petits agriculteurs, migrations, appauvrissement des milieux). Les professeurs Bouchelkha et Ait Hssaine ont permis aux participants – dont la plupart venaient pour la première fois au Maroc – de comprendre :

- les difficultés actuelles de la gestion communautaire de l’eau dans les zones hautes du bassin (assèchement des galeries drainantes souterraines (khettaras), dégradation des prises d’eau des canaux, pertes de solidarité territoriale ;

- la crise du modèle étatique dans l’axe central avec l’échec de la planification des cultures et le désarroi dans les anciennes coopératives d’État ;

- dans la plaine du Souss elle-même, l’influence décisive de la gestion privée à partir de forages profonds sur la nappe non renouvelable impliquant une forte dégradation de l’environnement et des accès aux ressources en eau qui excluent les plus pauvres.

Ensuite, pendant trois jours, 56 communications ont été présentées et discutées dans des sessions plénières consacrées aux connaissances sur les rapports entre eaux et pauvreté, aux actions des ONG et de la société civile, et aux questions de politiques hydrauliques et de gouvernance. La comparaison des situations concrètes montre que les phénomènes d’appauvrissement, d’exclusion et de dégradation existent sur tous les continents, et ne faiblissent pas dans les milieux urbains comme dans les milieux ruraux. Les politiques proposées pour enrayer l’exclusion sociale et pour garantir l’accès à l’eau ont été comparées dans différentes aires culturelles et politiques en Afrique australe, en Afrique de l’Ouest et du Nord, en Amérique latine et en Asie du Sud et du Sud-Est. La synthèse finale s’est structurée autour de quatre grandes questions formulées par Ivan Cisneros, économiste et ancien directeur du Conseil national des ressources hydriques de l’Équateur. Elles pourraient utilement être adressées aux rencontres internationales futures sur l’eau, mais aussi comme bases de débat local sur le développement d’une région :

- pourquoi l’eau peut-elle se convertir en un facteur d’exclusion et d’aggravation de la pauvreté ?

- sous quelle condition l’eau peut devenir un élément d’éradication de la pauvreté ?

- quels sont les éléments de connaissances et la forme des institutions pour que se démocratise la gestion des eaux ?

- face à ces questions, quelles peuvent être les fonctions des chercheurs, étudiants, responsables et membres d’ONG ?

Près de 700 pages de communications donnent des éléments de réponses et surtout des bases comparatives pour traiter de questions globales pour lesquelles l’implication directe des personnes les plus touchées est indispensable.

Les actes proposés ici reflètent le déroulement du séminaire : la première partie est consacrée aux communications scientifiques sur les relations « eaux et pauvreté ». Elle est suivie d’un ensemble de témoignages émanant des organisations non gouvernementales. Vient ensuite la deuxième partie des communications consacrée aux politiques hydrauliques et à la gouvernance. Une troisième partie rassemble les textes traitant de différents cas du Maroc. Elle permet aux lecteurs d’appréhender les dimensions des relations entre pauvreté et eaux dans le pays, hôte du séminaire, avant l’exposé des conclusions finales de la rencontre.

L’édition des actes sous forme de CD a été coordonnée par Nathalie Finot et Thierry Ruf à l’IRD de Montpellier et Habib Ayeb en Égypte.

Comité ayant organisé le séminaire en décembre 2005 : Habib Ayeb (mailto:ayeb@hotmail.com), Mohammed Bouchelkha (mailto:bouchmoh1@yahoo.fr), Kamal Mellakh (mailto:kmellakh@yahoo.fr), Thierry Ruf (mailto:thierry.ruf@ird.fr).

Notes

Initialement traduit en français par l’expression « Pauvreté hydraulique et crises sociales -perspectives de recherche et d’action ». Cette « traduction » ayant fait l’objet de critique de la part des relecteurs indépendants, et sur proposition de Xavier Le Roy, économiste de l’IRD et auteur d’une communication, le titre retenu pour cette édition est « Eaux, pauvreté et crises sociales » en alternance avec le titre anglais.

Habib Ayeb (géographe, IRD Le Caire), Mohammed Bouchelka (géographe, faculté des Lettres et Sciences humaines Agadir), Nathalie Finot (IRD Montpellier, coordinatrice des communications), Henri Guillaume (anthropologue, représentant de l’IRD au Maroc), Kamal Mellakh (sociologue, faculté des Lettres et Sciences humaines Agadir), Jamila Naciri (IRD Rabat, en appui logistique et contrats), Thierry Ruf (géographe, IRD Rabat, directeur de l’UR044), Ahmed Sabir (linguiste, doyen de la faculté des Lettres et Sciences humaines, Agadir), Lorra Thompson (IDRC Cairo, WaDImena Project Coordinator).

Auteur

Thierry Ruf

Géographe. UR44 Dynamiques sociales de l’irrigation, Institut de recherche pour le développement (IRD), Montpellier – France

Source web par: Prof. Habib Ayeb, Prof. Thierry Ruf, books openedition

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