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Géoparc et Recherche Scientifique
Le coins de l’étudiant
Blog Géoparc Jbel Bani
Mémoire de fin d’études sous le thème de :
L’écotourisme : un véritable moteur de développement local
« Cas de l’oasis du Tighmert (province de Guelmim) »
Présenté par : Amine BENLAHCEN
Encadré par : Allal ACHABA : Enseignant Chercheur àl’ENCG Agadir
Membres du jury :
M .ACHABA Allal : Enseignant chercheur à l’ENCG Agadir
Mme RABIAI Sara : Docteur à l’ENCG Agadir
M.ZNIBER Mohamed : Enseignant chercheur à l’ENCG Agadir
Année universitaire : 2021/ 2022
Remerciements
- Je tiens à adresser mes plus sincères gratitudes et remerciements à M. Allal ACHABA
Pour sa disponibilité, sa patience, son encadrement, ses encouragements et ses directives.
- Mes vifs remerciements à l’ensemble du corps professoral et administratif del’école nationale de commerce et de gestion d’Agadir pour l’aide précieuse qu’ilsnous ont apporté durant toutes ces années de formation.
Dédicace :
Je dédie ce travail :
A ceux qui ont veillé à me donner la meilleure éducation, à m’entourer de leur attention et qui ont tout fait pour réussir ma vie, en reconnaissance de tous les sacrifices consentis par tous pour me permettre d’atteindre cette étape dans ma vie.
A mes parents, mes sœurs et à toute ma famille.
Liste des tableaux
Tableau 1: Les trois cenralités des espaces oasiens 10
Tableau 2: Profil des touristes 14
Tableau 3: Profil des interviewés 22
Tableau 4: Analyse SWOT des entraves de développement de l’écotourisme dans l’oasis du Tighmert 32
Tableau 5: Démographie de la commune rurale d'assrir 42
Tableau 6: Education et alphabétisation 42
Tableau 7: Activité et emploi 43
Tableau 8: Liste des établissements classés dans l'oasis du Tighmert 43
Tableau 9: Nombre de nuitées touristiques dans la province de Guelmim 44
Tableau 10: Capacité hôtelière de la province en 2017 44
Liste des figures :
Figure 1: Les oasis sud au Maroc 9
Figure 2 : Musée des nomades 47
Figure 3: Musée des nomades(2) 47
Figure 4: les fossiles 48
Figure 5: Palmiers du Tighmert 48
Figure 6: Source de Tighmert 49
Figure 7: Jardin botanique(Tighmert) 49
Liste des abréviations :
Haut Commissariat au Plan
(hcp) 43
Institut royal des études stratégiques
(IRES) 7
International Union for Conservation of Nature and Natural Resources
(l’IUCN) 11
l’organisation des Nations unis pour l’éducation, la science et la culture
(l’UNESCO) 10
L'agence nationalede développement des zones oasiennes et de l'arganier
(l'ANDZOA) 22
Le conseil régional du tourisme
(CRT) 24
objectifs du développement durable
(ODD) 27
organisations non gouvernementales
(ONG) 11
strengths, weaknesses, opportunities, threats
(SWOT) 31
World Wild life Fund
(WWF) 11
Zones d’Aménagement Prioritaires
(Z.A.P.) 9
Sommaire
Remerciements I
Dédicace : II
Liste des tableaux : III
Liste des figures : IV
Liste des abréviations : V
Introduction générale 1
Partie 1 : Cadre théorique 3
Chapitre 1 : Cadre conceptuel 4
Section 1 : Evolution du tourisme oasien au Maroc 4
Section 2 : L’écotourisme : comme forme de développement local dans les zones oasiennes. 11
Partie II : Etude empirique 20
Section 1 : Présentation de la zone : L’oasis du Tighmert 20
Section 2 : Etude qualitative 21
Conclusion générale : 39
Bibliographie et références : 40
Annexes : 41
Table des matières 49
Résumé :
La province de Guelmim est considérée comme une région dotant de grandes potentialités touristiques qui, si elles sont bien valorisées et exploitées d’une manière durable, pourraient jouer un important rôle dans le développement socio-économique de la région. Néanmoins, cette région a subi de profonds changements (principalement liées à la densification des implantations humaines, au développement de l’agriculture et de l’élevage) et qui ayant abouti à la surexploitation des ressources naturelles, notamment, l’eau et le couvert végétal, ce qui a entrainé une dégradation croissante des milieux. Sur cet aspect, la protection de la nature et la création de quelques activités touristiques avec des retombées directes sur la population locale, semblent constituer une mission prioritaire pour assurer à la destination un tourisme durable.A cet égard, l’objectif de ce travail est de proposer le tourisme oasien comme vecteur essentiel pour la valorisation des ressources naturelles et culturelles en veillant à la maximisation des retombées économiques de l’activité touristique sur la destination tout en s’appuyant sur les investissements, l’attractivité touristique etc.. Et cela à travers une étude qualitative qui sera réalisée auprès des différents acteurs publics et privés de la destination, dans l’objectif de proposer des pistes d’amélioration.
Mots clés :Tourisme oasien, écotourisme, développement local,patrimoine naturel,culturel, valorisation, oasis de Tighmert, province de Guelmim.
Abstract
The province of Guelmim is a region considered with a great tourist potential which, if properly valued and exploited in a sustainable manner, this could play an important role in the socio-economic development of the region. Nevertheless, this region has undergone profound changes (mainly linked to the densification of human settlements, the development of agriculture and livestock) and which have resulted in the overexploitation of natural resources, in particular water and vegetative cover, which has led to an increasing degradation of the environment.
On this aspect, the protection of nature and the creation of some tourist activities with direct repercussions on the local community seem to constitute a priority mission to ensure a sustainable tourism in the destination. In thiscontext, the objective of this work is to propose oasis tourism as an essential vector for the development of natural and cultural resources by ensuring the maximization of the economic benefits of tourist activity on the destination while relying on the investments, tourist attractiveness.
And this through a qualitative study that will be carried out with the various public and private actors of the destination, with the aim of proposing suggestions for improvement.
Key words: tourism, oasis, heritage, natural, cultural, ecotourism, local development, oasis of Tighmert.
Introduction générale
La richesse naturelle et culturelle des oasis ne manque pas d’attirer les investisseurs locaux et étrangers innovants en matière d’offre touristique s’adaptant à une demande en quête d’exotisme, d’espaces verts et de contact, voire de solidarité avec la population locale et soucieuse plus que jamais de préserver l’environnement. Ainsi, face au potentiel touristique des oasis, le tourisme peut être perçu comme un outil de développement important puisqu’il est bénéfique sur le plan économique, sociétal et environnemental. Cependant, cette activité touristique peut avoir des impacts négatifs sur l’écosystème oasien et nuire à ces mêmes piliers du développement durable. L’objectif de cette étude est d’essayer de comprendre l’impact de ces activités touristiques sur l’écosystème oasien, notamment, sur la population locale qui y réside.
Notre question principale s’articule comme suit : « Dans quelle mesure l’écotourisme dans un écosystème oasien constitue-t-il un vecteur de développement local ? ».
Nos sous questions sont comme suit :
-L’impact de l’activité touristique sur un écosystème oasien?
-Quel ajout l’écotourisme peut-il offrir au patrimoine oasien ?
-Quels sont les différents obstacles qui empêchent le développement de l’écotourisme dans la zone ?
-Quelles sont les différentes solutions qui ont été établies pour résoudre ce problème ?
Pour répondre à nos questions, nous allons présenter dans une première partie, les concepts de recherche, en le tourisme oasien, l’écotourisme et la relation entre l’écotourisme et le développement local dans ces zones oasiennes. Quant à la deuxième partie, elle sera consacrée à une étude qualitative à travers des guides d’entretiens qui seront destinés à différents établissements touristiques dans la zone oasis de Tighmert, et cela dans l’objectif de comprendre leurs perceptions au niveau de développement touristique dans leur région. Des suggestions et recommandations seront citées vers la fin de ce travail.
Hypothèses du travail
Considérées comme des réponses anticipées, les hypothèses de recherche, dans leur ensemble confirmées ou infirmées tout au long de processus de recherche. Dans notre cas, notre zone d'étude se caractérise par de nombreuses richesses culturelles et naturelles et historiques. Cependant ces caractéristiques peuvent être influencées négativement par de nombreuses contraintes qui peuvent entraîner des dommages à cet espace. Sur la base de ce qui précède les hypothèses suivantes ont été développées :
• En prenant considération toutes les réalités du secteur touristique dans l’oasis. L’écotourisme est un vecteur essentiel pour le développement de la destination et de préservation de l’identité de l’oasis.
• Le tourisme contribue à la création de la richesse pour une zone oasienne en minimisant leurs impacts sur les ressources naturelles et culturelles de cet espace.
• Le tourisme est un secteur très important pour garder l’authenticité et l’intimité du patrimoine oasien.
• Pour que l’économie locale d’une zone oasienne bénéficie de la richesse créée par le secteur touristique il faut d'abord traiter les différences défaillances environnementales et sociales qui entravent le progrès du secteur.
Partie 1 : Cadre théorique
Introduction de la première partie :
Notre intérêt dans cette partie est d’expliquer les différents concepts liés au tourisme oasien et l’écotourisme, qui en essayant de mentionner tous les points essentiels relatif à ces deux domaines. On va montrer que la notion d’un écosystème oasien est fortement avec lié avec l’écotourisme et les pratiques touristiques qui sont respectueuses de l’environnement.
La nature qui caractérise cet espace, la culture, l’hospitalité de la population locale et l’importance historiques de cet espace sont des atouts qui rendent cet espace un endroit favorable pour le développement d’une activité touristique durable.
Chapitre 1 : Cadre conceptuel
Section 1 : Evolution du tourisme oasien au Maroc :
1. L’oasis : un écosystème unique créé par l’homme
1.1 Définition d’une oasis
Une oasis, dans sa définition archéologique, est un terroir créé par la main de l’hommeet entretenu par l’introduction d’un système de gestion technique et sociale de la ressource en eau. Il s’agit en fait d’un espace mis en culture par l'irrigation (avec des seguias) et donc parfaitement artificiel. Cela implique une présence humaine et une oasis peut donc être définie comme l’association d’une agglomération humaine et d’une zone cultivée (souvent une palmeraie) en milieu désertique ou semi-désertique (Wikipédia).
Les oasis sahariennes appartiennent au plus vaste désert du monde, qui s’étire de l’Atlas saharien à l’Afrique subsaharienne, des rives de la Mauritanie à celles de la mer Rouge. Dans ces étendues sablonneuses ou caillouteuses, à l’aridité extrême, l’oasis est un ilot de vie, un écosystème construit et maintenu par le génie de l’homme à partir d’une gestion rigoureuse de la ressource naturelle, grâce à des systèmes élaborés de collecte de l’eau tels les foggaras ou les khettaras. Ces oasis ont principalement été créées comme des étapes salutaires sur les routes commerciales pour les caravanes qui sillonnent le Sahara. Elles sont ainsi un exemple unique des complémentarités et solidarités séculaires entre pasteurs et agriculteurs dans le Sahara.
1.2 Importance de la population Oasienne
Les oasis font vivre les populations des zones arides, en leur fournissant un accès à l’eau mais les oasiens font aussi vivre les oasis. Sans intervention humaine, il n'y aurait aucune végétation. Environ 150 millions de personnes dans le monde vivent dans des oasis. Cependant, avec la dégradation des oasis au fil des décennies dues au manque d’entretien, aux sécheresses et autres aléas climatiques, ces espaces de terres fertiles perdent de leur valeur, obligeant les populations à partir et à abandonner les oasis, qui ne survivent pourtant qu’avec un entretien humain.
2.Le tourisme oasien au Maroc
2.1 L’émergence des pôles de tourisme oasien au Maroc
Le tourisme est l’un des secteurs porteurs. Il présente des atouts divers vu la richesse du patrimoine culturel et naturel des oasis, qui constituent une zone de transition entre le Maroc méditerranéen et saharien. L’attractivité de leur patrimoine architectural, la spécificité de leurs folklores, la finesse de leur gastronomie, leur artisanat, les sites historiques qu’elles abritent, les terrasses agricoles qu’elles présentent et la diversité de leur paysage naturel, sont autant d’atouts qui représentent un patrimoine oasien de grande valeur (AAFIR et AKDIM, 2008 ; HILALI, 2005).Certes, ces oasis, par nature, sont des espaces restreints et concentrent les atouts touristiques et les pressions d’ordre naturel et humain. Mais c’est cette opportunité de développer l’activité touristique au sein de ces espaces oasiens à fortes contraintes qui représente un réel dilemme et défi.
Le tourisme oasien ne se développe pas de manière uniforme et homogène au Maroc. Il y a des oasis qui émergent tels des pôles au moment où d’autres peinent à attirer la demande touristique. Au niveau du potentiel naturel, les oasis marocaines offrent généralement les mêmes atouts différenciés par les éléments culturels. La hiérarchie des oasis sud-atlasiques du Maroc en matière de tourisme est expliquée d’abord par leur situation géographique.
Les oasis en marge, situées aux extrémités de la bande oasienne, (Figuig, Tata et Guelmim) se développent à un rythme moins que les oasis au centre (Errachidia, Tinghir, Ouarzazate et Zagora). La proximité des ergs, ces dunes de sable mythiques dont raffolent les touristes aussi bien à l’erg Chebbi qu’à M’hamid est aussi un caractère distinctif (BOUAOUINATE, 2009). Ensuite, les incitations en matière d’investissement et notamment au niveau du foncier sont déterminantes et expliquent l’engouement des investisseurs pour une oasis plutôt que pour une autre. Enfin, l’acceptation sociale et la participation des acteurs locaux, encouragent le développement du tourisme oasien dans certains espaces plus que d’autres, aident le désenclavement de ces oasis et l’intègrent dans les destinations mondiales du tourisme. D’un espace de marges, les oasis se convertissent en un espace de référence (TOZI, 2005 ; BOUAOUINATE, 2009).
2 .2 Les enjeux du développement du tourisme oasien au Maroc
Dans un milieu aussi vulnérable, où le système économique est basé sur l’agriculture vivrière irriguée dans un territoire marqué par l’exiguïté de l’espace agricole, par la rareté des ressources hydriques et par la forte pression sur les ressources naturelles, le secteur touristique s’est développé en l’absence d’une véritable politique stratégique prenant en considération les répercussions aussi bien sur l’espace oasien concerné que sur la population d’accueil (MAHDANE, 2007).
En général, le secteur du tourisme est réputé être un secteur créant d’emploi, pourvoyant des devises et dynamisant les échanges économiques. Quoique la quantification des retombées économiques engendrées par le tourisme au niveau des oasis sud atlasiques du Maroc reste difficile à saisir, vu la complexité des services touristiques.
Non contrôlé, ce tourisme oasien intensifie la pression sur les ressources en eau et en espace, et perturbe le fonctionnement des sociétés oasiennes sans pour autant contribuer au développement local.A l’inverse, bien planifié, ce même tourisme oasien devient le levier d’une revalorisation symbolique des oasis, apporte un complément de revenus aux sociétés permettant de retrouver une durabilité du fonctionnement de ces espaces, et contribue ainsi au financement de la protection de ces écosystèmes
2.2.1 L’enjeu de la gestion de l’eau
Un autre problème environnemental que pose le tourisme réside dans la pollution des ressources en eau causées par les activités touristiques et les comportements de certains touristes, surtout au niveau des points de concentration touristique « Un touriste vivant à l'hôtel consomme trois fois plus d’eau par jour qu’un habitant local. Il engloutit entre 300 et 850 litres d'eau par jour pendant l'été. Sans compter ce qu'on appelle les « facilités touristiques » : piscines et pelouses verdoyantes » (BRAULT, 2004, p18). Cela dit, la pénurie des ressources en eau est ainsi un enjeu majeur pour les espaces oasiens qui connaissent un déséquilibre entre l’accroissement de la population et ses disponibilités en eau, accentué par les impératifs de l’activité touristique.
2 .2.2 Le risque de dégradation de l’environnement et d’isolat des oasis
Le tourisme oasien risque d’aggraver la situation environnementale déjà critique des oasis sudatlassiques du Maroc (Institut royal des études stratégiques (IRES), 2011). A l’exception des établissements touristiques situés dans les centres des oasis, qualifiés de périmètres urbains, où s’effectue le ramassage des déchets solides, la plupart des établissements touristiques les incinèrent en pleine palmeraie. Les eaux usées sont rejetées dans des fosses septiques, des puits perdus ou en plein air, ce qui expose les eaux de la nappe phréatique, les plus utilisées par les oasiens dans l’irrigation, dans l’abreuvement des bétails et dans les usages ménagers, à la pollution.
En effet, l’activité touristique produit ses propres enclaves (de prospérité relative) et contribue à renforcer l’isolement spatial et une certaine forme d’exclusion sociale (de ceux qui ne sont pas parties prenantes) ; les politiques de développement touristique, appuyées sur un aménagement du territoire peu respectueux de la protection des milieux naturels, et des formes spécifiques de rapport des sociétés à leur environnement, ont bouleversé les équilibres préexistants ou encore, ont accentué les fragilités d’un système déjà en crise.
2.2.3 Un tourisme à faible rendement économique
En général, le secteur du tourisme est réputé être un secteur créant d’emploi, pourvoyant des devises et dynamisant les échanges économiques. Quoique la quantification des retombées économiques engendrées par le tourisme au niveau des oasis sud atlasiques du Maroc reste difficile à saisir, vu la complexité des services touristiques. Pour appréhender l’apport économique de cette activité.
On peut distinguer entre plusieurs activités, comme l’emploi direct, l’hébergement, le transport, et l’estimation des dépenses des touristes aux oasis visitée. Ces services constituent une importante source de revenus pour les propriétaires des unités d’hébergement, des restaurateurs, des transporteurs, des bazaristes… qui se localisent surtout dans les centres des oasis. Encore faut-il poser la question de l’impact économique réel du tourisme sur la population locale de ces oasis. De plus, le produit touristique oasien est commercialisé dans le cadre de circuits englobant l’ensemble du sud marocain : désert, oasis et montagne, c’est ce qui renforce la nature du tourisme oasien en tant que tourisme de passage avec un faible impact sur le développement local et le recours parfois à la main d’œuvre externe (MAHDANE, 2007 ; RAMOU, 2009).
2.2 L’émergence du tourisme dans les oasis sud-atlasiques
Au Maroc, le tourisme oasien se développe, quoique de manière hétérogène, tout au long de la bande oasienne sud-atlasique marocaine, s’étalant de Figuig à l’est, à Guelmim à l’ouest. Cet espace a une offre touristique basée essentiellement sur les atouts naturels de l’oasis, îlots de verdure, avant de se lancer dans le grand désert, est valorisée.
Cette hétérogénéité du développement du tourisme oasien s’explique par l’histoire de la planification touristique du Maroc. En effet, seules les oasis de Drâa et du Tafilalet étaient désignées par l’Etat comme l’une des cinq Zones d’Aménagement Prioritaires (Z.A.P.) élaborées dans le cadre du Plan triennal du développement économique et social (1965-1967) du Maroc, reflétant ainsi un engouement étatique mais aussi une longueur d’avance accordée à ces zones au détriment des autres espaces oasiens sud-atlasiques
La mise en tourisme des oasis sud-atlasiques du Maroc s’est donc faite graduellement spatialement et temporellement. Et ce n’est que via la stratégie nationale d’aménagement des oasis, élaborée en 2004, que le tourisme implique toute la bande oasienne.
Carte 1 : Les oasis sud-atlassiques du Maroc
Figure 1: Les oasis sud au Maroc
Source : Stratégie nationale d’aménagement des Oasis, Direction de l’Aménagement du Territoire(2004).
Avec le déclassement des réseaux de commerce caravanier et saharien et l’apparition denouvelles formes d’économie et la mondialisation des échanges, les espaces oasiens ont étémis à l’épreuve. Ils sont en perpétuelle mutation gérant des crises naturelles et humaines,structurelles, luttant pour leur survie, mais ils continuent à jouir de trois centralités expliquées dans le tableau suivant :
Tableau 1: Les trois centralités des espaces oasiens
Centralité |
Explication |
Centralité écologique et patrimoniale
|
Puisqu’elle découle de l’importance du potentiel naturel classé ou inscrit (2 parcs naturels et 8 réserves naturelles) couronné en 2000, par le classement des palmeraies de Zagora, Ouarzazate et Errachidia dans le réseau mondial des Réserves de Biosphère de l’organisation des Nations unis pour l’éducation, la science et la culture(l’UNESCO). |
Centralité frontalière
|
Le statut historique des oasis présahariennes (lieu d’échange, d’activité commerciale, de passage et de communication) et leur emplacement sur la frontière marque la limite de protection du territoire national. |
Centralité touristique
|
La région est une destination touristique prestigieuse avec des sites et des paysages culturels remarquablement riches et diversifiés (ksar Aït Ben Haddou, classé en 1987 comme patrimoine mondial de l’Humanité del’UNESCO) et une infrastructure qui commence à valoriser ce patrimoine culturel dans les politiques de développement touristique. |
Source : Asmae Bouaouinate (2016).
Par ailleurs, dans son développement, le tourisme oasien participe dans certains cas à l’aggravation de lasituation du territoire par l’acculturation négative, la pression sur une ressource hydrique trèsfaible, les constructions sur les terrains agricoles et la pollution par les déchets lourds. Dansd’autres cas, il participe à la résolution de quelques problèmes, notamment par le biais deprogrammes sous l’égide d’instances internationales des organisations non gouvernementales (ONG) ou de tours opérateurs (T.O). Engagés et vendeursde produits plus ou moins humanitaires.
En effet, dans un milieu aussi vulnérable, où le système économique est basé sur l’agriculturevivrière irriguée, dans un territoire marqué par l’exiguïté de l’espace agricole, par la rareté desressources hydriques et par la forte pression sur les ressources naturelles, le secteur touristiques’est développé en l’absence d’une véritable politique stratégique prenant en considération lesrépercussions aussi bien sur l’espace oasien concerné que sur la population d’accueil.
Section 2 :L’écotourisme : comme forme de développement local dans les zones oasiennes.
1 .Emergence de l’écotourisme
1.1 Définition de l’écotourisme
L’écotourisme est souvent vu comme une solution miracle capable de concilier développement économique, protection de l’environnement et bien être des communautés (Honey, 1999). D’ailleurs cette tendance vers ce nouveau type de tourisme est due à l’apparition d’un nouveau public soucieux de l’environnement et qui réclame de plus en plus des voyages vers le plein air et la rencontre avec la population locale. (Fakir et Erraoui, 2019).Apparu dans les années 1980, le terme écotourisme a été cité pour la première fois par les institutions internationales en charge de la conservation de la biodiversité comme l’IUCN (International Union for Conservation of Nature and Natural Ressources), le WWF (World Wild lifeFund), ainsi que par les organisations internationales promouvant le tourisme comme l’Organisation Mondiale pour le Tourisme et la Société pour l'Ecotourisme. Toutefois, les définitions concernant ce champ disciplinaireont été indiquées dans les ouvrages de conservation de la nature ainsi que dans les guides pratiques de développement de l’écotourisme. (Lindberg et Hawkins, 1993 ; Wells et Brandon, 1992 ; CeballosLascurain, 1996).
Selon Ceballos-Lascurain« l’écotourisme est défini comme étant une forme de tourisme pratiquée dans des réserves naturelles moins perturbées pour une raison d’apprentissage et de contemplation de la biodiversité faunistique et floristique tout en intégrant l’aspect culturel de la population qui réside dans ces zones » (Boo, 1990).
1.2 Les dimensions de l’écotourisme
Trois dimensions constituent l’essence du concept de l’écotourisme (Blamey 1997,2001)
• Tourisme axé sur la nature
• Composante éducative
• Besoin de durabilité
Alors que pour Denais, les principes de l’écotourisme sont classés comme suite (Denais, 2007)
• La nature et culture
• Le bien être des sociétés hôtes
• Des touristes responsables
• Participation de la population locale
• La durabilité
• L’art de la rencontre
1 .3 Les lieux privilégiés par l’écotourisme
En mettant l'emphase sur la protection de l'environnement naturel, les aires protégées deviennent des lieux privilégiés pour l'écotourisme, lequel dépend en grande partie des ressources naturelles (Lawton, 2001). Par contre, la rareté de ces espaces, leur caractère exceptionnel et la soif des marchés pour des produits de plus en plus exclusifs et pour des milieux naturels intacts commandent une grande vigilance dans leur utilisation (Couture, 2002). Selon Goodwin (1996), l'écotourisme peut faire profiter les aires protégées de trois façons : en générant de l'argent pour gérer et protéger les habitats naturels et les espèces, en donnant la chance aux communautés locales de faire des gains économiques grâce aux aires protégées et en offrant un moyen par lequel l'intérêt des gens pour la conservation peut être accru.
La pratique de l'écotourisme n'est pas strictement limitée à ces aires protégées publiques. Il existe par exemple tout un réseau planétaire d'aires protégées privées, une des plus connues étant probablement The Monteverde Cloud Forest Preserve, au Costa-Rica. Cette réserve est née en 1973 grâce à des dons privés et elle est aujourd'hui opérée par le centre des sciences tropicales de San José (Wearing et Neil, 1999). Avec les années, elle est devenue une des destinations les plus populaires du pays.
Dans la mesure où ses principes sont respectés, l'écotourisme devrait pouvoir se pratiquer partout où l'on retrouve un milieu naturel adéquat et capable de supporter la pression des visiteurs.
1.4 Rôle des parties prenantes dans l’écotourisme
L’industrie du tourisme présente des caractéristiques spécifiques qui ont un impact sur toute l’activité marketing. Plusieurs acteurs publics et privés appartenant à différents secteurs d’activités (transport, hôtellerie, etc.) interviennent dans la gestion de l’offre de produits et services.
Alors que les autres industries sont concentrées, l’industrie du tourisme reste dominée par des petites et moyennes entreprises faiblement dotées en ressources et compétences nécessaires pour entreprendre des efforts importants en termes de préservation de l’environnement et du patrimoine culturel des destinations (Stoddard et al. 2012 ; Farsari, 2012)
Gilmore et ses coauteurs (2007) considèrent que la faible collaboration entre les acteurs publics et privés, et la prédominance des petites moyennes entreprises renforcent la fragmentation de l’industrie du tourisme. La faible coopération dans l’industrie du tourisme peut être attribuée à l’existence d’un conflit d’intérêt entre les organismes gouvernementaux chargés de gérer et préserver les zones naturelles protégées et les entreprises opérant dans ce secteur qui cherchent à maximiser leurs bénéfices pour assurer leur survie (Catlin et al., 2012).
Dans ce contexte, un consensus semble se dégager dans la littérature sur l’importance d’une coopération entre les différentes parties prenantes (Gilmore et al. 2007). Yu et ses coauteurs (2011) évoquent la nécessité de mettre en place des stratégies intégrées, alors que Fiorello et Bo (2012) avancent l’idée de codécision, coproduction et Co-management des programmes de développement touristique. Pupion (2010) précise qu’aucun acteur ne dispose des ressources et compétences susceptibles de lui permettre de prétendre à une gestion individuelle d’un territoire, chaque partie prenante apporte des compétences et des ressources différentes (expertise, légitimité, etc.)
1.5 Le touriste : une partie prenante dans l’écotourisme
La compréhension de la perception des touristes envers les offres proposées est primordiale pour les entreprises qui veulent améliorer leur niveau de satisfaction (Kim et al, 2007).
Le client apporte constamment au processus de production et participe indirectement à l’innovation portée par les producteurs. Il porte également un jugement sur la qualité du produit. L’enjeu pour les entreprises touristiques est donc celui de créer une image favorable et des prestations attractives pour les touristes.
La compétitivité d’une destination dépend de sa capacité à attirer plus de visiteurs et à augmenter leurs dépenses en leur offrant un service de qualité et des expériences satisfaisantes. Les sites éco touristiques, comme les maisons historiques ou les parcs à thèmes, sont principalement consommés pour leurs dimensions expérientielles/émotionnelles plutôt que pour des propriétés fonctionnelles.Certaines recherches ont essayé d’établir un profil type du touriste d’aujourd’hui sont résumées dans le tableau suivant :
Tableau 2: Profil des touristes :
Etudes
|
Profil du touriste
|
Farsari (2012)
|
le touriste contemporain est écologiquement conscient et plus particulièrement intéressé à se familiariser avec l’identité de la destination. |
Kim et ses coauteurs (2007)
|
Ces auteurs ont mis en avant l’importance des facteurs sociodémographiques, comme le revenu ou le statut socioéconomique, dans le comportement des touristes
|
Fiorello et Bo (2012)
Fiorello et Bo (2012)
|
Il s’agit d’un jeune, avec un niveau d’éducation et de revenu supérieur. Il est souvent préoccupé par l’environnement et par le développement économique et social des communautés d’accueil et il est particulièrement attiré par les opportunités qu’offre un contact authentique avec d’autres cultures. De plus, ce touriste fait attention à ce qu’il mange et privilégie les produits locaux et les plats traditionnels. Ses motivations rapportent principalement à l’épanouissement personnel, à la curiosité culturelle et la détente. |
Source : Siham Dekhili, MohamedAkliAchabo(2014).
2) L’interaction entre l’écotourisme et le développement local :
2.1 Développement local :
Le développement est couramment analysé comme un processus de transformation et d'évolution de long terme. Le terme local renvoie à la notion de territoire. S'interroger sur le développement local revient à appréhender la question de l'échelle pertinente à partir de laquelle s'opèrent ces transformations. S'interpeller de cette manière invite à considérer le territoire dans ses multiples dimensions : politique, administrative, identitaire, culturelle, de conduite d'actions (champ d'intervention des acteurs), etc.
Le développement local désigne une dynamique d’initiatives locales (privées ou publiques) qui met en mouvement des acteurs. Ces derniers qui se réunissent autour d'un projet – dont le principe de valorisation de ressources est l'essence – font collectivement par ce biais exister le territoire. L'élaboration de projets se concrétise à travers la mobilisation des acteurs autour d'une stratégie commune. Elle trouve sa traduction opérationnelle dans une programmation cohérente d'actions. Le développement local peut être ainsi assimilé à un cadre favorable à l'action collective au sein duquel le territoire se construit.
2 .2 La relation entre l’écotourisme et le développement local dans les zones oasiennes :
L'interaction entre l'éco tourisme et le développement économique et notamment local est un objectif fondamental dans la promotion de cette activité. En effet, par la participation des populations, des acteurs économiques et des institutions à l'économie locale, ils auront à :
Participer activement, dans le cadre de l'application de l'approche participative à la conception, l'identification, la formulation, la mise en œuvre, le financement, la gestion et le suivi évaluation des projets et micro-projets éco touristique. Cette participation a un impact certain sur le revenu des ménages et l'économie locale.
Valoriser les sites naturels, archéologiques, et historiques pour rendre l'espace local plus attractif aux projets économiques en général et aux activités éco touristiques en particulier.
Créer une dynamique économique par l'éco tourisme qui ouvre des nouveaux horizons aux activités traditionnelles par la création des nouveaux marchés, et l'élargissement des marchés traditionnels.
Développer une approche de marché au niveau des populations et notamment des acteurs économiques qui aura un impact important sur le comportement économique et productif des habitants et qui encourage l'esprit entrepreneurial dans tous les domaines productifs et notamment dans le secteur de l'artisanat.
Renforcer la valeur écologique de la zone concernée par l'écotourisme qui nécessite la valorisation des richesses naturelles et le développement du patrimoine culturel.
La lutte contre la pauvreté et la promotion sociale par la création des activités génératrices de revenus au niveau des familles et dans les quartiers et le renforcement du tissu des métiers de proximité. Cette situation participe au développement du capital humain et des compétences de la zone.
2.3 L’impact de l’écotourisme sur la population locale :
Le flux croissant du nombre de visiteurs dans un endroit précis a des répercussions sur les écosystèmes et l’économie, mais également des effets à caractère social et culturel sur les communautés locales, en les mettant en contact avec de nouvelles cultures et nouveaux style de vie en devenant une source importante d’argent.
Les principaux objectifs sociaux liés à l’écotourisme sont de permettre à la communauté d’accueil d’améliorer leur condition de vie.Parmi les effets positifs de l’écotourisme sur la population locale c’est la valorisation de la ressource éco touristique, il est vrai que parmi les beaux aspects de l’écotourisme c’est l’échange culturel entre les visiteurs et les visités ce qui n’est pas nécessairement négatif, sauf lorsque c’est la communauté d’accueil qui en adopte le plus sans discernement.
Avec la mondialisation aujourd’hui, une fréquentation permanente des touristes qui viennent de différents horizons vers ces destinations met en danger l’identité culturelle de la communauté d’accueil.
Il est très important aussi de mentionner que lorsque les communautés d’accueil qui vivent près des parcs se trouvent projetées dans un circuit touristique sans y avoir été préparées et sans retirer de bénéfices par ces activités.
Dans certains cas, Un des effets les plus néfastes que la présence des touristes peut avoir sur les communautés locales, à titre d’exemple, la commercialisation des rites culturels traditionnels, comme l’observation des cérémonies religieuses. C’est ce qu’on appelle « l’effet de zoo » car il ne existe aucune interaction entre les visiteurs et les visités.
Tandis que dans certaines régions l’écotourisme est considéré comme un moyen de revivification ou de revalorisation de pratiques culturelles parfois oubliées des autochtones, et contribue ainsi à redonner une fierté et à reconstruire une identité collective.
En général Ces buts seront atteints dans la mesure où les communautés locales auront le pouvoir de décider et de participer à la réalisation de projets éco touristiques dans leur région, et de contribuer ainsi à leur propre développement, c’est-à-dire avoir recours à une approche participative.
Pour éviter que le tourisme ait des impacts négatifs sur les communautés d’accueil, il faut consulter les populations locales et prend en considération leurs intérêts, et cela dès la phase de conception d’un projet en écotourisme.
2.4 Exemples d’expériences éco touristiques en relation avec le développement local au niveau international :
• Programmes de nettoyage de Trash Héro :
Le « trash héro » est un mouvement dirigé par des bénévoles, qui a commencé en Thaïlande, mais est maintenant mondial. Le projet soutient des groupes d'action locaux et propose une formation pratique sur l'impact des déchets quotidiens sur l'environnement et la nature. Grâce à des projets communautaires, qui incluent des touristes, Trash Héro vise à éliminer les déchets existants grâce à des programmes de nettoyage et à accroître la sensibilisation aux principaux problèmes, afin que les gens ajustent leurs comportements.
• Taronga Conservation Society Australie :
Un autre exemple d'écotourisme en Australie se présente sous la forme du Société de conservation de Taronga Australie. La société propose une gamme d'options éducatives pour les visiteurs qui souhaitent en savoir plus sur la conservation de la faune, ainsi que des rencontres rapprochées avec des animaux. L'argent généré est utilisé pour aider à financer des programmes de reproduction et de lâcher, des programmes de récupération de la nature et des efforts continus pour protéger les espèces indigènes et leurs milieux de vie naturels.
• Volontariat dans les forêts tropicales du Belize :
Une autre excellente opportunité d'écotourisme consiste à faire du bénévolat pour aider les groupes de conservation travaillant dans les forêts tropicales du Belize. Tous les efforts sont déployés dans le respect de la population locale, et des directives strictes sont en place pour aider les groupes de bénévoles dans leurs efforts pour protéger la forêt tropicale. Cependant, il convient de noter que les places sont limitées et que les bénévoles doivent passer des contrôles rigoureux avant de participer.
Conclusion de la première partie :
Comme nous l’avons montré dans cette partie, la richesse naturelle et culturelle des oasis marocaines représente un grand potentiel pour le développement de l’écotourisme dans ces zones. L’écotourisme est une autre forme de voyage qui permet aux touristes de vivre une expérience authentique et unique et qui permet de gagner un retour matériel sans compromettre le patrimoine culturel et naturel des zones oasiennes. Alors quel est l’impact de l’écotourisme en milieu oasien ?
Cette question fera l’objet de notre guide d’entretien, abordée sur l’oasis de Tighmert de la province de Guelmim. Ainsi le chapitre suivant traite la méthodologie de l’enquête que nous avons menée et les différents résultats obtenus.
Partie II : Etude empirique
Introduction de la deuxième partie :
L’objectif de cette partie est d’utiliser les différents concepts que nous avons traité dans notre partie théorique. Dans ce contexte nous avons pris une zone oasienne qui se situe à 15 Km de la ville de Guelmim. Le choix de cette zone est justifié le potentiel touristique qui caractérise cette oasis, et aussi nous avons constaté qu’il Ya une concordance entre les caractéristiques de la zone d’étude et le thème choisi.
Tout d’abord on va commencer par une petite introduction de la zone d’étude, ensuite on va passer à la méthodologie du travail que nous avons adopté. Et enfin une analyse des résultats obtenus avec stratégies suggérées.
Section 1 : Présentation de la zone : L’oasis du Tighmert
Au cours des millénaires, les oasis situées dans le Sud du Maroc ont toujours été un abri clément et une source vitale pour les populations ayant choisi d'y élire domicile contre les aléas climatiques et la rudesse du désert.
Un village de la commune rurale d’Asrir, dans le province de Guelmim et la région de Guelmim oued Noun,Situé à 15 km à l'est de Guelmim, l'oasis de Tighmert Comptant parmi les plus anciennes oasis du sud marocain, elle a su, au fil du temps, conserver ses habitants. Autrefois, les habitants étaient des bédouins qui se déplaçaient régulièrement, puis, ils se sont sédentarisés et se sont mis à l’agriculture.
Tighmert est très connue grâce aussi à sa Kasbah « Caravansérail » qui se situe à proximité. De nos jours cette kasbah possède un musée dédié aux nomades sahraouis. On y découvre une collection de plusieurs objets traditionnels utilisés par les sahraouis, qui datent du XVIIe siècle.
Cette oasis est caractérisée par un mélange du naturel et culturel. Mais ce potentiel reste mal ou pas exploité. Vue l’impact timide de l’activité touristique dans ces zones. Ce qui oblige la population oasienne de rechercher d’ailleurs afin d’améliorer leurs conditions de vie.(Voir annexes).
Section 2 : Etude qualitative
1. Méthodologie du travail
Afin de mieux répondre à notre problématique qui est en relation avec l’écotourisme et le développement local dans les zones oasiennes , on a opté pour une méthodologie de recherche qualitative à travers des entretiens individuels avec des professionnels dans le secteur touristique privé et public, et des autres personnes qui occupent des postes de responsabilité et qui ont une intervention dans le développement régional global de la région Guelmim oued Noun situant dans la province de Guelmim en général et la commune rurale d’Asrir en particulier.
L’étude a été réalisée durant les premiers jours du juin de l’année 2022, les entretiens effectués étaient face à face, par téléphone et par mails. Le type des questions posées étaient ouvertes et traitants les points suivants : «Le statut du secteur du tourisme dans le tissu économique de l’oasis », «les obstacles du développement de l’écotourisme dans les oasis », «les mesures qui ont été prises pour résoudre ces problèmes » et « l’ajout que l’écotourisme peut offrir aux zones oasiennes dans le contexte du développement local», « les Stratégies qui sont suggérées pour l'accès à ces écosystèmes et pour garantir le retour matériel sans compromettre le patrimoine culturel et naturel local ».
Par ailleurs, on a essayé de diversifier notre échantillon afin de pouvoir vers la fin confronter lesrésultats obtenus et délimiter des convergences entre les différents acteurs.
Le tableau ci-dessousprésente les différents interviewés avec qui on a effectué les entretiens :
Tableau 3: Profil des interviewés :
Fonction |
Etablissements |
Premier vice-président du conseil régional du tourisme |
Le conseil régional du tourisme du Guelmim |
Chargé de l’encadrement de l’activité touristique |
La délégation régionale du tourisme |
Président des communes rurales de la région |
La willaya de la région |
Cadre au département territorial de l'ANDZOA |
L’agence nationale de développement des zones oasiennes et de l’arganier (Guelmim) |
Gérant |
Maison d’hôtes (Tarmguist) |
Gérant |
Gîte (tissint) |
Gérant |
Villa boujouf (Maison d’hôte) |
Gérante |
Maison d’hôtes (la maison sahraouie) |
Fonctionnaire |
La commune rurale d’assrir |
Gérant |
Gîte(aitbko) |
2. Constats
La diversité des profils de nos interviewés nous a permis d’avoir une vision globale sur le développement de l’activité touristique dans la zone choisie en analysant leurs différentes perceptions et leurs opinions vis-à-vis l’oasis de Tighmert. Qu’elle est pour eux les initiatives qui doivent être mise en place pour développer une excellente destination avec un tourisme intégrantl’atout naturel et culturel de l’oasis, un tourisme qui prend en compte l’aspect environnemental, économique, culturel, et social de la destination ?Comme nous savons tous que le tourisme oasien constitue une niche ou bien un produit spécial pour la diversification de l’offre touristique de notre pays, ainsi qu’une source de revenu vitale pour la population locale.A cet égard, et d’après les résultats des entretiens, on constate que :
La plupart de nos interviewés stipulent que le tourisme oasien est un levier pour le développement local à travers la création de richesse et la préservation des ressources naturelles et culturelles de l’oasis. Ce qui a été manifesté dans les réponses suivantes :
• « Un métier parallèle et alternatif à l'agriculture oasienne, notamment lors des périodes de la sécheresse dans la région » Maison d’hôte Tarmguist.
• « Un tourisme lié avec la nature et la rencontre » la maison sahraouie.
• « Une opportunité pour la réhabilitation et la préservation du patrimoine oasien. Une opportunité au profit de la population oasienne pour la génération des revenus et la création d'emplois » L’agence nationale des zones oasiennes et de l’arganier.
• « Le tourisme oasien est l'un des produits touristiques les plus importants qui peuvent être investis dans le développement du secteur touristique dans la province de Guelmim en particulier et la région de Guelmim -Oued Noun en général » La commune rurale d’Asrir.
• « Un potentiel énorme afin de donner un positionnement fort pour notre région » La délégation régionale du tourisme.
En lisant les réponses on constate que la plupart de nos interviewés confirment que le tourisme oasien est un potentiel énorme pour renforcer l’offre touristique de la région Guelmim oued Noun, et cela grâce à la richesse naturelle et culturelle qui caractérise ces espaces. Citons quelques répliques de nos interlocuteurs :
• « Les oasis de palmiers dont regorge la communauté à Asir, Tighmert, Tarmquist et Azriweila comptent parmi les sites touristiques les plus importants de la région, ce qui en fait un pôle touristique distingué au niveau provincial et régional. Ces oasis se caractérisent par leur calme, une verdure luxuriante, des sources d'eau et des ruisseaux permanents qui les pénètrent » La délégation du tourisme.
• «La communauté d'Asrir possède un ensemble de potentialités touristiques, principalement représentées par la présence de trois oasis distinctes, la première au centre de la commune d’Asrir, dans laquelle se trouve l'un des plus anciens monuments historiques du sud marocain, la ville historique de NounLamta , et la deuxième oasis, qui est à environ cinq kilomètres de la première. C’est l’oasis de Tighmert qui est considérée comme la plus grande oasis de la commune. Qui est disponible à l'échelle du partage de l'eau qui coule des yeux de Warknon, l’oasis de Tighmertbénéficie des deux tiers de l'eau profite. » La commune rurale d’Asrir.
• « Les paysages, sans oublier les monuments historiques situés près de l’oasis comme la ville historique de Noun Lamta et les khettaras et Le musée des nomades » La willaya de la région.
• « Les potentialités agricoles, le patrimoine matériel et immatériel. » Etoile du désert.
• « Les atouts pour la région et arrières pays de Guelmim Oued Noun sont privilégiés par l'offre multi niches éco touristiques en des espaces partagés entre Océan, Montagnes et Déserts » Le conseil régional du tourisme (CRT).
En se basant sur ces ripostes, on peut dire que l’oasis de Tighmert avec l’arrière-pays de la région de Guelmim oued Noun offre une variété des produits éco touristiques pour leurs clients afin de répondre aux leurs différents besoins et attentes et de leur faire vivre une expérience éco touristique par excellence. En outre, avec ces atouts et ces potentialités qui sont multiples on peut dire que le tourisme doit être une source principale de revenu pour l’oasis et il doit occuper une place importante dans le tissu économique de cette dernière. Par conséquent, on constate que les opinions et les perceptions de nos interviewés différent selon leurs visions et leurs observations de la réalité de l’activité touristique dans l’oasis.Citons quelques ripostes de nos interviewés :
• « Inexistence de l’activité touristique. » Villa Boujouf.
• « Le statut du tourisme dans le tissu économique de l'Oasis pourrait si l'on veut bien s'y attacher, (c'est une question de volonté politique) au Géo, Agro, écotourisme susceptible de création d'employabilité et auto-entrepreneuriat en respectant les identités et authenticités vernaculaires des lieux et espaces oasiens » Le conseil régional du tourisme de Guelmim
• « Statut publique et privé (avec une domination du privé) » L’agence nationale des zones oasiennes et de l’arganier.
• « Très important mais éviter le tourisme de masse » la maison sahraouie.
• « La communed’Asir dispose d'un ensemble d'installations touristiques destinées à recevoir et à héberger des touristes de différentes nationalités, mais cela donne envie au touriste d'y entrer. Afin de découvrir la vie quotidienne des habitants de la région et de cohabiter avec eux, ces maisons ont été restaurées et reconstruites, avec des spécifications traditionnelles qui s'inscrivent dans la vision générale de l'oasis. Cette restauration a été réalisée avec le soutien du programme de sauvegarde et de valorisation des oasis de l'Agence Sud, qui est porté par le Programme des Nations Unies pour le Développement.Malgré la présence de toutes ces infrastructures, celle-ci reste faible face au nombre croissant de touristes arrivant dans la région » La commune rurale d’Asrir.
• « Il constitue le deuxième secteur après l'agriculture, bien que ses rendements soient supérieurs à l'agriculture. L’économie locale de la région s’appuie beaucoup sur ce secteur» Etoile du désert.
A travers ces entretiens, il s’est avéré que le secteur touristique dans l’oasis est caractérisé par des multi-offres éco touristiques qui peut contribuer au renouvellement du tissu économique de l’oasis. En renforçant l’infrastructure touristique dans la région par l’encouragement de l’entreprenariat et l’investissement dans la zone tout en respectant les normes de construction, les traditions, la culture locale etc. Cependant le développement de l’écotourisme dans la zone est lié avec de nombreux obstacles qui sont affirmés par nos interviewés, qui sont comme suite :
• « Absence de toute motivation des autorités pour le valoriser : pas de signalétique, pas d'informations, pas de respect des règles d'urbanisme de construction en terre, destruction de la nappe phréatique avec les serres de bananes, aucun suivi par le centre d’investissement, pas de plan de lutte contre l'incendie, etc. » Villa boujouf.
• « Le manque de plus en plus important de l'eau, les cultures intensives autour de l'oasis, les constructions en béton » La maison sahraouie.
• « Les obstacles résident essentiellement dans la méconnaissance des élus locaux des capacités en développement de l'industrie touristique en laissant se développer des niches informelles ( Habitats résidentiels chez l'habitant non déclarés, artisanat etc.) venant en concurrence illégale à des établissements classés soumis à des règles et obligations d'une part, en second aux difficultés non résolues du foncier ou immobilier rural pour des conversions en réhabilitation » Le conseil régional du tourisme de Guelmim.
• «La difficulté d’acquisition foncière freine de nombreux investisseurs étrangers dans leurs démarches d’investissements touristiques; - Les faibles capacités de commercialisation des produits touristiques; - Le faible accès aux sources de financement; - La qualité de l'offre touristique de certaines destinations sur d'autre ( la destination du nord du pays, par rapport au sud est et sud du pays) - L'immigration des citoyens oasiens pour la recherche des conditions de vie améliorés » l’agence nationale des zones oasiennes et de l’arganier.
• « Absence d'agences de voyages, absence d'offre touristique intégrée Faiblesse des structures d'accueil » La willaya de la région.
• « Les autorités concernées n'ont fait aucun effort pour aider les propriétaires d'établissements touristiques qui souffrent depuis le début de covid 19 jusqu'à présent, en plus de ne pas installer l’infrastructure nécessaire pour le passage des voitures, que ce soit vers des attractions touristiques ou des établissements touristiques » Maison d’hôtesTarmguist.
A travers l’analyse de ces réponses il est très clair que l’oasis souffre de nombreux problèmes et parmi ces grands problèmes on trouve les incendies, ce fléau est toujours considéré parmi les grandes menaces qui dégradent l’oasis de Tighmert, notamment les incendies de 20 Mars de l’année 2021 qui ont causées des dégâts matériels importants (200 palmiers). En fait, ce fléau qui engendre une dégradation de l’écosystème de l’oasis reste un réel dilemme pour le développement de l’écotourisme. La question qui se pose c’est quelles sont les mesures qui ont été prises pour résoudre ces problèmes ? Parmi les réponses reçues de nos interviewés, on cite notamment :
• « Le domaine oasien a bénéficié d’un grand intérêt par les acteurs locaux. Plusieurs projets du tourisme oasien et rural ont été réalisés comme le programme de la sauvegarde et la valorisation des oasis qui a été lancé par l’agence du sud qui a contribué au financement de quelques projets touristiques ». La commune rurale d’Asrir.
• « Il existe un accord pour promouvoir le tourisme rural » La wilaya de la région.
• « Il faut qu’il y ait une surveillance minutieuse dans les périodes de grosse chaleur et de grands vents, un élargissement des chemins. En outre il faut qu’il y ait un matériel sur place, une prévention par l’affichage et le ramassage des branches sèches. Et aussi un entretien permanent des palmiers » Villa boujouf.
• « Arrêter les constructions en ciment, Arrêter les serres et les cultures intensives ». La maison sahraouie.
• « Principalement par la communication horizontale (Réseaux) mais aussi et surtout par des mises à niveaux nécessaires sur les ODD (objectifs du développement durable) par intermédiaires du milieu associatif, universitaires etc. » le conseil régional du tourisme de Guelmim.
• « Mettre en place un programme d’action complet, avec les acteurs concernés et les impliquer dans les différentes étapes de mise en œuvre du plan d'action » la willaya de la région.
Selon nos interviewés l’oasis connait que des dégradations au fil des années, et ces dégradations rend le futur de ce patrimoine oasien incertain. Ce qui nécessite une réaction rapide de la part des autorités locales pour mettre en place des mesures préventives pour lutter contre les problèmes attendus. La dégradation régulière de ce patrimoine oasien est une alerte pour tous les acteurs concernés de faire un suivi régulier et une surveillance de l’état de l’oasis d’une manière permanente.
Quant à la signalisation touristique une convention a été conclue entre le conseil régional et le gouvernement pour le lancement d’un projet qui a pour objectif de développer le tourisme rural dans l’arrière-pays des quatre provinces de la région (Guelmim, Assa-zag, Tan Tan, Sidi Ifni).
Il s’agit d’un diagnostic détaillé de tous les atouts touristiques de la région de Guelmim oued Noun afin de d’identifier les tracés des circuits touristiques, de déterminer le besoin en signalisation touristique, définir du contenue des panneaux de signalisation touristique etc… En outre le développement de l’écotourisme reste toujours menacé par d’autres pratiques. La destruction de la nappe phréatique comme elle est justifiée par nos interviewés est due à l’installation des serres de banane, de l’agriculture intensive.
Ces pratiques entrainent un manque des ressources hydriques ce qui menace la survie de l’oasis. C’est-à-dire l’intervention de l’état joue un rôle très important dans cette situation afin de trouver des solutions du stress hydrique qui endommage de plus en plus l’équilibre de l’écosystème de l’oasis. Les problèmes ou bien les conflits culturels peuvent aussi être un facteur qui touche l’authenticité de l’oasis.
En se basant sur les réponses de nos interviewés, il n’existe pas un respect des règles d’urbanismes des constructions en terre. C’est-à-dire que les choses se passent aléatoirement. La construction des maisons de ville en R+2 dans la palmeraie influence sûrement la beauté de l’oasis.
C’est pour cette raison qu’il faut établir des mesures strictes et un contrôle permanent pour éviter toute catastrophe urbanistique. Par ailleurs, le programme de la sauvegarde et la valorisation des oasis avait comme objectif d’intégrer les aspects du développement durable dans les oasis du sud y compris l’oasis du Tighmert. Pourtant en observant la réalité de l’activité touristique aujourd’hui, on constate que l’impact de ce programme sur l’oasis reste un peu timide voire inexistant.
La dégradation régulière de ce patrimoine oasien est une alerte pour tous les acteurs concernés de faire un suivi régulier et une surveillance de l’état de l’oasis d’une manière permanente.
Des mesures strictes et un contrôle permanent pour éviter toute catastrophe urbanistique.
Selon nos interviewés l’oasis connait que des dégradations au fil des années, et ces dégradations rend le futur de ce patrimoine oasien incertain. Ce qui nécessite une réaction rapide de la part des autorités locales pour mettre en place des mesures préventives pour lutter contre les problèmes prévus. Plusieurs réponses ont été citées dans ce contexte :
-« Il faut qu’il y a une surveillance minutieuse dans les périodes de grosse chaleur et de grands vents, un élargissement des chemins. En outre il faut qu’il y a un matériel sur place, une prévention par l’affichage et le ramassage des branches sèches. Et aussi un entretien permanent des palmiers » Villa boujouf.
-« Arrêter les constructions en ciment, Arrêter les serres et les cultures intensives ». La maison sahraouie.
-« Principalement par la communication horizontale (Réseaux) mais aussi et surtout par des mises à niveaux nécessaires sur les ODD (objectifs du développement durable) par intermédiaires du milieu associatif, universitaires etc. » le conseil régional du tourisme de Guelmim.
-« Mettre en place un programme d’action complet, avec les acteurs concernés et les impliquer dans les différentes étapes de mise en œuvre du plan d'action » la willaya de la région.
En analysant ces réponses on trouve que la communication horizontale joue un rôle très important pour la réussite d’une stratégie ou une vision quelconque. Une communication entre les réseaux (agences de voyage, hôtels, associations professionnelles, guides touristiques…), et les différents responsables locaux permet d’adapter la stratégie à la réalité de la situation de l’activité touristique dans l’oasis en utilisant les nouvelles techniques de communication et d’information. Pour mettre en place les actions correctives et préventives nécessaires afin d’agir rapidement et de concentrer les efforts sur des visions et des stratégies communes.
Comme il a été indiqué par nos interviewés notamment les acteurs touristiques et les autres acteurs concernés par le développement durable (les associations du développement durable) , il est nécessaire de mettre à niveau les objectifs du développent durable, comme nous savons tous que les objectifs du développement durable ont été adoptés par l’organisation des Nations unies en 2015 afin de mettre fin à la pauvreté, de réduire les inégalités et de promouvoir la paix et la prospérité à l’horizon 2030. Tous ces objectifs doivent être étudiés afin de relever les enjeux de leur réalisation et proposer les mesures nécessaires pour les achever.
Quant à la promotion touristique la commercialisation du produit oasien reste insuffisante au niveau de la région. Le conseil régional du tourisme du Guelmim a lancé pas mal de films promotionnels qui représententles caractéristiques touristiques de la région. En plus le site officiel de la région : www.portailsudmaroc.com met en lumière tous les tracés des circuits touristiques qui existent avec tous les points d’attractions et l’infrastructure touristique qui se situent dans les différentes régions et des guides numériques qui guident les touristes durant toute la période de leur voyage.
Une convention a été aussi conclue entre la région du Guelmim oued Noun et les îles canaries pour la promotion du produit oasien dans ces îles et pour que :
• La région bénéficie du grand nombre de touristes arrivant aux îles Canaries.
• Les agences de voyages espagnoles dans les îles bénéficient d'un produit touristique différent, d'une culture différente, d'un continent proche qui met en valeur une variété de paysages : montagne, désert, vallées.
• Bénéficier de la stabilité, de la compétitivité et des conditions d'investissement prometteuses au Royaume du Maroc, en particulier la commune rurale d’Asrir.
En outre, l’écotourisme est une grande niche à exploiter pour le développement local des zones oasiennes et pour notre cas l’oasis du Tighmert. Par la valorisation et la préservation des ressources naturelles et culturelles qui caractérisent l’oasis, tout en offrant des prestations et des services de bonne qualité sans toucher au patrimoine naturel et culturel. Pour nos interviewés l’écotourisme permettra à des jeunes citoyens oasiens de créer des opportunités d'emplois et générer des revenus.
L'écotourisme ouvre les horizons de l'information, des capacités en développements, favorise par ailleurs une économie circulaire et même économie verte en alliant productions locales aux besoins. Sans oublier que l’écotourisme peut être une opportunité pour le développement des autres niches du tourisme à savoir : l’agrotourisme par la création des produits agricoles locaux.
Dans ce contexte nos interviewés nous a donné leurs points de vue pour ce qu’il présente l’écotourisme pour les zones oasiennes. Citons quelques réponses de nos interviewés :
-« Le développement des ressources financières pour la commune et la population locale en répartissant les revenus touristiques entre les différents acteurs du secteur touristique de la région, et en considérant le secteur touristique comme une locomotive de développement, il contribue indirectement au développement d'autres secteurs tels que l'artisanat, le transport, le commerce et d'autres produits locaux » la commune rurale d’Asrir.
-« on compte sur ce secteur pour la réalisation du développement économique et social souhaité » La willaya de la région.
En analysant tout cela on peut dire que l’oasis de Tighmert est un pôle touristique qui jouit des ressources et des potentialités énormes mal ou pas exploités, qui nécessite la mise en place des stratégies pertinentes par l’implications des acteurs publics, privés et la population locale sans compromettre le patrimoine naturel et culturel de l’oasis.
Quant aux stratégies qui sont suggérées par nos interviewés on trouve :
• Reconsidérer et valoriser les savoirs et savoir-faire locaux ;
• Promotion touristique de Tighmert en tant que destination touristique nationale et internationale ;
• La préservation du lit de l’eau qui connaît un épuisement dangereux par les fermes agricoles ;
• La restauration de monuments historiques
• Miser régulièrement sur le marketing du secteur en général et réfléchir à l'organisation d'événements touristiques tout au long de l'année mettant en valeur les atouts touristiques, culturelles, patrimoniales et artistiques de la région ;
• Un Plan global coercitif avec des sanctions ;
• L'amélioration de la route principale à l'intérieur de l'oasis.
• La formation et sensibilisation des personnes au niveau des ressources culturelles patrimoniales matérielles et immatérielles des territoires en question.
3 .Les entraves de développement de l’écotourisme dans l’oasis du Tighmert Analyse SWOT :
Il est bien clair que l’oasis jouit d’un patrimoine naturel et culturel intéressant, qui lui permet de se positionner comme une destination éco touristique par excellence. Cependant il existe beaucoup d’obstacles qui empêchent la bonne exploitation de ce patrimoine. Dans ce point nous nous concentrerons sur les obstacles les plus importants que nous avons identifiés auxquelles l’oasis du Tighmert doit faire face. En outre nous tenterons d’identifier les points forts de la destination et les opportunités à saisir afin d’établir des stratégies ou bien un plan d’amélioration pour assurer un développement local dans la destination.
Tableau 4: Analyse SWOT des entraves de développement de l’écotourisme dans l’oasis du Tighmert (propre élaboration)
Forces |
Faiblesses |
|
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Opportunités |
Menaces |
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- Une forte demande sur les offres éco touristiques au niveau national et international. - Une conscience de plus en plus élevée au niveau des critères de développement durable de la part des consommateurs. -La présence d’un ancien patrimoine culturel et historique garantissant l’intimité et l’authenticité de la zone. -La capacité de la population locale de contribuer au développement de l’activité touristique à travers leur savoir-faire local. -La multiplicité des lois régissant l’environnement doit être survie par les principes. - La Réhabilitation et la formation de la communauté d’accueil. - La Formation des ressources humaines afin de prendre en compte toutes les données naturelles, culturelles patrimoniales matérielles et immatérielles de la destination. |
-L’absence du police du tourisme et des mesures de sécurité sur les itinéraires en dehors de la route principale. -Les problèmes politiques qui existent dans la région peuvent avoir un impact sur le développement de l’activité touristique dans la région. -Les qualifications touristiques de l’oasis ne sont pas connues au niveau national. -Les incendies dégradent toujours l’écosystème de l’oasis et rend le futur incertain de ce patrimoine oasien. -Le manque de l’eau menace la survie de l’oasis dans les années à venir. -Le non-respect des règles urbanistiques dans les constructions, et la construction des maisons avec plusieurs étages peut toucher la beauté de l’oasis et qui peut entrainer une catastrophe urbanistique dans le futur.
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Après avoir étudié et examiné la réalité de développement de l’activité touristique dans l’oasis du Tighmert. On trouve qu’il y a beaucoup de défis auxquelles l’oasis doit faire face. La dégradation régulière de l’environnement empêche le secteur touristique dans l’oasis de s’évoluer. Ce qui signifie que l’impact du secteur touristique sur l’économie locale est faible ou insignifiant. L’oasis dispose de composantes naturels et culturelles cumulées durant tous les siècles précédents qui doivent être valorisées, soignées en premier lieu par la communauté locale.
4 .Suggestions :
En se basant sur les résultats de notre étude il est bien clair qu’il fallait revoir les différentes stratégies et les tentatives qui ont été mise en place pour le développement de l’activité dansl’oasis. Certes il y’avait des initiatives pour promouvoir le tourisme oasien au niveau de la destination et d’essayer de renforcerl’offre touristique globale de la région mais en analysant ces réalités nous avons trouvé que le futur de cette destination est en danger étant donné l’absence des actions adaptées aux problèmes et enjeux actuels.C’est pour cette raison que nous avons essayé de proposer des solutions et des actions d’amélioration qui touchent tous les éléments qui ont été mentionnés dans nos résultats, et cela à travers les recommandations suivantes :
4.1 Des actions à mettre en place :
L’organisation et la participation à des conférences et des évènements pour mettre en lumière les caractéristiques historiques et culturelles de l’oasis d’une part, et d’une part, promouvoir le savoir local et valoriser les produits locaux de l’oasis.
Conclure des conventions avec les marchés de proximité comme : l’Espagne (les iles canaries), afin de faire connaitre le produit oasien au niveau de l’oasis
Réaliser un site web qui englobe tous les potentialités touristiques de l’oasis (l’art culinaire, les manifestations culturelles, artistiques, le patrimoine naturel(source, palmier.
Le suivi strict de la concrétisation des lois qui régissent l’environnement.
Lancer des compagnes d’éducation et de sensibilisation de la population locale pour montrer l’importance de la mise en place d’une activité touristique durable pour assurer un développement local et une survie de l’oasis.
La formation de ressources humaines concernées afin de prendre en compte toutes les données naturelles, culturelles patrimoniales matérielles et immatérielles de la destination.
Instaurer des nouvelles pratiques d’agriculture qui assurent une consommation modérée des ressources hydriques.
Résoudre le problème du foncier qui empêche les investisseurs étrangers d’investir dans la région et créer beaucoup d’investissements et donc créer beaucoup d’emplois.
La surveillance permanente de l’état de l’oasis en garantissant un entretien régulier du palmier.
Etablir un plan de lutte contre les incendies en mettant des actions préventives pour éviter toute catastrophe prévue et surtout pendant les périodes de grosse chaleur.
Mise en place des mesures sécuritaires nécessaires pour les circuits touristiques hors de la route principale.
La mise en place des règles d’urbanisme strictes de constructions par l’agence urbaine afin de conserver la notion de l’oasis.
Encourager les jeunes prometteurs d’investir en leur facilitant l’accès aux sources de financement.
La réalisation d’une convention entre l’office nationale marocain du tourisme et le conseil régional du tourisme du Guelmim pour l’organisation des circuits vers l’oasis, et faire des films promotionnels de promouvoir la destination au niveau national.
Mettre des accords avec des universités et des écoles pour l’organisation des conférences et des ateliers éducatifs afin de présenter les potentialités touristiques de la destination.
Mettre un accord entre les acteurs locaux et la direction générale de l’eau de la région afin de mettre en place les mesures nécessaire pour une trouver des solutions de la nappe phréatique de l’oasis qui est presque détruit à cause de la consommation intensive de l’eau par les serres de banane.
La mise en place d’une signalisation correcte avec un contenu qui inclut les informations de tous les sites touristiques qui se situent dans et près de l’oasis.
Renforcer l’offre touristique en termes d’animation, ce qui a été toujours un problème pour la région de Guelmim oued Noun en général et l’oasis du Tighmert en particulier.
Restructure l’offre touristique (hébergement, restauration, accompagnement …)
Proposer une restauration (beldi) en se basant sur les traditions culinaires de l’oasis.
Création d’un centre d’information et d’orientation dédié au tourisme oasien.
Coordination entre le ministère de l’environnement, des Eaux et forêts, et le ministère de l’agriculture pour la mise en place d’un certain nombre de projets qui assurent la protection de la nature, la faune et la flore dans l’oasis.
Encourager le secteur privé à investir dans des projets d’écotourisme et à créer des opportunités d’investissement dans ce domaine
La création d’agences du voyage pour la régulation de l’activité touristique dans la destination et rendre le tourisme comme un tourisme de résidence et pas un tourisme du passage.
Augmenter la qualité des prestations et services touristiques fournis.
Assurer un suivi permanent de l’impact de l’activité touristique sur le développement économique de l’oasis en évaluant les recettes touristiques qui existent chaque année.
Attirer et encourager les investissements dans l’écotourisme
Faire attention aux déchets nocifs pour l’environnement et prend soin des espaces verts
Promouvoir des compagnes de sensibilisation de l’importance du tourisme pour les communautés, sensibiliser la communauté au rôle du tourisme en tant qu’unindustrie, et intensifier les efforts scientifiques visant à éduquer la population locale.
Préserver l’identité, les traditions et les coutumes de l’oasis comme un important patrimoine culturel.
Consacrer des budgets spécifiques pour la restauration des monuments historiques de l’oasis.
La nécessité d’une coordination entre tous les acteurs territoriaux afin de mettre un plan de développement commun pour faire booster le secteur.
Renforcement des secteurs économiques indirects associés au secteur touristique.
Renforcer le tissu coopératif agricole.
Conclusion partie II :
Dans cette partie nous avons traité plusieurs points qui nous permettent de relever les différentes défaillances qui existent dans l’oasis. Ces défaillances sont considérées comme la problématique principale pour les acteurs de la région qui veulent développer un tourisme régional durable dans la région en créant des offres éco touristiques qui englobent le balnéaire, le naturel, le cultuel et l’archéologie et qui répond aux différentes exigences des touristes.Comme nous savons tous que la compétitivité d’une destination est déterminée en premierlieu par la valorisation de ses ressources, et le produit oasien est sans doute un vrai potentiel à saisir qui nécessite une valorisation permanente afin de le conserver et le rendre un ajout pour le développement local des zones oasiennes. Dans notre étude que nous avons mené, on constate que le secteur du tourisme est très complexe, vue qu’il est fortement lié avec d’autres secteurs, et il peut être influencé soit positivement ou négativement.
Notre étude nous a permis de constater que l’impact de l’écotourisme sur le développement local dans un écosystème oasien est influencé par plusieurs paramètres. Tout au long cette partie les différents opinions et les différentes perceptions qui ont été cité par nos interviewés nous ont amené à réfléchir et développer d’autres perceptions à travers la proposition d’un plan d’amélioration et des actions à mettre en place pour faire face aux différentes défaillances qui ont été mentionnées.
Conclusion générale :
D’après ce modeste travail on peut dire que le patrimoine oasien possède des attraits qui sont à la fois naturelles et culturelles. Ce potentiel qui nécessite une valorisation par toutes les parties prenantes qui sont impliqués dans l’industrie touristique (les acteurs publics, les acteurs privés, la société civile, la population locale) afin qu’il soit exploité d’une bonne manière en évitant tous les préjudices qu’ils pourraient être produits par l’activité touristique.
L’écotourisme est considéré parmi les excellentes niches pour réaliser cet objectif comme nous avons expliqué dans notre cas. Cela nécessite une collaboration entre les parties prenantes afin de mettre les stratégies appropriées. Le tourisme oasien comme nous avons expliqué est un véritable moteur de développement pour les écosystèmes oasien qui s’appuient sur l’activité agricole, il contribue au développement des conditions de vie de la population oasienne, par la création d’offres d’emploi, il génère des revenus, aussi et surtout le renforcement du tissu économique de la zone oasienne.
Le développement hétérogène du tourisme oasien au Maroc est dûcertainement au développement del’offre touristique de certaines destinations sur d’autres (Aoufous, Tafilalet..). Cette hétérogénéité est expliquée par les politiques d’aménagement et les stratégies qui ont été adoptés par l’état. Aussi et surtout les problèmes qui sont liés aux investissements et du foncier est parmi les déterminants qui poussent les investisseurs à opter pour une destination plutôt que pour une autre.
D’après ce modeste travail on peut conclure que l’industrie du tourisme est très complexe, on ne peut pas assurer un développement local dans un écosystème oasien, sans prendre en compte l’impact des autres secteurs économiques, qui peuvent soit réussir soit dégrader la destination.
A mon avis la région de Guelmim oued Noun en général et la destination du Tighmert en particulier, jouit d’une richesse patrimoniale, naturelle, archéologique unique qui va permettre à la région de créer des expériences éco touristiques très riches pour qu’elle soit un pôle de l’écotourisme et du tourisme recommandé au niveau international.Cette vision ambitieuse est déterminée par la motivation des acteurs publics, une participation des acteurs privés, et de la société civile.
Bibliographie et références :
Articles et rapports :
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• ERRAOUI et FAKIR : le développement de l’écotourisme dans les aires protégées : quel type de la clientèle ? Cas du parc national du souss massa « Faculté des sciences juridiques, économiques et sociales- Université IBN ZOHR-AGADIR, 2019 ».
• SihemDekhili, Mohamed AkliAchabou : La perception de l'écotourisme : Complexité sémantique et attentes des consommateurs, dans RIMHE : Revue Interdisciplinaire Management, Homme & Entreprise , 2014.
• MIRARI. Saїd : Développement du tourisme durable à travers l’approche duMarketing Territorial dans la province de Guelmim-Maroc : « Laboratoire du Tourisme, patrimoine et développement durable des territoires.Faculté des Sciences de Rabat, Université Mohammed V , Février 2022 ».
• BEN ATTOU Mohamed, AZIKI Slimane: Modèle urbain oasien et stratégie touristique marocaine : quel lien ? : cas du Draa et de Tafilalet « Université Ibn Zohr, octobre 2008 ».
• JEDDI Bouchra : Le tourisme rural dans la province d'Azilal, Quel impacts socio-économiques pour un développement territorial ? « Faculté d’économie et de gestion de Setta.Université Hassan 1er, Settat, Maroc, Mars 2022 ».
• Olivier DEHOORNE, Pascal SAFFACHE etDominique AUGIER :Tourisme, écotourisme et stratégie de développement dans la caraïbe, Avril 2007.
• Tarlombani da Silveira, Marcos Aurelio : Ecotourisme et développement local. Un focus sur la ville de Guaraqueçaba, Paraná, Brésil. « RevistaGeográfica de América Central, Costa Rica 2011 ».
• SAIRAziz , GOUSAIDNassiba : L’écotourisme comme une pratique managériale au service de la compétitivité dans le secteur touristique : Cas de la destination d’Agadir et du Souss Massa, 2016 ,Université Ibn Zohr ».
• Asmae BOUAOUINATE : La mise en tourisme des espaces oasiens du Maroc d’un tourisme de masse à un tourisme alternatif, Rapport de Synthèse des Travaux scientifiques et pédagogiques. Géographie. « Université Hassan II Casablanca; Faculté des Lettres et des Sciences Humaines Mohammedia, 2016 ».
• Rapport : Elaboration d’une stratégie globale pour le tourisme de niche des zones oasiennes, « ANDZOA, 2019 ».
• Rapport : Développement durable d’un tourisme oasien « Programme Oasis Sud, 2007).
Webographie :
-www.wikipedia.com
-www.hcp.ma
-www.revfine.com/fr/ecotourisme/
-https://wikimemoires.net/2019/11/les-impacts-et-les-specificites-de-lecotourisme
-https://www.portailsudmaroc.com/
Annexes :
Tableau 5: Démographie de la commune rurale d'assrir
Les axes du guide d’entretien :
Date de l’entretien:
Lieu d’entretien :
Fonction de la personne interrogée :
Etablissement :
1)Le tourisme pour vous ?
2) Les atouts touristiques de la région ?
3) Le statut du secteur du tourisme dans le tissu économique de l’oasis ?
4) les obstacles du développement de l’écotourisme dans les oasis ?
5) Comment les dépasser ?
6) Quelles mesures ont été prises pour résoudre ces problèmes ?
7) quel projet de développement local a-t-il été mis dans la région ?
8) Quel ajout l’écotourisme peut-il offrir aux zones oasiennes dans le contexte du développement local ?
9) Stratégies suggérées pour l'accès à ces écosystèmes ?
10) est-ce que vous basez sur une approche participative ?
11)Quelles sont vos suggestions pour le développement de l'écotourisme et pour garantir le retour matériel sans compromettre le patrimoine culturel et naturel local?
Autres remarques ?