ONU: 2017, dans le Top 3 des années les plus chaudes de l'histoire
L’OMM, l’Organisation météorologique mondiale révèle ce lundi 6 novembre que "marquée par des phénomènes extrêmes record, 2017 est en passe de figurer au palmarès des trois années les plus chaudes".
L’OMM, organisme onusien, fait coïncider cette annonce avec l’ouverture à Bonn de la COP 23, la conférence des Nations unies sur le changement climatique. 2016 est l’année la plus chaude jamais enregistrée, cela avait été annoncé en pleine COP 22 à Marrakech, et 2015 et 2017 devraient se disputer les deuxième et troisième places. Cette déclaration provisoire de l’OMM sur le climat couvre la période janvier-septembre 2017.
Des records
Alors que l’objectif de la communauté internationale est de limiter la hausse des températures à +1,5-2°C en 2100 par rapport aux débuts de l’ère industrielle, la hausse est déjà de +1,1°C.
2017 est marquée par des vagues de chaleur en Europe du Sud avec des températures supérieures à 40°C en Espagne (46,9°C à Cordoue le 12 juillet, 45,7°C à Grenade le lendemain) et en Italie. "En Italie, note l’OMM, la période janvier-septembre a été la plus sèche jamais constatée".
Au Moyen-Orient cet été, des +50°C ont été enregistrées à l’ouest du Pakistan (54°C à Turbat), 53,7°C à Ahvaz en Iran, 50°C à Oman, 40,9°C à Shanghai, 36,6°C à Hong Kong.
En Afrique de l’Est, le Kenya a déclaré en 2017 l’état de catastrophe naturelle en raison de la sécheresse qui frappe le nord du pays, frontalier de la Somalie où les bandes armées font la loi. A cela, s’ajoute la crise politique qui touche Nairobi.
Le sud-est de l’Ethiopie est également très affecté. Le PAM, Programme alimentaire mondial, confirme que plus de 11 millions de personnes font face à une grave insécurité alimentaire en Somalie, en Éthiopie et au Kenya. La sécheresse et le déficit en pluies se répercutent également sur les incendies de forêts au Maroc et dans les autres pays du pourtour méditerranéen.
Aux vagues de chaleur, il faut ajouter l’accroissement des concentrations de carbone, la hausse du niveau de la mer et l’acidification des océans. Selon l’OMM, "les années 2013 à 2017 sont bien parties pour constituer la période de cinq ans la plus chaude jamais enregistrée".
"Nombre de ces phénomènes – des études scientifiques approfondies en révéleront le chiffre exact – portent indiscutablement la marque du changement climatique causé par l'augmentation des concentrations de gaz à effet de serre engendrés par les activités humaines", souligne le secrétaire général de l’OMM le Finlandais Petteri Taalas dans un texte publié à la veille de la COP 23 de Bonn.
Autres données: Sur 65 millions de réfugiés et de déplacés recensés en 2016, plus de 23 millions le sont pour des raisons climatiques, dont plusieurs centaines de milliers en Somalie, au Soudan du Sud et au Kenya. Enfin, de Lagos à Djakarta et Caracas, ces villes pourraient prendre jusqu’à 8°C de plus d’ici 2100, leur faisant franchir un seuil « létal ».
Des espoirs
Pour la secrétaire exécutive de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCUNCC), la Mexicaine Patricia Espinosa, « tout cela met en lumière les menaces croissantes qui pèsent sur les populations, l'économie des pays et même sur les mécanismes de la vie sur Terre ». C’est la CCUNCC qui accueille la conférence de Bonn COP 23.
Selon Espinosa, "une dynamique sans précédent et très réjouissante s'est créée au sein des gouvernements mais aussi dans les villes, les États, les territoires, les régions, les entreprises et la société civile. La conférence de Bonn devra servir de tremplin à tous les pays et à tous les secteurs de la société, qui seront appelés à revoir à la hausse leurs ambitions pour le climat, à déminer l'avenir de la planète et à saisir toutes les occasions offertes par une conception originale et visionnaire du développement durable".
Des petits soucis
Une étude remarquée par Le Monde au milieu de cet été indiquait qu’il existait "seulement 5% de chances de limiter le réchauffement climatique à 2°C" en 2100. Intitulé "un réchauffement à +2°C en 2100 est improbable", l’article publié le 31 juillet dernier dans la revue scientifique Nature Climate Change penche plutôt vers une hausse de 3,2°C d’ici la fin du siècle … sans prendre le pire des scénarios.
Les cinq scientifiques cosignataires ont notamment utilisé des projections de croissance démographique et de croissance économique sur la planète en partant des études du fameux GIEC, le Groupe intergouvernemental d’études sur le climat. L’objectif de la communauté internationale est une hausse de 1,5°C à la fin du siècle.
Sur ces sujets, les patrons de la CCNUCC Patricia Espinosa et de l’OMM Petteri Taalas doivent donner une conférence de presse ce lundi 6 novembre dans l’après-midi à Bonn.
Publié le 6 novembre 2017
Source Web: medias24
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