#MAROC_Un_patrimoine_enfin_reconnu
Le chantier de La Mamounia a mobilisé son équipe pendant deux ans. Le tataoui, qui a exigé la présence permanente de vingt personnes affectées à sa pose, décore les plafonds du centre de remise en forme, du fumoir du restaurant marocain et du centre d'affaires. Et comme un art s'éteint s'il ne sait vivre avec son temps, il a été détourné à maints autres usages : revêtement de murs, de placards ou de comptoirs. Le fumoir en est entièrement lambrissé, dans des tons uniformément bruns.
Bien sûr, cet artisanat nécessite une haute technicité. Il s'agit d'abord d'acheter par centaines des tiges de lauriers-roses, dont la longueur peut varier de cinquante centimètres à deux mètres. Il faut ensuite les sécher, les traiter, puis les teinter, généralement au pinceau. Aux usages chromatiques d'autrefois, se combinent actuellement toutes les audaces. On les coupe ensuite à la dimension souhaitée, selon ce que propose l'architecte. « Plus le calepinage est petit, moins ça bouge ».
Au chapitre des innovations, il faut encore signaler le perfectionnement de la ligne. Le tatoui traditionnel est un assemblage de tiges encore un peu vivantes : les formes et les proportions sont irrégulières. Or de plus en plus d'architectes d'intérieur lui préfèrent l'harmonie de la rigueur : au lieu de roseaux ou de lauriers, ils commandent des baguettes taillées dans du bois de hêtre et si bien tournées à la machine que ne s'y devinent plus les caprices de la nature. On voit même de faux tataoui moulés dans le plâtre, ou insérés à titre anecdotique dans des surfaces de bois sculpté ou peint. Modernité quand tu nous tiens...
Le 09 janvier 2012
Source web Par : tataoui.skyrock