Dans l’Anti-Atlas marocain, Imgoun, village aux sept sources, aux terres fertiles… (Géoparc Jbel Bani)
Imgoun, village béni aux sept sources abondantes. Aux vastes terres plates et fertiles en bordure du plateau de l’Anti-Atlas au Maroc. Un point d’où on pourrait voir l’Océan par temps clair. Un village qui surplombe le gros bourg de Taliouine. Là où se tient le souk hebdomadaire du lundi, point de convergence de tous les villages environnants. Mais aussi confluent de plusieurs oueds qui se réunissent dans le Zagmouzen. Imgoun, qui domine, entre Atlas et Anti-Atlas, la pointe Est de la plaine du Souss.

Champ d’amandiers. Au sol, culture d’orge
L’agadir du village n’est plus qu’un tas de ruines
Avant que la région ne se pacifie, que les luttes des tribus ne s’apaisent, Imgoun regroupait ses maisons serrées sur une colline de faible hauteur. Là où l’agadir, le grenier fortifié, conservait les trésors des villageois dans des petites cellules que chaque famille avait construites. L’ancien village a été détruit, sans doute par l’une de ces guerres entre villages, entre tribus, dont la région était le théâtre régulier.
Le village s’étale maintenant sur une vaste surface plane au pied de la colline, ses maisons dispersées sur le plateau, sans ordre apparent. L’espace était disponible, on pouvait installer sa maison où bon vous semblait. En guerre ou en paix, le village était riche. Riche de son eau abondante et accessible sans efforts par ses sources « inépuisables ».
Une terre d’immigration
Sa richesse avait attiré d’autres hommes habitant aux alentours des contrées moins favorables. Imgoun est ainsi devenu au fil des siècles un territoire d’immigration. Des paysans d’autres régions, d’autres villages, d’autres tribus sont venus s’y installer. Ils ont pris des terres disponibles. Ont pris femme. Ils ont construit leur maison. Ils sont venus d’Aguinen, de Tatla, de bien d’autres endroits.
Le maintien de la protection de la tribu
A l’époque des guerres tribales, venir à Imgoun, s’était s’installer dans l’espace d’une autre tribu, celle qui régnait sur le lieu. Mais la tribu d’origine des nouveaux arrivant étendait sa protection jusqu’à ses exilés dans le village d’Imgoun. La cohabitation tenait, entre les habitants d’origine et les nouveaux arrivants, qui se sont regroupés dans la partie Sud du village qui s’appelle jusqu’à aujourd’hui ‘Abali’.
Inépuisables les sources?
La sécheresse depuis le milieu des années 70’ a eu raison de cette abondance. Les sources sont maintenant taries. Toutes les 7 sources !
Il faut aller chercher l’eau profondément dans la terre, et dépenser l’argent du mazout pour l’extraire et la faire couler dans les canaux d’irrigation. Des canaux construits du temps où elle coulait à profusion, gratuitement. L’association ‘Migrations & Développement’ et les villageois ont construit en 1995-1996 deux retenues collinaires qui retiennent l’eau des pluies pour réalimenter les nappes phréatiques. Ces retenues assurent l’approvisionnement en eau des puits communs et des puis privés. Elles ont permis de remettre en culture des terres que la sécheresse avait condamnées à la friche.

Imgoun, village aux 7 sources et aux terres fertiles, avant le changement climatique Retenues colinaires construites avec le soutien de l’association « Migrations & Développement
En ce matin de l’Aïd d’août 2012, jour de fête qui clôt le mois de Ramadan, les villageois se rassemblent pour prier. Deux groupes d’hommes se forment, ceux du noyau d’origine d’Imgoun, et ceux du quartier d’Abali. Nombreux sont ceux qui déplorent cette division, mais personne n’a osé proposer de se regrouper pour cette prière de fête.
Le village reste divisé. Le réchauffement climatique n’a pas encore réussi à réunifier les villageois
Le 8 mars 2020
Source web par : jacques-ould-aoudia
Les articles en relation
Projet PACCZO : Adaptation Climatique et Développement Durable dans les Zones Oasiennes de Draa-Tafilalet
Projet PACCZO : Adaptation Climatique et Développement Durable dans les Zones Oasiennes de Draa-Tafilalet Le Projet d'Adaptation aux Changements Climatiques dans les Zones Oasiennes (PACCZO) vise à restaurer les sys
Savoir plus...
Le rôle de l'artisanat marocain dans la promotion du tourisme
Le rôle de l'artisanat marocain dans la promotion du tourisme Qui sommes nous? A quoi s'intéresse -t- on ? L'artisanat marocain présente une force d'admiration qui fascine aussi bien
Savoir plus...
Au Maroc, les oasis toujours plus menacées par l'avancée du désert
Au Maroc, les oasis toujours plus menacées par l'avancée du désert Vue générale d'une palmeraie souffrant de l'avancée du désert près de l'oasis d'Erfoud au
Savoir plus...
Tata: Une conférence samedi sur « la gestion des ressources hydriques dans les oasis du sud du Maroc » (Géoparc Jbel Bani)
Tata: Une conférence samedi sur « la gestion des ressources hydriques dans les oasis du sud du Maroc » (Géoparc Jbel Bani) Tata- Le Centre Bani des études, recherches stratégiques et du d&eacut
Savoir plus...
Quels sont les cinq types d'énergies renouvelables ?
Quels sont les cinq types d'énergies renouvelables ? À l'origine de toutes les énergies renouvelables que l'humanité exploite aujourd'hui, il n'y a que deux grandes sources : le Soleil
Savoir plus...
ONU: 2017, dans le Top 3 des années les plus chaudes de l'histoire
ONU: 2017, dans le Top 3 des années les plus chaudes de l'histoire L’OMM, l’Organisation météorologique mondiale révèle ce lundi 6 novembre que "marquée par des ph&eacut
Savoir plus...
Phénomènes climatiques extrêmes : le réchauffement parfois seul en cause
Phénomènes climatiques extrêmes : le réchauffement parfois seul en cause Les scientifiques l'avaient annoncé : un jour, l'influence du changement climatique engendré par l'Homme de
Savoir plus...
Zagora : la pastèque au cœur de la crise de l’eau
Zagora : la pastèque au cœur de la crise de l’eau La province de Zagora, au sud du Maroc, fait face à une grave pénurie d’eau aggravée par le changement climatique et des pratiques agrico
Savoir plus...
Ouragans, nouvelles espèces, couche d'ozone… : une année 2017 intense dans l'environnement
Ouragans, nouvelles espèces, couche d'ozone… : une année 2017 intense dans l'environnement Quels furent les évènements environnementaux les plus importants de 2017 ? Sans doute, répon
Savoir plus...
L'énergie éolienne en plein boom en Grande-Bretagne
L'énergie éolienne en plein boom en Grande-Bretagne En 2017, 15 % de l'électricité britannique provenait d'éoliennes, contre 10 % en 2016. Cette progression est liée à la f
Savoir plus...
4 questions pour comprendre le retard des pluies au Maroc (et commencer à s'inquiéter)
4 questions pour comprendre le retard des pluies au Maroc (et commencer à s'inquiéter) CLIMAT - La pluie se fait prier. Des prières rogatoires sont même prévues ce vendredi dans tout le royaume p
Savoir plus...
Patrimoine, éducation et développement territorial : le liant Géoparc mondial Unesco
Patrimoine, éducation et développement territorial : le liant Géoparc mondial Unesco Les Géoparcs mondiaux Unesco sont des aires géographiques définies où sites et paysages d’imp
Savoir plus...Les tags en relation
En savoir plus sur " Oasis Jbel Bani et anti atlas "
Consulter les vidéos de " Oasis Jbel Bani et anti atlas " Consulter les photos de " Oasis Jbel Bani et anti atlas " Consulter les publications de " Oasis Jbel Bani et anti atlas " Consulter les éditions de " Oasis Jbel Bani et anti atlas " Consulter les communications de " Oasis Jbel Bani et anti atlas "Recherche du site
Recherche avancée / SpécifiqueOasis Jbel Bani et Anti Atlas
Oasis Jbel Bani et anti atlas Caractéristiques des oasis du TSGJB - AMDGJB
Géoparc et Recherche Scientifique
Le coins de l’étudiant
Blog Géoparc Jbel Bani
Dictionnaire scientifique
Plus de 123.000 mots scientifiques
Les publications
Géo parc Jbel Bani
Circuits & excursions touristiques
cartothéques
Photothéques
Publications & éditions
