Contribution à l'étude caryologiques de certaines espèces marocaines du genre Thymus Labiatae (Maroc-Géoparc Jbel Bani)
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Contribution à l'étude caryologiques de certaines espèces marocaines du genre Thymus Labiatae (Maroc-Géoparc Jbel Bani)

Par B. Tahiri, M. Rejdali & M. Atbib

Abstract

Tahiri, B., Rejdali, M. & Atbib, M.: Contribution à l'étude caryologique de certaines espèces Marocaines du genre Thymus L. (Labiatae). - Fl. Medit. 8: 41-47. 1998. - ISSN 1120-4052.

Twelve Moroccan taxa of Thymus (Labialae) revealed à variable basic chromosome number (n = 12, 14, 15, 23, 24, 28) and suggested the subdivision into two groups of the sect. Micanles; Three groups of the sect. Hyphodromi and the heterogeneity of the sect. Thymus.

Introduction

Le genre Thymus au Maroc compte 75 taxons répartis en 20 espèces, 21 sous-espèces et

34 variétés (Jahandier & Maire 1934).

Il est subdivisé en cinq sections conformes à celles préalablement établies par Jalas & Kaleva (1970) et Jalas (1971): Micantes Velen., Pseudothymbra Bentham, Thymus, Serpyllum (Miller) Bentham et Hyphodromi (A. Kerner) Halàcsy.

A notre connaissance, les populations marocaines du genre Thymus n’ont jamais fait l’objet d'une étude cary logique, excepté le comptage chromosomique de T. saturejoides, T. willdenowii et T. algeriensis pour qui Morales (1986 b) rapportai t un nombre diploIde 2n= 30.

Plusieurs investigations caryologiques ont concerné la famille des labiées: Bonnet (1959, 1962, 1966, 1967), Morton (1962), Gill (1970), Harley & Brighton (1977), Contandriopoulos (1978), Azizian (1980). Selon ces auteurs, le nombre primaire de base des Espèces étudiées (Sideritis, Stachys, Teucrium etc.) pourrait être x = 7, 8, 9 ou l0.

Concernant le genre Thymus, plusieurs nombres de base chromosomiques ont été Suggérés par différents auteurs: x = 7 (Jalas 1948); x = 15, 14, 13, 12 etc. (Jalas & Kaleva 1967); x = 6, 7, 9, 10, 15 (Lave & Lave 1974, 1975); x = 6, 7 (Fernandes & Leitaa 1984) et x = 7 (Morales 1986a).

L'objectif de ce travail est de faire le comptage chromosomique sur des métaphases haploïdes de nos taxons et d'essayer de comprendre et tirer la relation existante entre les différentes espèces du genre.

Tahiri & al. : Contribution à l'étude caryologiques ...

Matériel

Le matériel utilisé provient exclusivement de nos propres récoltes.

Le Tableau I indique l'origine du matériel étudié.

Les boutons floraux récoltés ont été fixés, sur place, dans une solution composée d’éthanol, d'acide acétique glacial et de chloroforme en proportion 6 : 3: l.

Le matériel fixé, est ensuite conservé dans un congélateur.

matériel-fixé

endémique

E : endémique

Méthode d'étude

Nous avons fait subir aux boutons floraux un mordançage' de 24 h, puis sont lavés dans une dissolution aqueuse d'acide acétique à 45% durant 30 mn.

Et pour une bonne coloration, le matériel chromosomique est maintenu pendant 24 heures dans l'orceine acétique.

Une fois les 24 heures écoulées, on procède à un lavage dans une solution d'acide acétique à 45 %. Les anthères prélevées sont placés sur une lame dans une goutte du carmin acétique (1,5 %); la préparation est chauffée légèrement sur une plaque chauffante avant d'être recouverte d'une lamelle.

Nous tapotons la surface de la lamelle avec une baguette en bois, et puis nous exerçons une pression avec le pouce afin d'avoir les chromosomes sur un même pian.

Pour les observations, nous avons utilisé le microscope type Carl Zeiss au grossissement x 1000, objectif 100 à immersion, et à partir de nombreuses plaques métaphasiques, en moyenne 7 à 10 plaques, nous avons effectué et établi le nombre chromosomique haploïde des différents taxons étudiés.

Résultats

Dans cette étude, nous avons considéré uniquement le nombre de bivalents formé lors de la métaphase méiotique; nous avons ainsi établi le nombre chromosomique haploïde de douze taxons marocains dont sept sont endémiques.

Par ailleurs, nos comptages chromosomiques aussi bien de ces taxons endémiques (Tableau 1) que pour les taxons T. munbyanus et T. zygis, sont rapportés ici par nous même pour la première fois. Le nombre chromosomique haploïde des différents taxons étudiés est rapporté dans le Tableau 2. Il apparait que ce nombre est variable. En effet, plusieurs niveaux haploïdes ont été observés: n = 12, 14, 15, 23,24 et 28.

haploïdes

Discussion

A partir de cette étude cytogénétique, les différentes sections du genre Thymus se montrent hétérogènes au niveau haploïde, ainsi:

1 - La section Micantes présente deux niveaux de ploldie avec n = 28 pour Thymus riatarum et n = 12, 15 pour Thymus saturejoides (s. strict). Cependant, pour ce dernier taxon, Morales (1986 b) a signalé 2n = 30.

2 - Les espèces étudiées de la section Pseudo vthymbra: Thymus munbyanus et T. bleicherianus présentent un nombre haplolde constant n = 14.

Sur des populations ibériques, Morales (1986 a) signalait 2n = 28 excepté l'espèce Thymus moroderi qui présente 2n = 32.

3 - La section Thymus montre plusieurs nombres haploldes 12, 14 et 23. Ainsi, Thymus tidighinii à n = 12; T. zygis et T. pallidus à n = 14; T. leptobotrys à n = 23 et sur une population marocaine de T. willdenowii, Morales (1986 b) rapporte 2n = 30.

 Ainsi, il apparaît que la section Thymus serait caractérisée par un nombre chromosomique variable: 12, 14, 23 et 30. Par ailleurs, cette section s'est montrée hétérogène pour les autres investigations (Tahiri 1996) (Morphologie, Palynologie, Chimie), elle sera fort probablement la plus artificielle et ses espèces auraient une origine phylogénétique très diversifiée.

4 - Les espèces appartenant à la section Hyphodromi présentent trois nombres haploïdes n = 12, 15 et 24.

Thymus maroccanus à n = 12, T. algeriensis à n = 15 et T. broussonetii à n = 24.

Pour Thymus algeriensis, Morales (1986 a) sur une population marocaine signalait 2n = 30 ce qui est une confirmation du nombre haploïde  n = 15 compté par nous même.

De même que la section Thymus, les espèces de la section Hyphodromi auraient une origine phylogénétique très différente.

Suite à cette étude, nous avons remarqué que :

l - Le nombre n = 14 est le plus fréquent chez nos espèces étudiées, suivi de n = 12 et n = 15. La même remarque a été signalé par Morales (1986 a) sur ses espèces ibériques en métaphase somatique.

2 - Le nombre n = 12 que nous avons rapporté pour trois de nos taxons marocains dont deux endémiques, n'a été signalé que sur deux populations non marocaines de Thymus serpyllum, une de Finlande (Jalas 1948) et l'autre de Pologne (TreIa Sawicka 1968) et ceci au niveau diploïde (2n = 24).

3 - Le nombre n = 24 que nous avons signalé chez Thymus broussonetii a été également signalé par Shimoya (1952) sur une population de France (T.longicaulis).

4 - Le nombre n = 23 est rapporté ici pour la première fois sur une population de Thymus le ptobotrys ainsi que le nombre n = 24 signalé chez T. broussonetii.

Comme autre remarque importante, cette étude nous a permis d'apporter une autre preuve de l'isolement de Thymus tidighinii (n = 12) de T. willdenowii (2n = 30, Morales 1986 b) auquel  elle a été longtemps rattachée.

Morales (1986 a) proposait un nombre de base primaire x = 7 et deux nombres de base secondaires 14 et 15.

Suite à notre travail, nous pouvons suggérer, avec une grande délicatesse, pour les espèces du genre Thymus étudiées, deux nombres chromosomiques de base primaire 6 et 7 qui ont probablement généré les nombres de base secondaires 12, 14 et 15.

Ce qui laisse penser à plusieurs variations liées au génome, te Ile que l'aneuploïdie

(Morales 1986 à, Jalas & uotila 1976). En effet, l'aneuploïdie peut contribuer à la perte ou au gain des chromosomes (Tableau 3).

chromosomes

chromosomes2

Conclusion

A base du nombre chromosomique, nous avons pu déduire que:

1 - La section Micantes peut être subdivisée en deux groupes:

* Le premier groupe à n = 28, représenté par Thymus riatarum

* Le deuxième groupe à n = 12, 15, représenté par Thymus saturejoides.

2 - La section Hyphodromi peut etre subdivisée en trois groupes:

* Le premier groupe à n = 15, représenté par Thymus algeriensis

* Le deuxième groupe à n = 24, représenté par Thymus broussonetii

* Le troisième groupe à n = 12, représenté par Thymus maroccanus.

3 - Les espères Thymus munbyanus et T. bleicherianus de la section Pseudothymbra présentent un nombre haplolde eonstant n = 14.

4 - La section Thymus est hétérogène de point de vue nombre ehromosomique.

Elle est caractérisée par un nombre chromosomique variable: n = 12, 14, 23 et 30. Done, l'étude cytogénétique des différents taxons du genre Thymus a montré la subdivision en deux groupes de la section Micantes, en trois groupes de la section Hyphodromi et l'hétérogénéité de la section Thymus. De point de vue infraspéeifique, seule au niveau de l'espère T. saturejoides où nous avons pu traneher entre les deux sous-espèces reconnues:

- sous-espèce saturejoides: n = 12.

- sous-espèce commutatus: n = 15.

Pour les autres taxons étudiés, aucune différenciation n'a été possible.

Nous pensons qu'une étude approfondie des caryotypes des différents taxons que groupe le genre Thymus au Maroc, pourrait c1arifier le niveau cytotaxonomique des différentes espères étudiées.

Remerciements

Les auteurs tiennent à adresser leurs plus vifs remerciements à Madame le Professeur Fatima-Zohra El Alaoui-Faris et à Monsieur le Professeur Stephen L. Jury pour la perspicacité de leur vision des choses et la pertinence de leurs remarques.

 Source web : herbmedit

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