Fabriquer de l’hydrogène « vert » à partir d’eau de mer, on s'en rapproche !
le géoparc du jbel bani - tata

Vous êtes ici : Accueil > Energie renouvable > Energie renouvable > Fabriquer de l’hydrogène « vert » à partir d’eau de mer, on s'en rapproche !

GJB

Fabriquer de l’hydrogène « vert » à partir d’eau de mer, on s'en rapproche !

Plusieurs équipes de chercheurs ont mis au point des techniques qu'ils pensent pouvoir adapter à grande échelle.

L'hydrogène serait l'un des outils majeurs pour décarboner les industries lourdes, le transport de marchandises ou l'aviation, pour n'en citer que quelques-uns. Toutefois, ce carburant n'est pas encore totalement écologique, car la majeure partie de sa production se fait en décomposant du méthane et en brûlant des combustibles fossilesL'hydrogène vert a ses mérites, mais son coût est élevé et il comporte ses propres défis et défauts.

L'épineux problème des sources d'eau

Une molécule d'eau est composée d'une molécule d'oxygène et de deux molécules d'hydrogène. Il est possible de récupérer ces dernières par électrolyse, en émettant peu de gaz à effet de serre, du moins lorsque la chaîne de production est alimentée par des énergies renouvelables.

Cependant, ce procédé a besoin d'eau douce pour fonctionner correctement. Avec 10 litres d'eau nécessaires pour produire un kilogramme d'hydrogène, cela signifie que les (nombreuses) sources d'eau potable seraient rapidement saturées si ce carburant était utilisé à grande échelle. D'après l'Agence internationale pour les énergies renouvelables, faire fonctionner les camions et les industries principales à l'hydrogène vert pourrait nécessiter l'équivalent de la consommation d'eau d'un pays comme la France.

Mais la Terre ne démérite pas de son surnom de planète bleue, puisqu'on trouve de l'eau sur une grande partie de sa surface. Cependant, 97 % de celle-ci est constituée d'eau de mer, et elle ne fait pas bon ménage avec les électrolyseurs. À son contact, ils convertissent ses ions chlorure en chlore gazeux, mauvais pour l'environnement et suffisamment corrosif pour les faire tomber en panne au bout de quelques heures seulement.

Un objectif, trois méthodes

Il existe pour le moment trois études concrètes pour résoudre ce problème. En Australie, pays qui mise beaucoup sur l’hydrogène, ce sont des équipes de deux universités qui ont choisi des approches différentes.

D'une part, l'équipe de Nasir Mahmood de l'université de Melbourne a choisi de repousser les ions chlorure chargés négativement pour éviter la transformation du gaz indésirable. De l'autre, l'équipe de Shizhang Qiao, nanotechnologue à l'université d'Adélaïde, a développé une membrane perméable aux molécules d'hydrogène chargées positivement. Dans les deux cas, des tests concluants ont pu être effectués et les chercheurs pensent déjà mettre en œuvre leurs technologies à grande échelle.

La dernière approche provient d'une équipe de l'université de Nanjing. Elle a également mis au point une membrane, mais celle-ci ne laisse passer que la vapeur d'eau douce provenant d'un bain d'eau de mer mis sous pression. Bien que les chercheurs doivent encore améliorer l'efficacité du système, celui-ci a pu fonctionner pendant quelques milliers d'heures sans aucune dégradation.

Le consensus fait encore défaut

La recherche ne serait pas ce qu’elle est sans contrepoint. Ici, il vient de Golam Kibria, de l’université de Cambridge, qui estime que les usines de dessalement déjà existantes, quand elles sont associées à des électrolyseurs classiques, ne participent qu’à 0,01 dollar au coût de l’hydrogène vert. Selon lui, le problème est déjà résolu : « Nous n'avons pas besoin de réinventer la roue ».

À cela, des chercheurs comme Nasir Mahmood répondent que les usines de dessalement nécessitent des investissements coûteux qui ne sont pas à la portée de tout le monde. De plus, il estime que des technologies comme celle qu'il a mise au point pourraient également être adaptées à une utilisation avec des eaux usées ou saumâtres.

Quoi qu'il en soit, l'hydrogène continue de faire l'objet d'une attention et d'investissements particuliers et semble appelé à faire partie intégrante de notre avenir. Si la méthode n'est pas encore arrêtée, les idées fusent, et c'est bien là le plus important.

Le 22 Mars 2023

Source web par : clubic

Imprimer l'article

Les articles en relation

Le Maroc Accélère son Ambition EnR avec un Écosystème Industriel Local pour 2030

Le Maroc Accélère son Ambition EnR avec un Écosystème Industriel Local pour 2030 Le Maroc a initié un programme ambitieux pour développer ses capacités de production en éne

Savoir plus...

Green Hydrogen Morocco Camp : De la théorie à l'action pour une nouvelle génération d'ingénieurs

Green Hydrogen Morocco Camp : De la théorie à l'action pour une nouvelle génération d'ingénieurs Du 1er au 6 juillet à Ben Guerir, l'Agence allemande de coopération in

Savoir plus...

Hydrogène vert : le Maroc poursuit sa lancée vers la transition énergétique

Hydrogène vert : le Maroc poursuit sa lancée vers la transition énergétique D’ici 2030, le Maroc veut porter la part des énergies renouvelables à plus de 52 %. À cet effet, il a

Savoir plus...

Stratégie nationale du développement durable L'exemplarité de l’État passe par les énergies renouvelables et l'efficacité énergétique

Stratégie nationale du développement durable L'exemplarité de l’État passe par les énergies renouvelables et l'efficacité énergétique Nezha El Ouafi, Secrét

Savoir plus...

Les énergies renouvelables, première source de production électrique au Maroc avant 2027

Les énergies renouvelables, première source de production électrique au Maroc avant 2027 Suite aux Instructions Royales, un coup d’accélérateur a été donné à la tra

Savoir plus...

Transition énergétique au Maroc : Les Provinces du Sud

Transition énergétique au Maroc : Les Provinces du Sud Le Maroc déploie une vision ambitieuse pour l'avenir énergétique, en mettant particulièrement l'accent sur les provinces du Sud

Savoir plus...

Sous les rayons de Noor Laâyoune 1, la station solaire géante sise en plein Sahara

Sous les rayons de Noor Laâyoune 1, la station solaire géante sise en plein Sahara Investissement majeur dans les énergies renouvelables au Maroc, la station Noor Laâyoune 1 est aussi l’

Savoir plus...

Energie solaire : 3 700 MW déjà opérationnels au Maroc (géoparc jbel bani)

Energie solaire : 3 700 MW déjà opérationnels au Maroc (géoparc jbel bani) Selon le ministre de l’énergie, des mines et de l’environnement, Aziz Rebbah, aujourd’hui au Maroc, 3 700

Savoir plus...

Projet éolien à Taza : Un partenariat franco-japonais s'engage avec un investissement de 2.5 milliards de dirhams

Projet éolien à Taza : Un partenariat franco-japonais s'engage avec un investissement de 2.5 milliards de dirhams D'ici 2030, le Maroc aspire à répondre à la moitié de ses besoins &ea

Savoir plus...

Adoption du projet solaire “Noor Atlas Tan Tan” pour la région Guelmim-Oued Noun (Géoparc Jbel Bani)

Adoption du projet solaire “Noor Atlas Tan Tan” pour la région Guelmim-Oued Noun (Géoparc Jbel Bani) La commission régionale de l'investissement pour la région Guelmim-Oued Noun a adopt&eac

Savoir plus...

Hydrogène : quelle place dans la transition énergétique ?

Hydrogène : quelle place dans la transition énergétique ? Utiliser de l'hydrogène pour se déplacer ou pour se chauffer. Brillante idée. À condition que cet hydrogène soit is

Savoir plus...

Drâa-Tafilalet : Un Trésor Minier et Énergétique au Cœur du Développement Durable

Drâa-Tafilalet : Un Trésor Minier et Énergétique au Cœur du Développement Durable La région de Drâa-Tafilalet, riche en ressources naturelles, se distingue par une géologie

Savoir plus...

Les tags en relation

Recherche du site

Recherche avancée / Spécifique

Géoparc et Recherche Scientifique

Le coins de l’étudiant

Blog Géoparc Jbel Bani

Découvrez notre escpace E-commerce


Pour commander cliquer ci-dessous Escpace E-commerce

Dictionnaire scientifique
Plus de 123.000 mots scientifiques

Les publications
Géo parc Jbel Bani

Circuits & excursions touristiques

cartothéques

Photothéques

Publications & éditions