Alerte sur la biodiversité : une espèce sur 8 est menacée d'extinction !
le géoparc du jbel bani - tata

Vous êtes ici : Accueil > Environnement > Vulgarisation à l'environnement > Alerte sur la biodiversité : une espèce sur 8 est menacée d'extinction !

GJB

Alerte sur la biodiversité : une espèce sur 8 est menacée d'extinction !

On pourrait les qualifier de Giec de la biodiversité. Les scientifiques de la plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES) mettent en garde contre un dangereux déclin de la nature. Un taux d'extinction des espèces sans précédent et qui s'accélère. Ils appellent à des changements transformateurs.

Déjà un million d'espèces menacées d'extinction et le rythme s'accélère : la nature qui permet à l'humanité de vivre est condamnée à poursuivre son déclin à moins d'« un changement profond » des modèles de production et de consommation des Hommes. Dans un rapport sans précédent publié ce lundi 6 mai, le groupe d'experts de l'ONU sur la biodiversité (IPBES) peint un tableau sombre de l'avenir de l'être humain qui dépend de la nature pour boire, respirer, manger, se chauffer ou se soigner. « Nous sommes en train d'éroder les fondements mêmes de nos économies, nos moyens de subsistance, la sécurité alimentaire, la santé et la qualité de vie dans le monde entier », décrit Robert Watson, président de l'IPBES.

Déforestation, agriculture intensive, surpêche, urbanisation galopante, mines : 75 % de l'environnement terrestre a été « gravement altéré » par les activités humaines et 66 % de l'environnement marin est également touché. Résultat : environ un million d'espèces animales et végétales sur les quelque 8 millions estimées sur Terre (et on ne les a pas toutes découvertes) sont menacées d'extinction, dont « beaucoup dans les prochaines décennies ».

Un constat en accord avec ce que de nombreux scientifiques décrivent depuis des années : le début de la sixième « extinction de masse » -- non mentionnée dans le rapport -- et la première dont l'Homme est responsable. Mais aussi « la première qui pourrait être stoppée si nous agissons de manière décisive maintenant », note Mark Tercek, président de l'ONG Nature Conservancy.

agriculture-pesticide

Déforestation, agriculture intensive, surpêche, urbanisation galopante, mines : 75 % de l'environnement terrestre a été « gravement altéré » par les activités humaines. © DjiggiBodgi.com, fotolia

Passer à l’action

« Il n'est pas trop tard pour agir, mais seulement si nous commençons à le faire maintenant » et via un « changement transformateur » de notre société pour ralentir les « moteurs » de la perte de biodiversité qui menace l'Homme au moins autant que le changement climatique, estime également Robert Watson.

Les cinq principaux coupables sont clairement identifiés : dans l'ordre, l'utilisation des terres (agriculture, déforestation), l'exploitation directe des ressources (pêche, chasse), le changement climatique, les pollutions et les espèces invasives. Mais même si l'accord de Paris sur le climat qui vise à limiter le réchauffement à maximum +2 °C est respecté, le changement climatique pourrait grimper au classement, tout en aggravant les autres facteurs.

Heureusement, certaines actions pour réduire les émissions de gaz à effet de serre pourraient entraîner des effets bénéfiques directs sur la nature, permettant peut-être de sortir de ce cercle vicieux. Première cible : le système agroalimentaire. Nourrir 10 milliards de personnes en 2050 de façon « durable » implique une transformation de la production agricole (agroécologie, meilleure gestion de l'eau), mais aussi des habitudes de consommation (régime alimentaire, gaspillage alimentaire), souligne le rapport.

Même si les scientifiques disent sans détour que la viande a plus d'impacts que d'autres produits alimentaires, la synthèse adoptée par les délégations samedi n'appelle pas directement à manger moins de viande. La formulation a été affaiblie depuis la version préliminaire obtenue par l'AFP. « Des changements profonds peuvent entraîner une opposition de la part de ceux qui ont des intérêts directs au statu quo, mais une telle opposition peut être surmontée pour l'intérêt général », commente Robert Watson.

biodiversite-bois

Le tonnage de bois coupé annuellement a augmenté de 45 % depuis 1970. © Eloneo, Pixabay License

Privilégier la qualité de vie

Mais alors que ce rapport évoque des pistes, sans être prescriptif, reste à savoir si les États membres de la Convention de l'ONU sur la diversité biologique (COP15) se fixeront lors de leur réunion en Chine l'an prochain les objectifs ambitieux espérés par les défenseurs de l'environnement pour une planète durable en 2050. Et tandis qu'un G7 Environnement axé sur la biodiversité est en cours en France, le président français Emmanuel Macron doit recevoir aujourd'hui des scientifiques de l'IPBES.

Les gouvernements du monde doivent arrêter « les financements qui détruisent la nature », « mettre un terme à la déforestation », protéger les océans, « encourager la transition vers des pratiques agricoles durables », plaident ainsi dans un appel baptisé #Call4Nature des centaines de personnalités comme Jane Goodall et Marion Cotillard. Le rapport de l'IPBES évoque d'autres outils à disposition des gouvernements comme une réforme de la fiscalité et la fin des aides publiques « perverses ». Il évoque même la nécessité de s'éloigner du dogme de la croissance.

« Il s'agit de considérer la qualité de vie et non la croissance économique comme objectif », indique à l'AFP l'un des principaux auteurs, Eduardo Brundizio. Alors que l'Homme dépend de la nature pour vivre, est-il pour autant condamner à l'extinction ? « Probablement pas », et certainement pas à court terme, répond un autre auteur, Josef Settele. Mais « nous ne voulons pas seulement survivre. C'est tout l'enjeu de ce rapport », tempère Eduardo Brundizio, insistant à nouveau sur la « qualité de vie ».

Qualité qui risque de se dégrader encore plus pour les plus pauvres de la planète, note le rapport. Et pour les régions abritant les peuples autochtones, qui sont parvenus jusqu'ici, par leurs savoirs, à limiter ce déclin, mais qui sont « sous une pression de plus en plus importante ».

Publié le 06/05/2019

Source web Par : futura sciences

Imprimer l'article

Les articles en relation

Pourquoi les émissions de CO2 continuent d'augmenter malgré le boom des renouvelables ?

Pourquoi les émissions de CO2 continuent d'augmenter malgré le boom des renouvelables ? Le charbon décline, le solaire et l’éolien connaissent une croissance folle. Pourtant, la hausse des &eacut

Savoir plus...

Protéger le Passé : Réflexions sur l'Avenir du Patrimoine au cœur de la Conférence 'Protecting the Past' à Agadir (Géoparc Jbel Bani)

Protéger le Passé : Réflexions sur l'Avenir du Patrimoine au cœur de la Conférence 'Protecting the Past' à Agadir (Géoparc Jbel Bani) Agadir accueillera du 10 au 12 dé

Savoir plus...

World Policy Conférence : La gouvernance mondiale défie la protection du climat (maroc-géoparc jbel bani)

World Policy Conférence : La gouvernance mondiale défie la protection du climat (maroc-géoparc jbel bani) « Non, nous n’allons pas vers les objectifs fixés par l’Accord de Paris sur le cl

Savoir plus...

En présence d’experts issus de 26 pays : «Protecting the Past» fait escale à Agadir (Géoparc Jbel Bani)

En présence d’experts issus de 26 pays : «Protecting the Past» fait escale à Agadir (Géoparc Jbel Bani) L’édition 2019 de la conférence axe ses recherches sur comment les pro

Savoir plus...

Environnement : il invente des pavés en plastique recyclé, de grosses entreprises déjà emballées

Environnement : il invente des pavés en plastique recyclé, de grosses entreprises déjà emballées UN PAVÉ (DE MOINS) DANS LA MER- Un étudiant marocain a peut-être trouvé la

Savoir plus...

Exclusif. Réchauffement climatique au Maroc: les derniers chiffres

Exclusif. Réchauffement climatique au Maroc: les derniers chiffres Le réchauffement climatique est une réalité sur tout le territoire du Maroc. La direction de la météorologie nationale nous

Savoir plus...

Gestion des catastrophes naturelles au Maroc: Un « désordre institutionnel » selon la BM

Gestion des catastrophes naturelles au Maroc: Un « désordre institutionnel » selon la BM Les catastrophes naturelles au Royaume continuent de détruire les infrastructures et faire des victimes sur leur pass

Savoir plus...

#MAROC_Le_Maroc_et_les_Changements_Climatiques

#MAROC_Le_Maroc_et_les_Changements_Climatiques Jouissant d'une situation géographique stratégique comme porte de l'Afrique ouverte sur l'horizon européen, le Maroc est naturellement prédispos&

Savoir plus...

Rare vidéo d'un Ili Pika, surnommé « lapin magique »

Rare vidéo d'un Ili Pika, surnommé « lapin magique » Les images de l’Ili Pika sont très rares. Découvrez-le pour la première fois en vidéo, dans son habitat naturel, au

Savoir plus...

Centrales solaires : L’IFC accorde un prêt de 100 M€ à l’OCP

Centrales solaires : L’IFC accorde un prêt de 100 M€ à l’OCP La Société financière internationale (IFC), membre du groupe de la Banque mondiale, et le Groupe OCP ont signé un

Savoir plus...

Réchauffement : de plus en plus de risques d'incendies dans l'Europe méditerranéenne

Réchauffement : de plus en plus de risques d'incendies dans l'Europe méditerranéenne La région méditerranéenne, si appréciée des touristes, est aussi une zone particuli&

Savoir plus...

#MAROC_Nouveaux_horizons_pour_les_énergies_renouvelables_au_Maroc_et_en_Afrique

#MAROC_Nouveaux_horizons_pour_les_énergies_renouvelables_au_Maroc_et_en_Afrique Le Maroc a une position stratégique Nord-Ouest du continent africain, à seulement 14 kilomètres de l'Europe, à tra

Savoir plus...

Les tags en relation

Recherche du site

Recherche avancée / Spécifique

Géoparc et Recherche Scientifique

Le coins de l’étudiant

Blog Géoparc Jbel Bani

Découvrez notre escpace E-commerce


Pour commander cliquer ci-dessous Escpace E-commerce

Dictionnaire scientifique
Plus de 123.000 mots scientifiques

Les publications
Géo parc Jbel Bani

Circuits & excursions touristiques

cartothéques

Photothéques

Publications & éditions