Aiacha L’hliya
SUR LA PISTE DES BIJOUX DU MAROC
DANIEL FAUCHON
IBIS PRESS
Collecter le passé, c’est plonger dans un puits sans fin. Il manquera toujours l’oiseau rare, la pièce exceptionnelle, l’unique, celle sans laquelle le travail de toute une vie ne représente que peu de valeur. Le regard l’a pourtant un jour croisée, mais, pour diverses raisons, elle s’est échappée, a glissé entre vos doigts.
Dans ce contexte ou l’essentiel n’est qu’une question d’appréciation, parfois très personnelle, un optimisme forcené doublé d’un beau lot d’inconscience peut prendre le visage de la réussite. J’en tiens pour preuve un épisode qui prit sa source a Marrakech, connut un développement dans une ville du sud et rebondit de façon inattendue quelques mois plus tard a son point de départ.
J’ai pour habitude, a chacun de mes voyages, en dehors de mes visites chez cet « homme, ni jeune vieux, enveloppé dans une djellaba gris » de saluer un autre antiquaire possédant un stock encore important de pièces de grand qualité. Son renom n’est plus à faire. Bon enfant, il m’a toujours laissé flirter avec ses vitrines. Ses prix, beaucoup trop élevés pour mes modestes moyens, faisaient que jamais je n’entreprenais la moindre approche de négociation. Cela ne semblait pas lui poser de problèmes. Du moins, il n’en faisait pas état. Bien au contraire, il me donnait l’impression de s’en amuser.
Au fur et à mesure de mes visites, une sorte de rituel s’était établi entre nous. J’ouvrais la vitrine, prenais l’objet, le regardais longuement sous toutes les coutures, le reposais sans rien dire et la renfermais. La, il s’approchait de moi, et sans le moindre mordant il me glissait avec beaucoup de malice :
- Je sais, tu viens ici pour te faire l’œil, et tu achètes ailleurs…
Il n’avait pas tout à fait tort.
- Ce n’est pas grave, un jour tu craqueras pour une pièce.
Ce jour-la, je prendrai ton argent et ferai la fête avec.
Ce qui me semblait improbable.
Dans une vitrine proche de son bureau, était accroché depuis plusieurs années un long pendentif (aicha l’hliya) porté par les femmes hartania. Jean Besancenot, voyait dans ce modèle un bijou importé d’Afrique noire. Je pense qu’il voulait parler d’influence et non d’une véritable importation. Je connais assez bien l’art de l’Afrique subsaharienne. De la cote Est a la cote Ouest, je n’ai jamais rencontré un quelconque bijou, tant en or, argent ou laiton s’en rapprochant. Par contre, le méandre symbolisant le serpent se retrouve dans beaucoup de civilisations anciennes de la zone sahélienne.
- Prends-le, je te ferai un bon prix. Jamais tu n’en trouveras de pareil. Cet objet, il est pour toi. Cela fait au moins dix fois que tu viens le voir sans jamais y toucher. Il t’attend.
L’homme avait raison. Bien que fortement attiré par cet élément de parure, je ne l’avais jamais sorti de sa vitrine.
- Allez… fais-moi plaisir … laisse-moi ton argent.
Je n’ai pas regardé si ce jour-la Mars était en Jupiter ou Vénus en saturne. Ce que je sais, c’est qu’au lieu d’éluder, comme a mon habitude, l’interpellation par un sourire énigmatique suivi d’un « un autre jour peut-être », je répondis avec un air de défi « il peut attendre longtemps, car j’en trouverai un autre beaucoup moins cher. Et c’est moi qui, avec la différence, ferai la fête ».
Peu de temps après cette conversation, je me trouvais dans le sud pour réaliser une série de photos sur la vie des souks. Entre deux images, je m’arrêtai un après-midi dans une de ces villes, passage obligé, pour des dizaines de véritable caverne d’Ait baba un jeune boutiquier. Dans ses vitrines a la lumière blafarde, le meilleur côtoyait le pire. Le tenant du lieu ne s’en cachait pas. Dans ce caravansérail il fallait avoir l’œil exercé pour séparer le bon du mauvais grain.
« Regarde, disait-il, cherche, tu trouveras peut-être quelque chose qui t’intéresse. »
En ce début de septembre, les grandes chaleurs étaient toujours de mise. Il devait être quinze heures. L’air, chauffé par un soleil ayant à peine franchi son zénith, brulait les poumons. En ouvrant la porte du magasin, comme attiré par un aimant, mon regard se posa d’instinct, non sur l’amas indéfini allongé sur un tapis ayant forme humaine, mais sur un petit monticule de pièces hétéroclites abandonnées dans la poussière d’une vitrine crasseuse. A moitié enseveli, attendant sagement qu’une main vienne le cueillir, un aiacha l’hliya, bien plus intéressant que celui de Marrakech, semblait me défier.
Sentant soudainement la brulure du souffle extérieur envahir la fraicheur toute relative de son antre, la chose répandue au sol sortit de sa torpeur et m’adressa un salut quelque peu apathique. La situation me convenait. Comme un grand nombre de Marocains, l’homme supportait difficilement les excès de la chaleur. Personnellement je n’en souffrais pas. J’avais connu pire dans le nord du Kenya. Par plus de soixante-dix degrés, j’ai réalisé sans trop de difficultés, au fond de la Suguta vallée, dans la grande faille du rift, mes plus belles images. Jamais je n’ai rencontré un terrain aussi hostile. L’enfer le jour, l’enfer la nuit. Pourtant y vivent en permanence des groupes de nomades Turkana.
La « chose », péniblement revenue dans une position plus commerciale, m’invita à faire le tour de son capharnaüm. Je m’attardais ici et la. Je prenais un objet puis le reposais. J’en reprenais un autre, demandais un prix, faisais semblant de négocier. Rien ne m’attachait. Je me plaignais du manque de marchandises et discutais du temps, de la séchasse qui sévissait, m’inquiétais de la santé de sa jeune épouse. Heureusement pour moi, les touristes, abattus par l’air suffoquant, étaient restés groupés comme des mouches autour des bouches de climatisation de leurs hôtels.
Au bout d’une heure de paroles jetées dans le vide, tout en prenant congé, feignant l’indifférence et la plus grande ignorance, je lui demandais ce que représentait « la bricole » ensevelie sous la poussière, la, prés de sa porte. Je ne suis pas certain d’être un bon comédien. Les planches d’Orange et d’Avignon ne connaitront certainement jamais le son de mes pas. Mais, ce qui est sur, c’est que mon jeu, par le plus improbable des miracles, une permit d’acquérir a un prix plus que raisonnable ce magnifique aiacha l’hliya.
N’étant pas totalement crédule. Je sais que je n’ai pas été le seul à faire, dans cette affaire, une excellente opération. Jusqu'à preuve du contraire, quel que soit le commerce pratiqué, je n’ai pas encore rencontré un Berbère perdre du temps et de l’argent.
Un jour ou je me trouvais en pleine conversation avec cet « homme ni jeune ni vieux enveloppé dans une djellaba gris » entra dans sa boutique un Berbère dont l’âge devait flirter avec la cinquantaine. Il était habillé comme les gens de la compagne et semblait avoir fait un long voyage. Une espèce de grand baluchon bariolé en fibres de synthèse dont les extrémités étaient fermées par une corde tressée de couleur bleu était suspendue à une épaule. Cet homme était un rabatteur. Par discrétion je m’apprêtai à sortir quand cet ami, d’un geste de la main, me demanda de rester.
L’homme de la campagne ouvrit son drôle de paquet et en sortit un petit tapis de laine aux couleurs safranées. Sans le déplier, mon hôte en palpa la trame et d’un simple signe de tête lui fit comprendre que cela ne l’intéressait pas. Quand le rabatteur quitta la boutique, cet « homme ni jeune ni vieux… », Avec un grand sourire me dit :
« Tu vois ce vieux, il vient de très loin, de la région de Taliouine dans le Jbel Siroua. Il s’est peut-être levé à trois heurs du matin et a attendu sur la route le passage d’un camion. Cela fait plus de dix ans que je travaille avec lui. Aujourd’hui, il m’a proposé un tapis, un autre jour ce sera une vielle porte ou un vieux bijou. Je ne sais jamais par avance quand il va venir, encore moins ce qu’il va m’apporter. Ton poignard Ida ou Nadif, c’est lui. Cela faisait plus de trois ans qu’il m’en parlait. Parfois, il me dit qu’il a vu dans une famille un vieux fusil ou une belle paire de bracelets. Mais il ne sait pas lui-même quand il pourra les obtenir. Peut-être jamais. Les berbères comme lui son des gens particuliers. Ils sont courageux, mais n’aiment pas perdre leur temps. Vers 14 heures, il reprendra un car qui le rapprochera de chez lui. Il y arrivera au petit matin. Jamais il ne dépensera un dirham pour rester ici. Une fois, tu vas rire, mais je te jure que c’est la vérité ! Est venu avec un sac rempli e babioles. Tous ne m’intéressaient pas. Sur le tabouret sur lequel tu es assis, j’ai trié ce que je voulais garder. Il y en avait pour deux mille dirhams. Il était midi, la banque était fermée et je n’avais pas l’argent sur moi. Ce n’était pas grave. Je lui proposais de faire un petit tour et de revenir. Pendant ce temps, je me serais arrangé avec mes voisins. Et bien ! Ne me crois pas si tu veux, il s’est levé et a fait trois fois le tour de ma boutique. Comme tu peux le constater, elle est petite. Puis il s’est rassis sur le même tabouret en me demandant de le payer ou de lui rendre la marchandise. Les Berbères sont comme ca. Si vers 13 heures il n’a pas vendu son tapis, il reviendra me voir pour que je lui donne quelques pièces, de quoi reprendre son car. C’est ainsi, je suis le premier auquel il l’a présenté. Pour conserver cet avantage, il faut, à l’image du cordonnier, savoir graisser le fil ».
Au cours de mes voyages dans le sud, j’ai moi aussi graissé le fil, parfois avec succès, souvent sans résultat.
***
De retour dans la cité des Almoravides, pressé de présenter le fruit de mon exploit a cet homme qui espérait tant jouir la médina. Il était la, assis sur une chaise, une serviette sur les genoux se ventilant comme il pouvait d’un vieux journal.
Depuis plus d’une semaine. Marrakech transpirait par plus de quarante degrés. Comme dans le sud, les touristes asphyxiés par la chaleur ne quittaient plus leurs hôtels. Les autochtones, tant bien que mal, essayaient de survivre.
A peine rentré dans son magasin, avec la lenteur de ceux qui veulent faire durer le plaisir, je dépliai le morceau de tissu dans lequel était enveloppé mon temporal.
A la vue de ce dernier, son visage, dégoulinant de sueur, se métamorphosa.
Dans un premier temps, il exprima de l’étonnement. Puis apparut au coin de ses lèvres de rictus de malice qui se transforma en une sorte de fascination. Mon temporal l’hypnotisait. Tout en le retournant dans tous les sens, son regard essaya de se raccrocher à sa vitrine ou était toujours exposé son aiacha l’hliya.
-Bravo, tu es vraiment très fort. Je dois reconnaître que ta pièce est beaucoup plus belle que la mienne… combien ?
Jouant celui qui n’avait pas compris sa question, je lui répondis qu’elle n’était pas a vendre.
- je ne te demande pas combien tu la vends, mais combien tu l’as payée.
Craignant un brusque arrêt cardiaque de sa part je préparais le terrain avant de lui répondre. Malgré mes efforts le choc fut relativement violent. Après un dernier regard allant de sa vitrine a mon pendant de coiffure, il prit ma main, l’ouvrit, et redéposa l’objet dans le ceux de ma paume.
- encore une fois bravo, tu as vraiment fais une belle affaire, tu la mérites, car tu aimes les bijoux et tu vas a leur rencontre.
Venu avec la perfide intention de taquiner son amour propre, je dus rendre hommage à son fair-play.
L’épilogue de cette anecdote vit le jour quelques mois plus tard. Présent a Marrakech, pour fête en famille l’Eid el Kébir. Je lui rendis mon habituelle visite de courtoisie.
-Va voir dans la vitrine du fond, j’ai quelque chose qui devrait t’intéresser. Ca, j’en suis sur, jamais tu ne le retrouveras.
Accrochée a coté d’une paire de fibules d’Essaouira, dite « tête du bélier », proposée du XVIII siecle se trouvait une magnifique paire de fibules moulées à l’ardillon forgé, d’un type relativement classique. Sa grande particularité résidait dans un trapèze rehaussé d’une plaque d’émaux cloisonnés. Je n’avais jamais rien vu de pareil. Le travail était ancien et pouvait être attribué aux bijoutiers juifs d’Irilh n’Oro.
La pièce, exceptionnelle, m’invitait à une grande attention. Malheureusement, son prix me secoua d’une vibration qui dépassa le chiffre 8 sur l’échelle de Richter. Ne voulant pas périr enseveli sous les décombres d’une frustration, je m’empressai de la remettre la ou je l’avais préalablement trouvée.
-Ne les repose pas, garde-les dans tes mains et fais-moi une proposition. Demain c’est la fête et j’aimerais t’en faire profiter.
Bien sur, c’est évident, j’allais croire à son discours, et pendant qu’on y était, pourquoi les marmottes, comme dans la pub, n’envelopperaient-elles pas le chocolat dans un papier d’aluminium ?
N’ayant rien à perdre j’acceptai de rentrer dans son jeu et ma première proposition fut tout aussi grotesque que le prix affiché.
Bien entendu, il ne manqua pas de m faire remarquer que cette paire de fibules, venant de sa propre collection, avait été publiée en 1987, dans Tizerzai. Je lui renvoyais la balle en lui expliquant que je ne voyais pas en quoi cela pouvait changer quelque chose à la valeur de l’objet, que je n’étais pas demandeur, mais que c’était lui qui avait sollicité de ma part une proposition. Après une bonne vingtaine de minutes, de palabres, de fausses sorties, arrivé a quelque chose d’acceptable, je lui laissais la main.
Pour une somme relativement raisonnable, je venais d’obtenir une pièce unique ayant côtoyé l’étoffe la plus soyeuse d’une femme de la tribu des Ait Ouaouzguit.
En sortant de son magasin, s’approchant de mon oreille comme pour me confier un secret, il me dit :
-Demain c’est la fête et j’ai eu ton argent… ce n’est pas l’essentiel. Tu as obtenu un très bon prix, il n’en sera pas l’essentiel. Ce cadeau, car c’est un cadeau, tu le dois a ton temporal… celui de l’autre fois. Tu as vraiment la baraka.
Sans être complétement innocent, j’aime a croire, qu’en cet de mon argent a la baraka, il y avait, chez lui, une once de sincérité.
Je respect cet homme. Mon argent l’intéresse, il ne s’en cache pas. En échange, il propose une marchandise de qualité. Malheureusement, ici comme ailleurs, tous les « antiquaires » ne pratiquent pas la même éthique.
A Marrakech, en dehors de « l’ami marocain » et de « l’homme ni jeune ni vieux enveloppé dans une djellaba gris », j’ai le bonheur de pouvoir compter sur deux couples d’amis, de véritables amis. Tous deux, évoluant dans des sphères totalement différentes, ont contribué a ma découverte de la diversité, de la richesse parfois contradictoire de ce pays.
Un jour, l’un d’entre eux me présenta un de ses amis. Un homme d’affaires, collectionneur, reconverti dans les antiquités. Ce personnage respectable et respecté nous reçu - café et petits fous – dans le regard salon a la marocaine de sa superbe villa. Si le sol, du plus rare des marbres, était recouvert de magnifiques Rabat sur les murs étaient exposées des dizaines de parures traditionnelles, tant en argent qu’en or. Toutes les régions du maroc, dans une grande fête, semblaient s’y être donné rendez-vous. C’était très impressionnant. Le musée Dar Si Said n’en présentait pas autant sur ses cimaises. Très vite la conversation s’orienta vers la philosophie de la collection. Il était évident, malgré mes nouvelles billes multicolores, que nous n’évolutions pas dans la même cour, du moins de la même façon. Malgré nos divergences éthiques, nous convînmes pour le lendemain d’un rendez-vous dans sa galerie, ou, soi-disant, se trouvaient mis a la vante quelques doublons de qualité.
La majorité des pièces était pour moi sans intérêt. Seule, sortait du lot, une rare paire de fibules, jadis portée par les femmes juives du mellah de Bien Sbih, dans le Ktaoua. C’etait la première fois que j’avais l’occasion d’en approcher. Je ne les connaissais qu’au travers d’un dessin de jean Besancenot. Celle-ci représentait pour moi le symbole d’un passé lointain, celui d’un royaume juif dans le Draa.
A la suite d’une piètre négociation qui me valut les yeux de la tète, je m’en portai acquéreur.
Fier de cette nouvelle acquisition, je m’empressai de le montrer a « l’ami marocain ».
San que je m’y attende, le tranchant d’un couperet aussi effilé qu’un rasoir vint me frapper en plein visage. Le coup, imparable, me blessa a un point tel, que pendant longtemps, je refusai d’en admettre l’évidence. Plus grave, je mis en doute sa parole et le cru jaloux de ma réussite.
Moulées au sable fin sur le modèle de la collection « Jean-Jacques Schaffar », ces merveilleuses fibules n’étaient que de vulgaires copies, des surmoulages faits pour les touristes. Je payai cher, très cher mon empressement à vouloir acquérir, l’unique, le rarissime. C’etait le prix de ma naïveté, de mon incompétence. J’ai depuis revu cet homme auquel je n’ai jamais osé révéler la vérité, persuadé qu’il semble être sur de m’avoir fait faire une excellente affaire.
Tous les surmoulages ne se ressemblent pas. Un grand nombre d’entre eux, fruit de la nécessité, ne manquent ni d’intérêt, ni d’ancienneté. Les raisons de leur fabrication peuvent être de diverses natures.
La plus importante est directement est directement lié au départ soudain et brutal des juifs du maroc. Incontournable dans l’histoire de la joaillerie, leur aventure, faite de sueur et de sang, ou s’entremêlent, au point de se confondre, réalité et mythe, fait remonter leur implantation sur cette terre de légendes, plusieurs siècles avant J.-C.
Ce n’est pourtant pas une chasse a l’homme qui leur fit abandonner dans la pierre et le sable les os de leurs ancêtres, mais un livre, leur promettant au nom du Dieu révélé a Moise – la terre promise – et un était, celui d’Israël.
En dehors de ce cataclysme qui balaya plusieurs millénaires d’histoire et de savoir – faire, les raisons d’un surmoulage, parfois très ancien, sont souvent dues a la disparition d’un mellah, le déplacement d’une population, le décès d’un artisan, la destruction d’une matrice, la perte d’un bijou…
Le bijoutier de Mogador, Abdallah Ben Mohamed Isfaouen parmi ses maitres un Artisan, qui un jour fut confronté à ce type de situation.
Source Web : DANIEL FAUCHON, SUR LA PISTE DES BIJOUX DU MAROC, IBIS PRESS
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