Biodiversité : découverte de 163 nouvelles espèces le long du Grand Mékong
Le bassin du Grand Mékong n'a pas encore livré tous ses secrets. De nombreuses nouvelles espèces y sont découvertes chaque année, comme l'indique le rapport annuel du WWF. Hélas, « c'est une course contre la montre » car la construction des routes et barrages ainsi que le trafic les menacent de disparition...
Dans son dernier rapport annuel Species Oddity, livré le 19 décembre, le WWF a annoncé la découverte de 163 nouvelles espèces dans le bassin du Grand Mékong en 2015. Ce fleuve qui naît dans l'Himalaya et traverse six pays d'Asie — le Vietnam, la Thaïlande, le Laos, le Yunnan (Chine), la Birmanie et le Cambodge — est visiblement jalonné de nombreuses espèces encore jamais rencontrées. En 2011 (voir l'article plus bas), 126 nouvelles espèces avaient été signalées. Mais depuis 1997, quelque 2.409 espèces ont été recensées, soit une moyenne de deux espèces découvertes par semaine.
Parmi les 163 nouvelles espèces, 126 sont des plantes, neuf des d'amphibiens, trois des mammifères, 14 des reptiles et 11 des poissons. L'une d'elles, une grenouille de litière aux yeux orange mesurant 3 cm, Leptolalax isos, avait été remarquée en 2006 au Cambodge et au Vietnam, mais il a fallu près de 10 ans pour vérifier qu'il s'agit bien d'une espèce inconnue.
Le beau serpent arc-en-ciel, Parafimbrios lao, découvert au nord du Laos. © WWF, Alexandre Teynié
L'une des plus étonnantes que les scientifiques ont croisées, en particulier au nord du Laos, est probablement Parafimbrios lao baptisé serpent arc-en-ciel pour ses écailles qui en reflètent les couleurs. Il y a aussi Tylototriton anguliceps, un genre de triton à la robe noire et orangée qui vit dans les montagnes au nord de la Thaïlande et fait penser aux Klingons, habitants de Kronos dans Star Trek...
Une réserve de biodiversité particulièrement menacée
Beaucoup d'espèces restent encore à découvrir, mais comme le soulignent les auteurs de ce rapport : « c'est une course contre la montre pour faire en sorte que ces espèces nouvellement découvertes soient protégées ». La région du bassin du Mékong est en effet le théâtre de déforestations importantes, de constructions galopantes de barrages et de routes, sans oublier la culture de pavot (le fameux Triangle d'or) et le trafic d'animaux sans aucun égard à la préservation de la biodiversité.
Tylototriton anguliceps est un genre de triton klingon. © WWF, Nguyen Quang Truong
Bref, une zone de non-droit où « de nombreux collectionneurs sont prêts à débourser des milliers de dollars pour des spécimens rares et en danger », s'inquiète un des membres de l'équipe Grand Mékong, Jimmy Borah. Certaines espèces ont même été inscrites sur la Liste rouge de l’UICN, l'Union internationale pour la conservation de la nature) comme vulnérables et en danger.
Publié le 26/11/2017
Source Web: futura-sciences
Les articles en relation
CO2 dans l'atmosphère : une concentration record
CO2 dans l'atmosphère : une concentration record Avec 403 parties par million (ppm) de CO2 dans l'atmosphère en 2016, un record est battu, qui datait de plusieurs millions d'années. Pour réduir
Savoir plus...L’autruche à cou rouge : une expérience de conservation qui réussit
L’autruche à cou rouge : une expérience de conservation qui réussit L’autruche est la plus grande de tous les oiseaux actuels. Inapte au vol, mais excellente à la course, sa rapidité au
Savoir plus...Balade à dos de dromadaire dans le désert Agafay (Géoparc Jbel Bani)
Balade à dos de dromadaire dans le désert Agafay (Géoparc Jbel Bani) La balade à dos de dromadaire demeure un incontournable pour les voyageurs du Maroc. A Marrakech, comme dans les autres villes du Royaum
Savoir plus...L’écureuil de barbarie
L’écureuil de barbarie L’écureuil de Barbarie, Atlantoxerus getulus, est une espèce endémique du Maroc et de l’ouest algérien. Elle occupe une grande diversité d’habi
Savoir plus...Utilisation de « Daghmous »
Utilisation de « Daghmous » L’alerte du CAPM Le CAPM tire la sonnette d’alarme vis-à-vis de l’augmentation de l'utilisation du « Daghmous » au vu des risques que cela peut enge
Savoir plus...La Tribu Ait Tissint
La Tribu Ait Tissint Histoire d' Ait Tissint Tissint en berbère signifie "le sel", cela vient de l'eau de son oued légèrement salée. La tribu Ait Tissint est composée d'&
Savoir plus...Paléontologie : De nouvelles trouvailles à Fezouata
Paléontologie : De nouvelles trouvailles à Fezouata Les formations géologiques de Fezouata, situées au nord de Zagora, ont révélé de nouveaux trésors archéologiques. Le 1
Savoir plus...Le complexe artisanal de Foum El Hisn transformé en dépotoir
Construit, il y a quelques années, le complexe artisanal de Foum El Hisn , province de Tata, favorise le regroupement des artisans et des professionnels pour leur permettre de stoker leurs produits en attendant leur commercialisa
Savoir plus...Le corail semble s'habituer au réchauffement climatique, est-ce une bonne nouvelle ?
Le corail semble s'habituer au réchauffement climatique, est-ce une bonne nouvelle ? Les récifs de la Grande Barrière de corail, au nord-est de l'Australie, ont moins souffert en 2017 alors que l'eau
Savoir plus...Entre rituel et institution, le mariage des Chlouh (Amazigh) au Géoparc Jbel Bani
Entre rituel et institution, le mariage des Chlouh (Amazigh) au Géoparc Jbel Bani Le mariage, « tangguift », au sein de la communauté chleuh – berbère, particulièrement célébr&e
Savoir plus...