Ouverture du Musée National du Tissage et du Tapis Dar Si Saïd de Marrakech (Géoparc Jbel Bani)
Dans le cadre de sa stratégie de rénovation des musées, la Fondation Nationale des Musées (FNM) a élaboré un projet de restauration et de réhabilitation pour le Musée Dar Si Said de Marrakech, rebaptisé « Musée National du Tissage et du Tapis ». A l’issue d’un chantier hors normes, le nouveau Musée est heureux d’annoncer sa réouverture au public le 28 juin 2018 dans la ville de Marrakech.
Depuis sa passation à la Fondation Nationale des Musée du Maroc, et suite aux travaux de restauration qu’il a connu, l’espace rouvre ses portes et offre aux visiteurs nationaux et étrangers un nouveau parcours scénographique mettant en lumière l’art ancestral du tissage et du tapis. Dans sa nouvelle conception, Dar Si Saïd offre une véritable structure muséale qui souhaite rendre hommage aux centres de production de tapis, à la fois rural et citadin, tout en gardant intact l’esprit du lieu.
Planté au cœur de l’ancienne médina de la ville ocre, le Musée National du Tissage et du Tapis Dar Si Saïd est un véritable joyau architectural, d’une beauté aussi particulière qu’incontestable, à l’image de la ville de Marrakech. Le musée conforte son positionnement atypique par la richesse et la profondeur temporelle de ses collections, ces dernières font du musée un excellent cadre de contemplation du patrimoine marocain.
Au-delà d’un emplacement géographique qui le définit, l’ambition du Musée National du Tissage et du Tapis va bien au-delà d’une simple rénovation. Le musée a pour ambition d’assurer sa mission fondamentale de diffusion de la connaissance. Les visiteurs vivront une véritable expérience muséale qui leur permettra de redécouvrir ou d’en apprendre davantage sur un art traditionnel pérenne, emblématique de la culture marocaine.
L’exposition présentée au Musée National du Tissage et du Tapis Dar Si Saïd se décline en deux grands axes:
Le premier axe met en relief la richesse et la diversité du tissage marocain.
Rural ou citadin, l’authenticité de ce savoir-faire se manifeste à la fois dans les supports utilisés (velours, soie, brocart, cuir…) que dans les produits obtenus (caftans, sacs, babouches, handira, jellaba…). Cette collection est complétée par un ensemble d’objets pour agrémenter l’exposition et présenter le tissage dans son entourage. Nous découvrirons ainsi une collection de bijoux, d’accessoires d’apparat féminin, d’armes, d’objets du quotidien… provenant des collections de la Fondation Nationale des Musées.
Le deuxième axe est dédié au tapis en tant que véritable jalon social et historique.
L’accent est mis sur les différentes phases par lesquelles passe la production du tapis et le présente dans ses différentes variantes et représentations tout en se focalisant sur la diversité des centres de production plantés dans les quatre coins du pays.
Véritable carrefour de styles et de fonctions de tapis, le Maroc se distingue par deux grandes catégories d’œuvres : le tapis citadin et le tapis rural.
Le tapis citadin se concentre dans la région de Rabat, Médiouna et Casablanca. Il offre souvent bien une forme rectangulaire avec un encadrement de plusieurs bandes timbré d’un médaillon octogonal au centre.
Quant au tapis rural, il est tissé au Haut-Atlas, dans la région de Marrakech Tensift, dans l’Anti-Atlas ainsi qu’au Maroc oriental.
Dans la région de Tensift et les environs de Boujaâd, à titre d’exemple, les tapis sont produits par des groupes arabes tels que les Rhamna, les Ahmar, les Chiadma, les Oulad Bousbaa installés dans ces régions depuis le XIVe siècle. Ces tapis se singularisent par l’emploi de laine teinte de rouge brique et se distinguent par un répertoire entre le registre floral et géométrique.
Le tapis du Haut Atlas, en particulier celui des Aït Ouaouzguite, est fabriqué à partir d’une laine naturelle ou teinte. Son champ est soit organisé autour d’un médaillon central encadré par des motifs souvent symétriques, soit ornementé d’une succession de bandes transversales de largeur variable avec un caractère géométrique accentué.
Le Moyen Atlas est une région située entre le Rif et le Haut Atlas, il constitue l’un des plus grands centres de production des tapis ruraux regroupant plusieurs tribus telles que Zemmour, Zayane, Beni Ouarain, Beni Mguild, Beni Sadden, Marmoucha.
Une démarche de rénovation innovante de la Fondation Nationale des Musées
A travers cette exposition, le Musée National du Tissage et du Tapis Dar Si Saïd aspire également à devenir une référence de conservation du tapis et un centre de diffusion de l’information relative à ce savoir-faire ancestral vulnérable.
La rénovation du Musée Dar Si Saïd et sa restructuration s’inscrit pleinement dans la démarche innovante de la Fondation Nationale des Musées.
Désormais positionné, dans son bâtiment historique, sur une thématique claire en cohérence avec son environnement et l’offre culturelle régionale, cet espace muséal de nouvelle génération rejoint les réalisations déjà effectuées par la Fondation : le Musée des Cultures Méditerranéennes réouvert en 2016 dans la kasbah de Tanger, le Musée de l’Histoire et des Civilisations relancé en 2017 dans le cadre de l’ancien musée archéologique de Rabat, le Musée National de la Céramique inauguré en mars 2018 dans la Citadelle de Safi et, à Marrakech également, le Musée des Confluences de Dar El Bacha, dédié aux multiples affluents d’une culture marocaine ouverte et diverse et qui s’est illustré au début de cette année par la superbe exposition « Lieux saints partagés », au croisement des trois religions du Livre.
A la tête de 14 établissements, la Fondation Nationale des Musées poursuivra cette dynamique avec de nouvelles réouvertures d’ores et déjà prévues et pour lesquelles les investissements de rénovation et de muséographie se poursuivent.
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Source web par : fnm
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