Homo sapiens : l'Homme aurait 100.000 ans de plus qu'on ne le pensait
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Des scientifiques ont mis au jour, sur un site marocain, des restes d'Homo sapiens datant de plus de 300.000 ans, alors que les plus anciens fossiles connus dataient d'environ 200.000 ans. De quoi remettre en cause nos idées sur l'origine géographique et l'évolution de l'humanité.

Notre espèce n'a pas 200 000 ans mais 300 000 !  Au Maroc, une équipe internationale menée par Jean-Jacques Hublin (du Collège de France et de l’Institut Max Planck) a découvert les restes fossiles de cinq individus qui appartiennent à notre espèce. Mais ils datent de 300.000 ans, alors que les plus vieux Homo sapiens connus remontaient à 195.000 ans. De plus, les premiers Hommes semblaient être apparus en Afrique de l’est. La découverte contraint à revisiter l’histoire de l’espèce humaine et, de plus, montre que, depuis ses premiers représentants, c'est la boîte crânienne, donc le cerveau ou au moins le cervelet, qui a le plus évolué.

Une équipe internationale de chercheurs, dirigée par Jean-Jacques Hublin, paléoanthropologue au Collège de France et à l'Institut Max Planck (Allemagne), et Abdelouahed Ben-Ncer de l'Institut national d'archéologie et de patrimoine de Rabat (Maroc), vient de mettre au jour des os fossilisés d'Homo sapiens. Jusque-là, rien d'exceptionnel. Sauf que ces os-là ont pu être datés de manière fiable. Et le résultat est des plus surprenants : ces fossiles sont vieux de 315.000 ans +/-34.000.

Un âge plus que respectable et un lieu géographique étonnant lui aussi : le site paléolithique de Jebel Irhoud, au Maroc. De quoi remettre en question l'histoire établie de l'évolution de l’humanité à partir de l'est africain. Cette découverte a fait l'objet de deux articles dans la revue Nature et a été présentée dans un communiqué du Collège de France.

Homo sapiens occupait déjà l’Afrique toute entière il y a plus de 300.000 ans.

Jusqu'ici, la plus ancienne trace d'Homo sapiens avait été relevée en Éthiopie, sur le site d'Omo Kibish (voir le lien ci-dessous) et remontait à 195.000 ans. « Nous avions imaginé cette région comme étant le berceau de l'humanité. La découverte d'un fossile plus ancien au Maroc suggère qu'Homo sapiens occupait déjà l'Afrique toute entière il y a plus de 300.000 ans », conclut Jean-Jacques Hublin.

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Le crâne des fossiles de Jebel Irhoud ressemble beaucoup, par la face et la dentition, aux Hommes modernes. En revanche, la forme du crâne est un peu différente. © Philipp Gunz, MPI EVA Leipzig, CC by-SA 2.0 

Jebel Irhoud : uns site archéologique exceptionnel

Le site de Jebel Irhoud était déjà connu depuis le début des années 1960 pour receler des fossiles humains et des outils, initialement attribués à l'Homme de Neandertal et, surtout, datés avec une grande imprécision. Mais le projet mené par l'Institut Max Planck et l'Institut national d'archéologie et de patrimoine de Rabat a permis de mettre au jour de nouvelles pièces, plus anciennes. En tout, le site en a fourni 22. Parmi elles, des crânes, des dents et des os longs ayant appartenu à au moins cinq individus (trois adultes, un adolescent et un enfant).

Ils ont pu être précisément datés par la méthode de la thermoluminescence appliquée à des morceaux de silex brûlés associés aux fossiles. Et les résultats obtenus ont été confirmés par une autre technique, celle de la résonance de spin électronique, appliquée à une mandibule, qui a donné 286.000 ans +/- 32.000.

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Les fossiles humains — ici, au centre de l’image, dans un ton brun légèrement plus jaune, le sommet écrasé d’un crâne humain et juste au-dessus, un fémur partiel — trouvés sur le site de Jebel Irhoud au Maroc ont autour de 315.000 ans. © Steffen Schatz, MPI EVA Leipzig, CC by-SA 2.0 .

Une découverte qui bouleverse l’histoire de l’humanité

La datation des os semble très fiable. Et les chercheurs n'ont aucun doute non plus sur le fait qu'il s'agit bien de restes d'Homo sapiens. Car les études par tomographie informatisée et les analyses statistiques sur des centaines de détails morphologiques montrent que ces individus n'étaient ni des Néandertaliens ni des Homo erectus.

Autre information importante : si le visage et les dents de ces Hommes-là ressemblent à s'y méprendre aux nôtres, leur boîte crânienne est plus allongée que celle des Hommes modernes. La forme globale de l'endocrâne semble plus primitive et certainement différente aussi de celle de Neandertal ou d'Homo erectus. Des observations qui indiquent que la forme actuelle de la face humaine est apparue très tôt dans l'histoire de l'humanité, mais que celle du crâne a davantage évolué. Le cervelet de ces anciens humains semble plus petit que le nôtre.

Ces découvertes corroborent par ailleurs l'interprétation qui avait été faite du crâne partiel découvert à Florisbad, en Afrique du Sud, en 1932. Un crâne daté de 260.000 ans et déjà soupçonné être celui d'un représentant précoce d'Homo sapiens. De quoi, tout de même, compliquer un peu l'histoire de l'évolution de notre espèce. Elle se serait en effet jouée sur l'ensemble du continent africain et plus seulement sur sa partie est. Ainsi, les tout premiers Hommes auraient pu se disséminer à partir et sur plusieurs régions du continent africain simultanément.

Publié le 08/06/2017                    

Source web par futura-sciences

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