Réactiver le tourisme national, entre leurre et réalisme (Géoparc Jbel Bani)
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Réactiver le tourisme national, entre leurre et réalisme (Géoparc Jbel Bani)

Si, ces derniers jours, l’on commence à parler avec insistance de reprise touristique via le tourisme national, on a tendance à oublier qu’hier encore on en parlait qu’au par le bout des lèvres. En fait, pendant 2018-2019, aucune stratégie viable n’a été envisagée pour en reconnaître l’importance dans les indices de développement touristique, en tant que réacteur incontournable, par beaux temps comme par de mauvais. Il a toujours su être résilient et solidaire avec l’industrie touristique. La défunte formule Kounouz Biladi n’en a été que la caricature, largement désapprouvée par la clientèle nationale. Peut-être aussi, que c’est le résultat du trop d’admission des compromis qui les arrangeaient. Mais c’est là une toute autre histoire.

C’est pour dire que la politique publique d’instaurer une réelle base de développement du tourisme national était morte dans l’œuf. La SMIT qui devait superviser la mise sur pied de villages de vacances pour les familles marocaines s’est soldée par un échec flagrant, en ne faisant émerger que 3 villages sur 20 : Ifrane, Agadir et Kénitra. Trois villages de vacances qui demeurent une réussite et l’archétype de structure adapté au tourisme de famille pour des tarifs attractifs n’atteignant pas 500,00 DH l’appartement. Ouvert en 2018, Kenz Mehdia est franchement une belle œuvre du genre, avec 140 appartements meublés et un magnifique Aqua park pouvant recevoir 800 personnes par jour, plusieurs piscines, à seulement 5 minutes de la plage et au bord du fleuve Sebou.

Qu’on le veuille ou non, le tourisme national a été toujours perçu de pas son aspect alternatif par temps de vaches maigres. La Guerre du Golfe et la crise des Subprimes en sont l’illustration de recours. A l’époque, et à deux reprises, on encourageait la création d’un TO national, de chèques vacances, de redistribution régionale des vacances mais sans suite, une fois que les marchés extérieurs commençaient à se régénérer.

Aujourd’hui, avec les dures leçons du Coronavirus, il semble qu’il y a un éveil de conscience des professionnels et de l’administration du Tourisme, en ambitionnant de relancer le vaste chantier du tourisme national qui, en 2019, totalisait quelques 30% du nombre total des nuitées, dont la moitié chez l’habitant. Ces 30% représentent à peu près 19 millions de nuitées qui génèrent une recette estimée à 8 milliards DH avec une moyenne tarifaire de 400 DH. Pourcentage général de nuitées qui peut facilement grimper à 40% si l’infrastructure dédiée et les packages de qualité pouvaient tout aussi s’améliorer et retenir, pourquoi pas, une bonne partie des 19 milliards de dirhams dépensés à l’étranger par les vacanciers marocains. Mais somment faire ? Une vraie révolution du Tourisme Interne tient à un plan stratégique pour les 5 prochaines années, décliné conjointement par le ministère du Tourisme, l’Onmt, la SMIT, la CNT et les partenaires.

D’abord, il y a lieu de programmer une campagne ciblée et réaliste sans s’attarder sur l’émotionnel détaché de la réalité des choses. Ensuite et surtout, voir comment réconcilier le client marocain avec l’agence de voyages marocaine et ainsi éviter le diktat des OTA (plateformes étrangères de réservation on line) qui s’accaparent de quelques 30% des opérations Maroc-Maroc, générant un manque à gagner estimé par les opérateurs à environ plus de 2 milliards et demi de DH de commissions échappant aux agences de voyages marocaines.

Sans quoi, il n’y aurait pas de recette miracle. Penser démarrer la reprise avec le tourisme national paraît illusoire et aventureux. Normal, les marocains sortent de la pandémie financièrement lésés, comment les convaincre de voyager ? A moins d’un miracle.

Certains ne cachent pas leur pessimisme à l’idée d’une faisabilité de tout de suite et n’importe comment. Au moment où d’autres pensent qu’il existe, pour faire vite, une autre alternative à l’accueil du tourisme de familles marocaines, par le recours aux clubs de vacances des établissements publics qui restent fermés toute l’année, excepté pendant les vacances scolaires et les périodes de congés. Ceux-ci peuvent être destinés aux familles à capacités financières moindres moyennant une somme locative à portée. Peut-être que cela peut fonctionner après tout pour sauver les meubles.

Or, penser Tourisme National suppose la mise en place de toute une mécanique régionale de faisabilité, d’offre et d’adaptation aux spécificités du tourisme de famille. Offres à prix adaptés qui peuvent être déclinées sur 2 critères de vente : Confort et Prémium. Pourquoi pas ?

En attendant…

Le 01 Mai 2020

Source web par: premium travel news

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