Face au Stress Hydrique, le Maroc Modernise son Irrigation pour une Gestion Durable de l'Eau
Le Maroc se trouve confronté à une aggravation préoccupante de la disponibilité en eau, marquée par une diminution des précipitations, un épuisement des nappes phréatiques et une dégradation rapide des ressources hydriques, principalement due aux effets du changement climatique. Face à ces défis, le Royaume intensifie ses efforts pour moderniser l’irrigation et optimiser la gestion de l'eau.
Avec le soutien de la Banque mondiale, le Maroc met en œuvre le projet de modernisation de la grande irrigation, qui promeut l'adoption de systèmes de goutte-à-goutte. Ces systèmes visent à optimiser l'utilisation de l'eau et de l'énergie tout en augmentant la productivité agricole, une nécessité pour un pays où l'agriculture irriguée consomme une part considérable des ressources en eau.
Pour renforcer cet effort, le Partenariat mondial pour la sécurité hydrique et l’assainissement (GWSP) a financé une étude approfondie évaluant la consommation d'eau et la productivité agricole au Maroc. Cette étude s'est particulièrement intéressée à l'impact de la conversion collective à l'irrigation goutte-à-goutte dans la région du Haouz, mettant en lumière les bénéfices en termes de conservation de l'eau et de gestion des eaux souterraines.
Le Programme national d’économie d’eau d’irrigation (PNEEI), lancé par le Maroc, vise à moderniser l’irrigation sur environ 550 000 hectares, dont 220 000 hectares bénéficient de plans d’irrigation à grande échelle. Ce programme ambitionne de fournir un service d'irrigation moderne, reposant principalement sur des techniques plus efficientes comme le goutte-à-goutte.
L’étude financée par le GWSP, qui a utilisé des technologies de télédétection et des données satellitaires, a permis de recueillir des informations précieuses sur l'évolution de la biomasse et la consommation d'eau, établissant une corrélation entre l’évapotranspiration et la productivité agricole. Ces données ont renforcé la capacité du Maroc à gérer durablement ses ressources hydriques et à améliorer les services d'irrigation.
Le dialogue initié par le GWSP avec le gouvernement marocain a conduit à l’élaboration de politiques plus robustes de conservation de l'eau. Ces échanges ont également permis la mise en place de quotas d’eau, en parallèle avec les améliorations technologiques prévues par le gouvernement.
En décembre 2022, le projet de modernisation de la grande irrigation avait déjà bénéficié à plus de 9 000 agriculteurs, couvrant une superficie de 20 700 hectares avec des services d'adduction d'eau améliorés et des technologies d’irrigation modernisées. La collaboration avec la Banque mondiale a également permis de poser les bases du projet de gestion de l'eau résiliente et durable dans l'agriculture (RESWAG), qui vise à renforcer la gouvernance de l'eau et à moderniser l'irrigation dans les zones les plus affectées par le stress hydrique.
D’ici 2027, ce projet ambitionne d'améliorer ou de créer des services d’irrigation sur 51 485 hectares et d'en faire bénéficier plus de 23 000 agriculteurs, contribuant ainsi à une gestion plus durable des ressources en eau et à une meilleure résilience face aux variations climatiques.
Le 23/08/2024
Rédaction de l’AMDGJB Géoparc Jbel Bani
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