Stress hydrique au Maroc : Un Appel à l'Action et à l'Intégration
Nous voici confrontés au stress hydrique, une réalité prévisible depuis des années, mais à laquelle il faut désormais faire face. Malgré les avertissements des spécialistes pendant plus de deux décennies, les mesures prises ont été insuffisantes, démontrant le manque de prévoyance et de stratégie des politiques depuis les années 2000.
L'eau, une ressource vitale, est confrontée à une raréfaction continue et à la menace de la pollution. Il y a trois ans, l'Institut Royal d'études stratégiques (IRES) a lancé l'alarme, mettant en lumière les multiples contraintes naturelles et anthropiques pesant sur les ressources hydriques au Maroc.
Le Maroc, en grande partie semi-aride, fait face à des défis liés à la variabilité interannuelle, aux années de sécheresse, aux inondations, à l'érosion des sols, et aux menaces sur les zones sensibles. La demande globale en eau est dominée à 90% par l'agriculture, mettant une pression considérable sur les ressources.
Le changement climatique aggrave la situation, avec des sécheresses de plus en plus fréquentes, des niveaux de nappes en baisse, et des inondations causant d'importants dégâts. Le capital eau par habitant au Maroc est l'un des plus faibles au monde, plaçant le pays parmi les vingt plus menacés par le stress hydrique.
Une stratégie de l'eau a été présentée il y a plus d'une décennie, mais sa mise en œuvre suscite des questions. Les axes stratégiques, axés sur la gestion de la demande, le développement de l'offre, et la préservation des ressources, ont été élaborés. Des réalisations significatives ont été accomplies, notamment dans la mobilisation des ressources conventionnelles, mais des incohérences persistent dans la gestion des secteurs interdépendants tels que l'énergie, l'agriculture, et les écosystèmes naturels.
Les instances nationales, telles que le Conseil supérieur de l'eau et du climat (CSEC) et la Commission interministérielle de l'eau (CE), ont été créées, mais leur efficacité est mise en doute en raison de réunions espacées et d'un manque de résultats tangibles.
La régionalisation, bien que laborieuse dans d'autres domaines, ne parvient pas à accorder une place significative à ces problématiques. Il est nécessaire d'adopter des approches territorialisées, renforcées par un cadre juridique approprié et des ressources humaines adéquates.
Une politique intégrée, une feuille de route claire, et la mobilisation de moyens adéquats sont indispensables pour surmonter ces défis. Sans cela, le risque persiste : continuer à regarder ailleurs, ignorant les implications graves du stress hydrique sur la vie quotidienne et l'avenir du pays.
Rédaction de l’AMDGJB Géoparc Jbel Bani
Les articles en relation
ONU: 2017, dans le Top 3 des années les plus chaudes de l'histoire
ONU: 2017, dans le Top 3 des années les plus chaudes de l'histoire L’OMM, l’Organisation météorologique mondiale révèle ce lundi 6 novembre que "marquée par des ph&eacut
Savoir plus...Stress hydrique : Le ministère de l’Intérieur appelle à la parcimonie dans l'exploitation d'eau dans les espaces publics
Stress hydrique : Le ministère de l’Intérieur appelle à la parcimonie dans l'exploitation d'eau dans les espaces publics Face à la menace grandissante du stress hydrique, le ministère
Savoir plus...La biodiversité menacée par l’effet domino
La biodiversité menacée par l’effet domino L'extinction d'une espèce du fait du changement climatique peut déclencher une cascade de coextinctions. Un effet domino mis en lumière aujo
Savoir plus...Exclusif. Réchauffement climatique au Maroc: les derniers chiffres
Exclusif. Réchauffement climatique au Maroc: les derniers chiffres Le réchauffement climatique est une réalité sur tout le territoire du Maroc. La direction de la météorologie nationale nous
Savoir plus...Campagne de sensibilisation contre le gaspillage de l'eau au Maroc : des gestes simples pour préserver une ressource vitale
Campagne de sensibilisation contre le gaspillage de l'eau au Maroc : des gestes simples pour préserver une ressource vitale Depuis plus d'un mois, le ministère de l'Equipement et de l'Eau mène une
Savoir plus...Les terrasses agricoles : un élément caractéristique du paysage de l’Anti-Atlas au Maroc (Géoparc Jbel Bani)
Les terrasses agricoles : un élément caractéristique du paysage de l’Anti-Atlas au Maroc (Géoparc Jbel Bani) Une pratique culturelle ancestrale Située entre le Haut Atlas central et le Sous
Savoir plus...Mars : découverte d’un des plus grands réservoirs d’eau de la planète
Mars : découverte d’un des plus grands réservoirs d’eau de la planète Deux nouvelles études démontrent qu'il y a plus de glace d'eau sur Mars qu'on ne le pensait. Les vestige
Savoir plus...COP 23 : les États sont d’accord… pour discuter
COP 23 : les États sont d’accord… pour discuter La COP 23 s'est achevé ce weekend sans clash, ce qui est déjà appréciable. Le bilan restera maigre mais quelques avancées sont
Savoir plus...Le Maroc est le deuxième pays au monde en matière d’action climatique en 2019 (Géoparc Jbel Bani)
Le Maroc est le deuxième pays au monde en matière d’action climatique en 2019 (Géoparc Jbel Bani) (Agence Ecofin) - Le Maroc est classé deuxième pays au monde en termes d’action climatiq
Savoir plus...La Stratégie de Dessalement d'Eau au Maroc pour Faire Face à la Crise Hydrique
La Stratégie de Dessalement d'Eau au Maroc pour Faire Face à la Crise Hydrique La situation hydrique du Maroc devient de plus en plus alarmante, marquée par la sécheresse persistant
Savoir plus...L’écologie est une question sociale
L’écologie est une question sociale Lutter contre le réchauffement climatique, c’est protéger les plus fragiles. Car ce sont eux qui respirent le plus de particules fines, qui peinent à s&rsqu
Savoir plus...Repenser la Gestion de l'Eau au Maroc : Stratégies face au Stress Hydrique
Repenser la Gestion de l'Eau au Maroc : Stratégies face au Stress Hydrique Le Royaume a été durement touché par les effets combinés du réchauffement climatique et de la surexplo
Savoir plus...