Planter des arbres pour sauver la planète : mythe ou réalité ?
le géoparc du jbel bani - tata

Vous êtes ici : Accueil > Environnement > Vulgarisation à l'environnement > Planter des arbres pour sauver la planète : mythe ou réalité ?

GJB

Planter des arbres pour sauver la planète : mythe ou réalité ?

Cette semaine, le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) va publier un nouveau rapport sur le changement climatique et l’utilisation des terres alors que les activités humaines affectent 72 % de la surface terrestre. Face à ce constant, de nombreux scientifiques appellent à planter plus d’arbres à travers la planète. Une solution pas si miracle que ça.Fin juillet, l’Éthiopie a battu un drôle de record. Le pays de la corne africaine a planté 350 millions d’arbres en seulement douze heures. L’objectif est d’atteindre les quatre milliards d’ici fin septembre. Il y a un an, l’Inde avait aussi elle planté 66 millions d’arbres en une journée, contre 80 millions par an en France, à titre de comparaison. Une solution pour lutter contre le changement climatique, explique-t-on de part et d’autre de l’océan indien.  Des chercheurs de l'université ETH Zurich ont ainsi calculé que nous pouvions planter des arbres sur 900 millions d'hectares supplémentaires, en plus des 2,8 milliards d'hectares actuels, en excluant les surfaces déjà recouvertes de forêt ou utilisées pour l'agriculture et les villes. Cela permettrait de capturer 205 gigatonnes de carbone sur les 300 gigatonnes qui ont été ajoutées à l'atmosphère depuis le début de l'ère industrielle. La moitié des zones rebois ables, selon l'étude publiée dans la revue Science, se trouvent dans six pays : Russie, États-Unis, Canada, Australie, Brésil et Chine.

Les incendies en Arctique ont libéré l'équivalent des émissions annuelles de la Suède

Ces travaux sont toutefois à nuancer. "Dans un scénario à 2°C, voire 1,5°C, on ne peut pas faire l’économie de planter des arbres mais il ne faut pas le faire n’importe comment, expliquer Arnaud Gauffier, co-directeur des programmes du WWF France. Si on ne plante par exemple que des épicéas à croissance rapide en monoculture, on risque d’obtenir l'effet contraire car ces forêts sont beaucoup moins résilientes à la sécheresse, aux feux de forêts ou à certains parasites. Elles risquent dès lors de ne plus jouer leur rôle de puits de carbone, et pire encore, de relâcher du CO2 dans l’atmosphère."  Une autre étude, parue le 29 juillet dans la revue Nature Plants, révèle ainsi que les forêts tropicales, soumises à la sécheresse et à la déforestation, ont perdu leur fonction de tampon climatique. Un satellite a en effet observé les stocks de carbone accumulé dans les arbres, entre 2010 et 2017. Résultat : les pertes sont quasi équivalentes aux stocks. Autre exemple en Arctique ou encore en Sibérie. Les incendies qui y ont sévi en juin ont libéré 50 mégatonnes de dioxyde de carbone dans l'atmosphère, soit les émissions annuelles totales de la Suède ! Arrêter les biocarburants Des scientifiques allemands de l'université de Potsdam ont par ailleurs révélé dans la revue Environnemental Sciences and Technology que les arbres pourraient aussi détériorer la qualité de notre atmosphère future. Les végétaux diffusent en effet d'énormes quantités de composés organiques volatils (COV) précurseurs de l'ozone et de particules fines, et avec les pics de chaleur leurs émissions augmentent considérablement. À Berlin, les particules émises par la végétation urbaine augmentent de 6 à 20 % la formation de l'ozone et jusqu’à 60 % quand les températures sont les plus élevées."L’humanité va avoir besoin des arbres mais il faut jouer sur tous les autres tableaux. À savoir, préserver les dernières forêts primaires, zones humaines et prairies, et utiliser moins de surface agricole en passant à une alimentation moins carnée et en luttant contre le gaspillage alimentaire, conclut Arnaud Gauffier. Il faudra aussi arrêter les usages qui entrent en compétition avec le stockage de CO2 et la sécurité alimentaire comme les biocarburants."Tout autant de pistes qui doivent être approuvées par les représentants des 196 États membres de la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques dans le résumé pour rapporteurs du Giec publié jeudi 8 août.

Le 08 août 2019

Source web Par novethic

Imprimer l'article

Les articles en relation

L'énergie éolienne en plein boom en Grande-Bretagne

L'énergie éolienne en plein boom en Grande-Bretagne En 2017, 15 % de l'électricité britannique provenait d'éoliennes, contre 10 % en 2016. Cette progression est liée à la f

Savoir plus...

Climat : le Maroc, modèle de transition écologique souveraine

Climat : le Maroc, modèle de transition écologique souveraine Face à l’accélération du changement climatique mondial, avec une hausse des températures de +1,45 °C en 2023, le Maro

Savoir plus...

ONU: 2017, dans le Top 3 des années les plus chaudes de l'histoire

ONU: 2017, dans le Top 3 des années les plus chaudes de l'histoire L’OMM, l’Organisation météorologique mondiale révèle ce lundi 6 novembre que "marquée par des ph&eacut

Savoir plus...

Cédraie et forestiers: rien ne va plus!

Cédraie et forestiers: rien ne va plus! Face à une transition administrative qui s’éternise et une direction tricéphale, les forestiers du Royaume s’embourbent dans une dangereuse confusion. Pe

Savoir plus...

La Banque mondiale renforce son soutien aux politiques climatiques du Maroc

La Banque mondiale renforce son soutien aux politiques climatiques du Maroc Accélérer la mise en œuvre de la Contribution déterminée au niveau national du Maroc (CDN) et renforcer la résilienc

Savoir plus...

Phénomènes climatiques extrêmes : le réchauffement parfois seul en cause

Phénomènes climatiques extrêmes : le réchauffement parfois seul en cause Les scientifiques l'avaient annoncé : un jour, l'influence du changement climatique engendré par l'Homme de

Savoir plus...

Conférence Internationale à Agadir : L'Importance du Sol dans le Développement Durable face aux Défis Climatiques

Conférence Internationale à Agadir : L'Importance du Sol dans le Développement Durable face aux Défis Climatiques Agadir – "Enracinés dans la résilience : Découvrir l&rs

Savoir plus...

Souss-Massa valide son plan d’adaptation climatique durable

Souss-Massa valide son plan d’adaptation climatique durable La région Souss-Massa fait partie des cinq régions pilotes accompagnées dans le cadre du projet national « Soutenir les fondements d&rsquo

Savoir plus...

Résilience économique du Pérou face à El Niño : une leçon de gestion climatique inspirée du Territoire soutenable du Géoparc Jbel Bani

Résilience économique du Pérou face à El Niño : une leçon de gestion climatique inspirée du Territoire soutenable du Géoparc Jbel Bani Le phénomène climatique El N

Savoir plus...

Comment la centrale solaire Noor a passé une semaine sous la neige

Comment la centrale solaire Noor a passé une semaine sous la neige La centrale thermo-solaire Noor a été recouverte d’un manteau de neige, lors des récentes chutes qu’a connues Ouarzazate la s

Savoir plus...

Stress hydrique : ne plus regarder ailleurs…

Stress hydrique : ne plus regarder ailleurs… Nous y voilà ! En plein stress hydrique ! C'était prévisible depuis des lustres, mais rien n'y fait : il faut faire face, faute d'avoir anticip&eacu

Savoir plus...

Tata: Une conférence samedi sur « la gestion des ressources hydriques dans les oasis du sud du Maroc » (Géoparc Jbel Bani)

Tata: Une conférence samedi sur « la gestion des ressources hydriques dans les oasis du sud du Maroc » (Géoparc Jbel Bani) Tata- Le Centre Bani des études, recherches stratégiques et du d&eacut

Savoir plus...

Les tags en relation

Recherche du site

Recherche avancée / Spécifique

Géoparc et Recherche Scientifique

Le coins de l’étudiant

Blog Géoparc Jbel Bani

Découvrez notre escpace E-commerce


Pour commander cliquer ci-dessous Escpace E-commerce

Dictionnaire scientifique
Plus de 123.000 mots scientifiques

Les publications
Géo parc Jbel Bani

Circuits & excursions touristiques

cartothéques

Photothéques

Publications & éditions