Anti-Atlas: L’oasis oubliée de Tiout (Géoparc Jbel Bani)
le géoparc du jbel bani - tata

Vous êtes ici : Accueil > Géoparc et Tourisme > Le Géo éco Tourisme > Anti-Atlas: L’oasis oubliée de Tiout (Géoparc Jbel Bani)

GJB

Anti-Atlas: L’oasis oubliée de Tiout (Géoparc Jbel Bani)

A une petite centaine de kilomètres d’Agadir, sur la route de Tata, la ville de Tiout abrite une luxuriante palmeraie, source de profits pour les habitants.

Les paysages filent et se ressemblent. La vie est comme suspendue. Jusqu’au terme de la route en direction de Tata, à une centaine de kilomètres d’Agadir, rien n’indique l’existence de la florissante palmeraie au pied de la ville de Tiout. Seul le bouche à oreille y amène le visiteur. Pourtant, le lieu ne manque pas d’atouts. Impeccable est le premier mot qui nous vient à l’esprit. Un village soigné, des ruelles où rien ne traîne, ni papier, ni poubelle oubliée. Le rond-point marque le début de la visite. Guides et âniers y attendent les touristes connaisseurs. Fidèle à son poste, dans son épicerie, qui fait également office de café et de restaurant, Hassan Adnane connaît tout de l’histoire de sa région. Ils sont dix guides officiels à se partager ce verdoyant gâteau. «Avant de nous constituer en association, nous étions sans cesse en conflit. A force d’interventions pour arbitrer nos désaccords, ce sont les gendarmes qui nous ont conseillé cette organisation pour un partage équitable des visites» avoue Hassan. Avec humour et passion, il dévoile les rudesses du passé, les bénéfices d’un présent organisé et les espoirs d’un avenir encore plus prometteur. «Il ne nous manque pas grand-chose dans notre vie ici, juste quelques panneaux routiers pour faire savoir que l’on existe». Alors que depuis les années 60, on voit débarquer ici des Français, des Américains, puis les Allemands, les Belges et les Anglais, aujourd’hui la part importante du tourisme appartient aux Marocains. «Cette année 2015 marque un franc changement de fréquentation» constate notre guide.

•  Une promenade «exotique»

atlans_2

Hassan Adnane est l’un des 10 guides de la ville. Aux côtés des âniers, tous se partagent, grâce à leur association, les retombées économiques de cette balade touristique.

Ce n’est pas pour l’immensité de la palmeraie, peu étendue, mais pour une touche d’aventure que la visite peut se faire à dos de mulet. Au pied du mausolée, où les femmes se retrouvent chaque année pour partager le couscous, touristes, guides et âniers prennent la route. Des terrains fertiles, des palmiers dattiers en pleine forme, des jardins irrigués rythment le paysage. Une pause thé s’impose alors. Sous l’immense toit naturel formé par les glycines, où coule l’eau de source à l’origine de cette nature luxuriante, cette étape fraîcheur participe aux joies de la promenade. Tout près, cernée par la montagne, la réserve d’eau, qui assure une distribution équitable entre les terres cultivées, est un enchantement. Quand la chaleur se fait trop forte, les habitants s’y retrouvent pour de salvateurs bains et plongeons. Le fameux «calme et volupté» prend ici tout son sens. Il est alors temps de reprendre la route pour aboutir au pied de la kasbah, l’autre phénomène régional. Pourtant en ruine, elle n’a rien perdu de sa splendeur. Surplombant la palmeraie, son architecture en terre joue avec les couleurs et les reflets du soleil. Un spectacle à elle seule, qui offre un panorama unique sur toute la vallée.

•  Les plus célèbres des visiteurs

atlans_3

Surplombant toute la vallée, la kasbah de Tiout est le point de départ de toute visite. Des ruines adossées à un restaurant, c’est ici le meilleur point de vue pour les photos souvenirs.

«Un jour, nous avons vu arriver toute l’équipe et tout le matériel nécessaires au tournage d’un film américain. Alors que la transaction avait été négociée en amont avec la production, notre gouverneur de l’époque a fait volte-face, contraignant tout ce contingent à replier bagage pour Ouarzazate». Pour Hassan, ce rendez-vous raté a freiné les élans d’un 7ème art toujours à la recherche des plus beaux paysages de cinéma. Quelques films y ont malgré tout été tournés. C’est ainsi que dans les années 50, Fernandel est venu à Tiout pour l’un de ses rôles phares dans «Ali Baba et les 40 voleurs», et 10 ans après, Jean-Paul Belmondo, Lino Ventura et Bernard Blier réunis sur l’affiche de «Cent mille dollars au soleil». Bien plus tard, en 2001, Benoît Poelvoorde et Gérard Lanvin y prennent leur quartier pour le tournage du film «Le Boulet». Ce sont là plusieurs générations de l’élite du cinéma français. On y vient encore aujourd’hui pour des téléfilms, des publicités et des shooting de mode. Mais là encore, sans communication efficace, ce fort potentiel de développement de la région reste inexploité.

atlans_4

Les 3.800 habitants de la ville de Tiout, partagée en 7 douars, vivent de l’élevage et de l’agriculture, mais aussi de la commercialisation de l’huile d’argan et d’olive et du tourisme.

•  Les filières d’une économie solidaire

atlans_5

Cette palmeraie, peu étendue, se visite à pied ou, pour plus d’exotisme, à dos de mulet. Une promenade au gré des terrains fertiles, des vigoureux palmiers dattiers et des jardins irrigués.

Ils sont 3.800 à habiter la ville de Tiout, partagée en 7 douars. On y vit d’élevage et d’agriculture. L’orge, le blé et les fèves en hiver, mais surtout les olives et les dattes sont en tête des richesses de la région. Sur ces terres, transmises de père en fils, certains optent pour les troupeaux de chèvres, de dromadaires ou de vaches laitières. D’autres, pour un incontournable, l’argan.

atlans_6

Au coeur de la palmeraie, les deux bassins de la réserve d’eau assurent une répartition équitable entre les propriétaires des terres cultivées. Quand la chaleur se fait trop forte, les habitants s’y retrouvent pour de salvateurs bains d’eau de source.

Une manne pour l’unique coopérative de femmes, soutenue par son célèbre client, la maison L’Oréal. La marque écoule en effet une bonne partie de la production d’huile cosmétique dans le cadre de son programme d’achats solidaires. Les années fastes seulement, on se rassemble pour le moussem, alors qu’un autre rendez-vous communautaire est quant à lui régulier, celui des juifs venus du monde entier en pèlerinage sur le tombeau du rabbin Shalom Ben Zaken.

atlans_7

Chaque année, les femmes de Tiout se retrouvent dans le mausolée pour partager le couscous avec les plus démunis.

Un retour dans le passé pour cette ville, qui avait comme tant d’autres au Maroc, son Mellah et son commerce d’argent et de bijoux, aujourd’hui disparus.

Le 28/08/2015

Source web par : L'Economiste

Imprimer l'article

Les articles en relation

Top 35 des endroits secrets les plus envoûtants du Maroc qu’il faut à tout prix visiter

Top 35 des endroits secrets les plus envoûtants du Maroc qu’il faut à tout prix visiter Guide des endroits les moins connus et les plus magiques du Maroc 1- Les montagnes d’Ichniwane dans la région

Savoir plus...

Un papillon dédié au Dr LHafi

Un papillon dédié au Dr LHafi Dr Abdeladim LHAFI, Haut Commissaire des Eaux et Forêts, vient de se voir dédier un nouveau Papillon Marocain. La description de ce nouveau joyau de la faune de notre pays appe

Savoir plus...

Le label Geoparc : présentation et caractéristiques

Le label Geoparc : présentation et caractéristiques Le label Geoparc, créé en 2000, est attribué par le réseau mondial des géoparcs avec le soutien de l'UNESCO. Il distingue des te

Savoir plus...

A short overview of the Anti-Atlas, Morocco

A short overview of the Anti-Atlas, Morocco DR.Hervé Rezeau, DR.Cyril Chelle-Michou & DR.Michael Calder            SEG Student Chapter of Geneva (Switzerland)  &nb

Savoir plus...

Rififi autour du géopark de Jbel Bani

Rififi autour du géopark de Jbel Bani Alors que le Conseil provincial de Tata a procédé à la création de la Fondation provinciale du Bani Geopark, lors de sa dernière session, l’associa

Savoir plus...

#MAROC_Au_Maroc_les_oasis_toujours_plus_menacées_par_l_avancée_du_désert

#MAROC_Au_Maroc_les_oasis_toujours_plus_menacées_par_l_avancée_du_désert Er-Rissani (Maroc) (AFP) – « Celui qui reste vivre ici est condamné à la pauvreté », soupire Abdelra

Savoir plus...

Vallées de l'Anti-Atlas - Spécial amandiers en fleur (Géoparc Jbel Bani)

Vallées de l'Anti-Atlas - Spécial amandiers en fleur (Géoparc Jbel Bani) Cet itinéraire permet de découvrir un Maroc encore secret fait de montagnes arides et de villages qui semblent vivre hors

Savoir plus...

Les Moussems et les Manifestations sociales et culturelles

Les Moussems et les Manifestations sociales et culturelles Le moussem n’est pas que chevauchées et agapes, foules colorées, danses artistiques, ais il constitue aussi l’événement régiona

Savoir plus...

Ahwach: Vers une reconnaissance en tant que patrimoine immatériel

Ahwach: Vers une reconnaissance en tant que patrimoine immatériel Baroud d'honneur pour le Festival national des arts d’Ahwach qui s'est tenu à Ouarzazate du 10 au 12 août. Une 6e édition qui

Savoir plus...

A qui profitent vraiment les revenus du tapis Taznakht (Géoparc Jbel Bani)

A qui profitent vraiment les revenus du tapis Taznakht (Géoparc Jbel Bani) Si le tapis de la région de Taznakht fait sa réputation, c’est grâce à sa laine, ses couleurs, mais aussi au nombre de

Savoir plus...

Les Sciences de la Terre

Les Sciences de la Terre Les sciences de la Terre regroupent les sciences dont l'objet est l'étude de la Terre (lithosphère, hydrosphère et atmosphère) et d

Savoir plus...

Les tags en relation

Recherche du site

Recherche avancée / Spécifique

Géoparc et Recherche Scientifique

Le coins de l’étudiant

Blog Géoparc Jbel Bani

Découvrez notre escpace E-commerce


Pour commander cliquer ci-dessous Escpace E-commerce

Dictionnaire scientifique
Plus de 123.000 mots scientifiques

Les publications
Géo parc Jbel Bani

Circuits & excursions touristiques

cartothéques

Photothéques

Publications & éditions