Découvertes des vertébrés continentaux du Crétacé d’Afrique du Nord : historique
le géoparc du jbel bani - tata

Vous êtes ici : Accueil > Vulgarisation à la paléontologie > Paléontologie et Sciences de la Terre > Découvertes des vertébrés continentaux du Crétacé d’Afrique du Nord : historique

Découvertes des vertébrés continentaux du Crétacé d’Afrique du Nord : historique

Découvertes des vertébrés continentaux du Crétacé d’Afrique du Nord : historique

Une imposante et aventureuse expédition aux objectifs à la fois stratégiques et scientifiques, la mission Foureau-Lamy, traverse le Sahara du nord au sud entre 1898 et 1900 et permet la découverte des premiers vertébrés fossiles dans ce désert.

carcarodon

Carcharodontosaurus. © DR 

Les fouilles au début du XXe siècle

Les fossiles récoltés par les scientifiques de l'expédition sont étudiés par Emile Haug. Il reconnaît des restes de poissons, de tortues et de dinosaures, et les attribue au Crétacé. Entre 1911 et 1914, le paléontologue allemand Ernst Stromer von Reichenbach effectue des fouilles en Égypte où il découvre dans l'oasis de Bahariya de nombreux restes de vertébrés bien datés du Cénomanien. L'étude de ces découvertes, dont trois nouveaux dinosaures carnivores incluant Carcharodontosaurus et Spinosaurus, un sauropode, ainsi que de nombreux autres vertébrés, servira de base pour de nombreux travaux ultérieurs.

spinosaurus

Les fouilles en milieu de XXe siècle : Continental intercalaire

Une grande partie des fossiles récoltés par la mission de Stromer a été détruite en 1945 lors du bombardement du Musée de Munich où ils étaient conservés. En 1931, le géologue Conrad Kilian reconnaît dans la zone saharienne une épaisse série géologique qu'il nomme « Continental intercalaire » car intercalée entre des roches marines de l'ère paléozoïque au-dessous et du Cénomanien au-dessus.

Ces sédiments se sont formés dans des environnements continentaux ou lagunaires, et par conséquent contiennent peu de fossiles dits marqueurs, c'est-à-dire permettant de les dater. Sur la base des fossiles de vertébrés, il semble que l'essentiel de ces dépôts se soient formés au Crétacé inférieur, mais il est de plus en plus évident qu'une longue durée sépare les sites les plus anciens des plus jeunes.

felix

Albert Félix de Lapparent. © DR 

Dans les années 1940 et 1950, le prêtre géologue français Albert Félix de Lapparent effectue plusieurs missions sahariennes lors desquelles il découvre et décrit de nombreux restes de dinosaures, dont plusieurs nouveaux pour la science. À cette époque, les pistes et les véhicules ne permettent pas de voyager et de collecter des fossiles aussi facilement qu'aujourd'hui, et les missions sont généralement effectuées à pied, ou à dos de dromadaires.

terrain

René Lavocat sur le terrain (assis, sur la gauche de la photo de gauche) et plâtrage d’ossements de dinosaures dans le site de Gara Sbâa au Maroc. © R. Lavocat  

Pendant la même période, René Lavocat, un autre géologue français, effectue des relevés géologiques dans les confins du sud marocain et algérien. Il parcourt 10.000 kilomètres à pied en trois ans et découvre de nombreux vertébrés fossiles dont des restes de très gros dinosaures.

Depuis lors, diverses missions françaises, américaines et allemandes en collaboration avec des équipes locales, se sont déroulées dans le Continental intercalaire de diverses régions sahariennes (Niger, Égypte, Maroc, etc.) à la recherche de vertébrés fossiles. Depuis une trentaine d'années, les fossiles du Continental intercalaire du sud-est marocain, tout comme de nombreux autres fossiles et minéraux du Maroc, sont recherchés par les populations locales qui les introduisent ensuite sans encadrement légal dans le marché international des fossiles et minéraux.

Lionel Cavin

Publié le 06/04/2017

Source web par futura-sciences

Imprimer l'article

Les articles en relation

Paléontologie: un Patrimoine en souffrance

Paléontologie: un Patrimoine en souffrance L’affaire du dinosaure marin marocain (Zarafasaura) qui a été suivi par l’opinion publique marocaine et française n’est qu’une petite part

Savoir plus...

Nomad #26 : Igîlîz, la perle archéologique de Taroudant

Le prix d’archéologie de la fondation Simone et Cino Del Duca a été décerné en 2015, à une mission archéologique franco-marocaine. Cette dernière a mis en lumière un s

Savoir plus...

Favoriser le Tourisme Rural au Maroc dans un Contexte de Développement Local

Favoriser le Tourisme Rural au Maroc dans un Contexte de Développement Local Le Maroc, avec ses paysages diversifiés, sa culture riche et ses traditions authentiques, possède un fort potentiel pour le déve

Savoir plus...

Les éoliennes font-elles beaucoup de bruit ?

Les éoliennes font-elles beaucoup de bruit ? Une éolienne génère du bruit en raison du mouvement des pales et des éléments mécaniques. Ce bruit est néanmoins très discret

Savoir plus...

Pourquoi l'ail donne-t-il mauvaise haleine ?

Pourquoi l'ail donne-t-il mauvaise haleine ? L'ail est souvent utilisé en cuisine mais son ingestion est inévitablement accompagnée d'une haleine indésirable. Tout comme pour les oignons, les s

Savoir plus...

Des papillons Morpho émergent de leur chrysalide en time-lapse

Des papillons Morpho émergent de leur chrysalide en time-lapse On trouve le papillon Morpho dans les zones tropicales, principalement en Amérique centrale et en Amérique du Sud. Il a la particularité de vi

Savoir plus...

Les plantes à fleurs sont apparues 50 millions d’années plus tôt qu’on le pensait

Les plantes à fleurs sont apparues 50 millions d’années plus tôt qu’on le pensait La découverte de nombreux fossiles d'une nouvelle espèce de plante à fleurs remet en question

Savoir plus...

COP 23 : où en est l'accord de Paris ?

COP 23 : où en est l'accord de Paris ? À Bonn, en Allemagne, vient de s'ouvrir la « Conférence des parties » numéro 23, avec les États-Unis en vedette surréaliste, pr&eacu

Savoir plus...

Les accacias du Maroc

Acacias du Maroc Au Maroc, quatre « acacias » existent à l’état spontané: Acacia gummifera, Acacia raddian, Acacia ehrenbergiana et Acacia albida. L’Acacia gummifera « gommi

Savoir plus...

A short overview of the Anti-Atlas, Morocco

A short overview of the Anti-Atlas, Morocco DR.Hervé Rezeau, DR.Cyril Chelle-Michou & DR.Michael Calder            SEG Student Chapter of Geneva (Switzerland)  &nb

Savoir plus...

Ahwach,un Folklore mondial

FOLKLORE Ahwach est le nom de la danse des régions chleuh, autrement dit à la zone tachelhiyt (l’Anti-Atlas, le Haut-Atlas occidental, le Haut-Atlas et partant de la ville Demnat à l’Asif Mgun) Les vi

Savoir plus...

Erfoud: Découverte du premier dinosaure semi-aquatique au monde (Géoparc Jbel Bani)

Erfoud: Découverte du premier dinosaure semi-aquatique au monde (Géoparc Jbel Bani) Une équipe de chercheurs internationaux, dont deux Marocains, Brahim Nizar et Samir Zouhri, a découvert dans la ré

Savoir plus...

Les tags en relation

Recherche du site

Recherche avancée / Spécifique

Géoparc et Recherche Scientifique

Le coins de l’étudiant

Blog Géoparc Jbel Bani

Découvrez notre escpace E-commerce


Pour commander cliquer ci-dessous Escpace E-commerce

Dictionnaire scientifique
Plus de 123.000 mots scientifiques

Les publications
Géo parc Jbel Bani

Circuits & excursions touristiques

cartothéques

Photothéques

Publications & éditions