Réchauffement : de plus en plus de risques d'incendies dans l'Europe méditerranéenne
La région méditerranéenne, si appréciée des touristes, est aussi une zone particulièrement propice aux incendies, des catastrophes naturelles intimement liées aux conditions climatiques. Si les températures augmentent de 1,5 °C, les surfaces qui partiront en flammes pourraient augmenter de 40 % dans cette région.
Grèce, Espagne, Italie, sud de la France... Vous rêvez déjà de partir l'été prochain sur une plage de la Méditerranée ? Si ces destinations sont plébiscitées par les touristes, elles réunissent aussi des conditions climatiques favorables aux feux de forêts. Cet été, les incendies ont frappé durement la Grèce, faisant près d'une centaine de morts dans la station balnéaire de Mati.
Les incendies, en plus de menacer des vies humaines, créent des dommages importants pour l'environnement et la vie économique d'une région. Or un nouvel article paru dans Nature Communications suggère que les incendies de l'Europe méditerranéenne seront de plus en plus fréquents à l'avenir à cause du réchauffement climatique.
Dans cet article, les chercheurs de l'université de Barcelone ont modélisé les surfaces susceptibles d'être touchées par des incendies dans les années à venir, en fonction de différents scénarios de réchauffement climatique : + 1,5 °C, + 2 °C et + 3 °C. Plus le climat est chaude, plus la végétation s'assèche et risque de flamber facilement.
Des paysages idylliques, mais avec un risque d’incendies bien réel. © kstipek, Fotolia
Des terres abandonnées par l’agriculture plus sujettes aux feux
Les chercheurs ont trouvé que, dans ces trois hypothèses, les surfaces brûlées seront plus étendues ; et plus les températures montent, plus la surface qui part en fumée est importante. Pour 3 °C de température supplémentaires, les surfaces touchées par le feu devraient quasiment doubler. Même en respectant les accords de Paris de 2015 et en limitant la hausse des températures à 1,5 °C, la surface qui serait détruite augmenterait de 40 %...
Dans The Conversation, deux géographes de l'université de Swansea au Pays de Galles ont commenté ces résultats. Ils font remarquer que l'étude ne tient pas compte de l'impact des comportements humains. En effet, l'homme est souvent l'incendiaire et son comportement influence la couverture végétale des sols.
L'urbanisation et le développement de l'agriculture réduisent la quantité de surfaces susceptibles de brûler. Mais la modification des pratiques agricoles peut aussi expliquer, en plus du changement climatique, que les incendies soient plus nombreux : « En Europe méditerranéenne, la situation est particulièrement complexe car, actuellement, l'abandon de l'utilisation traditionnelle des sols modifie la végétation de manière plus spectaculaire que le changement climatique. Les terres autrefois intensément pâturées ou cultivées sont envahies d'arbustes ou remplacées par des peuplements forestiers sujets au feu, une tendance qui rend le paysage plus inflammable ».
Cet été, les surfaces parties en fumée en Grèce sont deux fois moins étendues que la moyenne des années 2008 à 2017, mais « une végétation sèche abondante pour le carburant, des vents violents et une densité de population élevée ont provoqué l'incendie le plus meurtrier jamais enregistré en Grèce ».
Pour limiter le risque incendie, il faut réduire les émissions de gaz à effet de serre, mais aussi avoir une politique d'agriculture et d'aménagement du territoire qui tienne compte de ce paramètre. Le problème ne se confine pas à l'Europe méditerranéenne. En Amérique du nord, les surfaces touchées par les incendies augmentent également.
Le 08/10/2018
Source web par: futura sciences
Les articles en relation
Etude : la taille des Marocains en stagnation depuis 1976
Etude : la taille des Marocains en stagnation depuis 1976 Une étude sur l’évolution de la taille des adultes durant le XXe siècle a vu le jour. Publiée lundi 25 juillet par la revue scientifique &laq
Savoir plus...STRUCTURAL EVOLUTION OF THE ANTI-ATLAS DOMAIN :AN OVERVIEW pour Yves Missenard
STRUCTURAL EVOLUTION OF THE ANTI-ATLAS DOMAIN :AN OVERVIEW pour Yves Missenard The Anti-Atlas represents the most important segments of the major Pan-African (≈0.5Ga) belt system&
Savoir plus...Des pratiques agroécologiques dans le sud marocain – Maroc (Géoparc Jbel Bani)
Des pratiques agroécologiques dans le sud marocain – Maroc (Géoparc Jbel Bani) Migrations & Développement Organisation Non Gouvernementale créée en 1986 par des migrants, Migrations &am
Savoir plus...Dakhla: La réintroduction d’antilopes en bonne voie
Dakhla: La réintroduction d’antilopes en bonne voie Le projet de réintroduction d’antilopes à la station d’acclimatation de Safia (au sud de Dakhla) donne ses fruits, et affiche aujourd’hu
Savoir plus...Pierre Rabhi : "Cultiver son jardin est un acte de légitime résistance"
Pierre Rabhi : "Cultiver son jardin est un acte de légitime résistance" A 79 ans, Pierre Rabhi est plus remonté que jamais contre le saccage de l’environnement par la société de con
Savoir plus...MASSIF DU SIROUA
MASSIF DU SIROUA H. ADMOU1 & A. SOULAIMANI1 Structure géologique Le Massif du Siroua a été visité au début du XXème siècle par L. Gentil (1905). Il se situe dans la zone cen
Savoir plus...Première internationale: le Maroc restitue les dama Mhorr à la nature!
Première internationale: le Maroc restitue les dama Mhorr à la nature! Le HCEFLCD a annoncé lors d’une conférence tenu aujourd’hui dans ses locaux à Rabat, qu’il sera procéd&eac
Savoir plus...Les accacias du Maroc
Acacias du Maroc Au Maroc, quatre « acacias » existent à l’état spontané: Acacia gummifera, Acacia raddian, Acacia ehrenbergiana et Acacia albida. L’Acacia gummifera « gommi
Savoir plus...Naissance d’une association pour le développement du Géoparc de Jbel Bani à Tata (Géoparc Jbel Bani)
Naissance d’une association pour le développement du Géoparc de Jbel Bani à Tata (Géoparc Jbel Bani) La ville de Tata a abrité, le 10 avril courant, la 8ème édition de sa foire a
Savoir plus...Cédraie et forestiers: rien ne va plus!
Cédraie et forestiers: rien ne va plus! Face à une transition administrative qui s’éternise et une direction tricéphale, les forestiers du Royaume s’embourbent dans une dangereuse confusion. Pe
Savoir plus...Le corail semble s'habituer au réchauffement climatique, est-ce une bonne nouvelle ?
Le corail semble s'habituer au réchauffement climatique, est-ce une bonne nouvelle ? Les récifs de la Grande Barrière de corail, au nord-est de l'Australie, ont moins souffert en 2017 alors que l'eau
Savoir plus...Centrales solaires : L’IFC accorde un prêt de 100 M€ à l’OCP
Centrales solaires : L’IFC accorde un prêt de 100 M€ à l’OCP La Société financière internationale (IFC), membre du groupe de la Banque mondiale, et le Groupe OCP ont signé un
Savoir plus...