L’écologie est une question sociale
le géoparc du jbel bani - tata

Vous êtes ici : Accueil > Climatologie > Définition de la Climatologie > L’écologie est une question sociale

GJB

L’écologie est une question sociale

Lutter contre le réchauffement climatique, c’est protéger les plus fragiles. Car ce sont eux qui respirent le plus de particules fines, qui peinent à s’offrir une alimentation de qualité et pour lesquels l’accès aux soins ne cesse de se dégrader.

 La tour Eiffel et les toits de Paris, le 11 mars 2014, lors d'un précédent épisode de pollution aux particules fines. Photo Patrick Kovarik. AFP

Lutter contre le réchauffement climatique, c’est protéger les plus fragiles. Car ce sont eux qui respirent le plus de particules fines, qui peinent à s’offrir une alimentation de qualité et pour lesquels l’accès aux soins ne cesse de se dégrader.

L’écologie est une question sociale

Nous étions le 20 octobre à Marseille. Dans le quartier prioritaire Kallisté, les habitants vivent à quelques dizaines de mètres d’une décharge à ciel ouvert, dont les habitants respirent périodiquement les effluves et subissent les odeurs. Plus loin, dans la cité Rouguière, nous avons rencontré des parents qui se battent depuis trente ans pour obtenir la construction d’un mur antibruit et antipollution pour protéger leurs enfants, dont l’école longe l’autoroute. Dans ces cas, comme dans des milliers d’autres, ce sont les plus fragiles qui paient le coût social des dégâts que nous faisons sur notre environnement.

On dit souvent de l’écologie qu’elle est apartisane. Nous la croyons politique, parce qu’inséparable de la question sociale et de celle des inégalités. Tous les jours, ce sont les plus pauvres qui respirent le plus de particules fines, parce qu’ils sont nombreux à habiter près des axes routiers dans des logements mal isolés. Ce sont eux qui peinent à s’offrir une alimentation de qualité, sans OGM ni pesticides. Surtout, leur accès aux soins ne cesse de se dégrader.

Lutter contre le réchauffement climatique, c’est protéger les plus fragiles. Selon l’OMS, le changement climatique entraînera des épidémies qui feront 250 000 victimes parmi les plus démunis. D’ici à 2030, la chute des rendements agricoles pourrait faire basculer 120 millions de personnes dans l’extrême pauvreté. Il ne s’agit pas tant de sauver la planète que de sauver l’hospitalité de la Terre pour les femmes et les hommes qui y vivent. Cela suppose de préserver la qualité de l’air, des sols, de l’eau ainsi que la diversité des écosystèmes qui nous permettent de vivre. L’écologie est le dernier défi de l’homme et elle exige une vision de long terme de notre avenir, au-delà des intérêts économiques immédiats.

Cela n’a pas de sens pour la gauche de choisir entre l’écologie et le progrès social. Nous devons à la fois répondre aux difficultés de nos concitoyens et construire un nouveau modèle pour demain, intégrant la transition énergétique, la protection des communs (océans, biodiversité) et une économie de partage. Si le défi est de taille, le coût de l’inaction serait bien supérieur.

D’emblée, des mesures doivent être prises pour protéger les plus fragiles des risques environnementaux. L’accès aux soins de proximité et à la prévention est une priorité absolue. Des plans antipollution doivent être mis en place pour protéger les populations en danger imminent dans les quartiers urbains et les zones rurales les plus exposées. Le contrôle du respect des normes environnementales et sanitaires doit être renforcé ; les contrevenants doivent réparer le préjudice porté aux populations.

L’urgence est aussi de protéger les communs qui sont notre patrimoine à tous. La qualité de vie ne peut pas être un luxe réservé à ceux qui en ont les moyens. Il s’agit tant de protéger la qualité de l’eau et de l’air - par la piétonisation ou le développement des nouvelles mobilités - que de préserver les populations vis-à-vis de certains intérêts économiques, en bannissant l’exploitation du gaz de schiste.

Nous devons développer une agriculture de petits producteurs, respectueuse des écosystèmes et qui donne accès à tous à une alimentation de qualité. Aujourd’hui, on ne parle plus de paysans, mais «d’exploitants agricoles», dans un système qui exploite tant les hommes que la nature. Les aides nationales et européennes doivent être mieux ciblées pour accompagner les agriculteurs qui s’engagent dans des pratiques vertueuses, comme la diversification des cultures, la préservation des sols ou la production biologique.

Le cap fixé par l’Etat sur le tournant énergétique doit être clair. Les investissements dans les énergies fossiles et le nucléaire doivent être reversés aux projets de développement des énergies renouvelables (éolien offshore, géothermie, carburants propres). Une fiscalité écologique ambitieuse doit financer les transports propres ou la recherche sur le stockage d’électricité et l’absorption du CO2 . Là aussi, l’Europe doit être mobilisée au travers d’un plan massif d’investissements dans le cadre du nouveau plan Juncker.

Si nous voulons engager un mouvement de fond dans la société, nous devons être cohérents. Nous ne pouvons plus continuer à prôner l’écologie tout en soutenant des projets industriels ou d’infrastructures nuisibles à l’environnement. La réglementation doit être simplifiée sans peser injustement sur les plus modestes. Celles et ceux qui veulent réduire leur empreinte écologique doivent être accompagnés.

Notre génération a la responsabilité de faire émerger un nouveau modèle de développement, qui favorise à la fois l’autonomie, la collaboration, le partage et une utilisation durable de nos ressources. Des milliers d’initiatives locales font déjà converger économie, écologie et partage. Demain, ces exceptions doivent devenir la norme afin de rendre obsolète le modèle productiviste et court-termiste de notre économie.

Source Web: liberation

Imprimer l'article

Les articles en relation

Arganiers : 49,2 M$ pour un méga projet de plantation de 10 000 hectares au Maroc (Géoparc Jbel Bani)

Arganiers : 49,2 M$ pour un méga projet de plantation de 10 000 hectares au Maroc (Géoparc Jbel Bani) Le coup d’envoi a été donné, ce lundi à Agadir, à un projet de plantation de

Savoir plus...

Prédire l’impact du changement climatique sur la biodiversité afro-arabe (étude)

Prédire l’impact du changement climatique sur la biodiversité afro-arabe (étude) Selon des recherches récentes, la biodiversité de la région afro-arabe est très vulnérable

Savoir plus...

COP28 : l'UE promet une « contribution financière » aux pays vulnérables au changement climatique

COP28 : l'UE promet une « contribution financière » aux pays vulnérables au changement climatique L'Union européenne et ses membres préparent une « contribution financière

Savoir plus...

Sciences participatives : les chercheurs ont besoin de vous cet été pour recenser la biodiversité

Sciences participatives : les chercheurs ont besoin de vous cet été pour recenser la biodiversité Devenir acteur de notre environnement, une nécessité pour la sauvegarde de la biodiversité !

Savoir plus...

Drâa-Tafilalet : des pluies bienfaitrices redonnent espoir après des années de sécheresse

Drâa-Tafilalet : des pluies bienfaitrices redonnent espoir après des années de sécheresse Errachidia – Après plusieurs années marquées par des périodes de sécheress

Savoir plus...

Jason 2 à 10 ans : l'altimétrie spatiale a révolutionné notre connaissance du climat

Jason 2 à 10 ans : l'altimétrie spatiale a révolutionné notre connaissance du climat Le satellite Jason 2 fête ses 10 ans. Les missions altimétriques des satellites Jason, du CNES et de la

Savoir plus...

Le Maroc lance l'élaboration de schémas directeurs régionaux pour la conservation des eaux et des sols et la collecte des eaux pluviales

Le Maroc lance l'élaboration de schémas directeurs régionaux pour la conservation des eaux et des sols et la collecte des eaux pluviales Les directions régionales de l'Agriculture au Maroc&nbs

Savoir plus...

Quels sont les cinq types d'énergies renouvelables ?

Quels sont les cinq types d'énergies renouvelables ? Découvrez quels sont les cinq grands types d'énergies renouvelables et quelles sont leurs spécificités. Il existe cinq grands types d&

Savoir plus...

NOOR MIDELT I : LE MAROC CONSTRUIT UNE CENTRALE SOLAIRE HYBRIDE HORS NORME (Géoparc Jbel Bani)

NOOR MIDELT I : LE MAROC CONSTRUIT UNE CENTRALE SOLAIRE HYBRIDE HORS NORME (Géoparc Jbel Bani) Après la réussite de la méga-centrale de Noor Ouarzazate (580 MW de puissance solaire installée, mixant

Savoir plus...

Défense de l'Environnement- Partenaires - durabilité

La défense de l’environnement ne s’arrête pas à nos frontières Les problèmes environnementaux n’ont pas de frontières. La destruction de la biodiversité ou le changeme

Savoir plus...

#MAROC_LES_FEMMES_OASIENNES, UN ÉLÉMENT ESSENTIEL DE LA LUTTE CONTRE LE CHANGEMENT CLIMATIQUE

#MAROC_LES_FEMMES_OASIENNES, UN ÉLÉMENT ESSENTIEL DE LA LUTTE CONTRE LE CHANGEMENT CLIMATIQUE Rabat – Les femmes oasiennes sont un élément essentiel de la lutte contre le changement climatique et l&r

Savoir plus...

La géoingénierie : des solutions globales pour contrer le changement climatique ou des risques sous-estimés ?

La géoingénierie : des solutions globales pour contrer le changement climatique ou des risques sous-estimés ? La géoingénierie désigne un ensemble de techniques envisagées &a

Savoir plus...

Les tags en relation

Recherche du site

Recherche avancée / Spécifique

Géoparc et Recherche Scientifique

Le coins de l’étudiant

Blog Géoparc Jbel Bani

Découvrez notre escpace E-commerce


Pour commander cliquer ci-dessous Escpace E-commerce

Dictionnaire scientifique
Plus de 123.000 mots scientifiques

Les publications
Géo parc Jbel Bani

Circuits & excursions touristiques

cartothéques

Photothéques

Publications & éditions