Nomad #26 : Igîlîz, la perle archéologique de Taroudant
le géoparc du jbel bani - tata

Vous êtes ici : Accueil > Vulgarisation à l'archéologie > Archéologie et Sciences de la Terre ! > Nomad #26 : Igîlîz, la perle archéologique de Taroudant

Le prix d’archéologie de la fondation Simone et Cino Del Duca a été décerné en 2015, à une mission archéologique franco-marocaine. Cette dernière a mis en lumière un site archéologique important de l’histoire marocaine situé dans la montagne d’Igîlîz. Détails dans l’article #Nomad de la semaine.

La montagne d’Igîlîz recèle un pan de l’histoire Almohade méconnu. A son sommet se dresse une forteresse érigée contre les assaillants et qui fut longtemps oubliée. Beaucoup d’historiens cherchaient l’endroit, mais n’arrivaient pas à le trouver jusqu’au moment où la mission franco-marocaine d’archéologie a mis la main dessus. Dirigée par le professeur Abdallah Fili de l’Université d’El Jadida et Jean-Pierre Van Staëvel de l’Université Paris-Sorbonne ainsi qu’Ahmed Ettahiri de l’Institut national des sciences de l’archéologie et du patrimoine (INSAP). Allons à la découverte du site à l’origine de la rébellion qui a mené les Almoravides à leur perte.

La montagne d’Igîlîz se trouve à une soixantaine de kilomètres de Taroudant (région Souss-Massa), dans l’Anti-Atlas, dans la commune de Toughmart, fief de la tribu des Arghen. Les ruines archéologiques de la forteresse médiévale se trouvent dans une région enclavée avec une vue à couper le souffle sur les vallées et les montagnes. «C’est la raison pour laquelle le site résistait aux assaillants», explique Abdellah Fili, professeur en archéologie en charge des fouilles sur Igîlîz. «On ne s’attendait pas à découvrir le site du premier coup. En 2004, nous nous sommes basés sur les sources arabes écrites médiévales et sur les travaux de nos prédécesseurs pour localiser l’endroit», informe l’archéologue spécialisé dans la période islamique. Selon lui, des archéologues se sont intéressés au site dès les années 20, mais n’arrivaient pas à le trouver.

archéologique d'Igîlîz

Igîlîz est un site majeur de l’histoire marocaine. Il est relié à un événement clé : celui de la genèse du mouvement almohade. Ce dernier a été à l’origine du plus grand «empire de l’occident musulman».

A l’origine de l’avènement des Almohades

«Beaucoup d’historiens pensent que l’origine des Almohades se trouve à Tinmel. Ils se trompent puisque Ibn Tumert, le fondateur de cette dynastie est né à Igîlîz et s’y est réfugié quand les Almoravides l’ont chassé lors de sa révolte», confie le professeur. De 1120 à 1124 à peu près, Ibn Tumert rassemble autour de lui les tribus environnantes lors de ses premiers prêches. Pendant cette période, le révolutionnaire gagne ses premières confrontations contre les Almoravides. Peu de temps après, il décide d’installer son quartier général à Tinmel, à une centaine de kilomètres de Marrakech pour continuer sa bataille.

archéologique

De 2009 jusqu’à présent, les fouilles archéologiques ont permis de faire la découverte des structures archéologiques du site, avec le matériel de l’époque «dans une région complètement isolée comme la région de Souss». Le travail a mis en lumière une meilleure compréhension des stratégies défensives du site «notamment les fortifications et les alentours», précise Abdallah Fili. Igîlîz se constitue de beaucoup d’habitats, d’une grande mosquée et deux autres plus petites. «Des structures d’habitats collectifs se démarquent, elles étaient destinées à l’enseignement religieux et également de lieux de repas collectifs», ajoute le scientifique. A présent, c’est «une référence à l’échelle internationale».

Pour visiter, il faut avoir une voiture «solide» pour y accéder. Un programme de mise en valeur du site est en cours. «Nous avons entamé les discussions avec les différents acteurs du ministère de la Culture, de la commune de Toughmart et de la province de Taroudant pour pouvoir valoriser le site. La direction du patrimoine culturel a construit depuis l’année dernière une maison de l’archéologie sur place. Cela permet de pérenniser les recherches archéologiques et surtout de valoriser au niveau local le travail déjà réalisé», conclut Abdellah Fili.

Publié Le 28/05/2017

Source web par yabiladi

Imprimer l'article

Les articles en relation

'Oumuamua serait bien une comète selon la Nasa

'Oumuamua serait bien une comète selon la Nasa Des chercheurs qui ont étudié les observations de 'Oumuamua par Spitzer ajoutent une touche à son portrait. Pourtant le télescope spatial n'

Savoir plus...

Giec : que nous apprend le dernier rapport sur le réchauffement climatique ?

Giec : que nous apprend le dernier rapport sur le réchauffement climatique ? Si le réchauffement climatique venait à dépasser les +1,5 °C, les conséquences seraient sévères. Tant p

Savoir plus...

Le supercalculateur de l'ISS se dote de capacités inédites

Le supercalculateur de l'ISS se dote de capacités inédites Malgré le scepticisme de certains, le supercalculateur à bord de l’ISS fonctionne. Et même très bien, malgré les con

Savoir plus...

La Mangouste Ichneumon

La Mangouste Ichneumon Vivant dans nombreuses régions du pourtour saharien et d’Afrique, la mangouste Ichneumon (herpestes ichneumon) est la plus grand mangouste d’Afrique. Au Maroc, on trouve cet animal dans le d&

Savoir plus...

Rabat inaugure le premier centre d'archéologie subaquatique au Maghreb, renforçant la recherche sur le patrimoine culturel marocain

Rabat inaugure le premier centre d'archéologie subaquatique au Maghreb, renforçant la recherche sur le patrimoine culturel marocain Le Royaume du Maroc vient de voir l'émergence d'un nouvel acteur dan

Savoir plus...

Utilisation de « Daghmous »

Utilisation de « Daghmous » L’alerte du CAPM Le CAPM tire la sonnette d’alarme vis-à-vis de l’augmentation de l'utilisation du « Daghmous » au vu des risques que cela peut enge

Savoir plus...

Étude des stations d’art rupestre ( jbel bani )

Étude des stations d’art rupestre ( jbel bani ) Dans  un  troisième  temps,  nous  discutons  la  question de savoir dans quelle mesure les gravures associées ausein d&rsq

Savoir plus...

NOTE SUR LES CHANGEMENTS CLIMATIQUES RÉGION DE GUELMIM OUED-NOUN POUR LE PORTAIL DU CENTRE DE COMPÉTENCE CHANGEMENT CLIMATIQUE DU MAROC (4C) (Géoparc Jbel Bani)

NOTE SUR LES CHANGEMENTS CLIMATIQUES RÉGION DE GUELMIM OUED-NOUN POUR LE PORTAIL DU CENTRE DE COMPÉTENCE CHANGEMENT CLIMATIQUE DU MAROC (4C) (Géoparc Jbel Bani) CARACTÉRISATION DE LA RÉGION La r&

Savoir plus...

L'art préhistorique en 5 images exceptionnelles

Au cours du Paléolithique supérieur (période qui débute vers 30.000 av. J.-C.), les Hommes éprouvent le besoin de représenter leur quotidien et d'exprimer leurs émotions. Prése

Savoir plus...

La Nasa envisage de coloniser Vénus avec des dirigeables

La Nasa envisage de coloniser Vénus avec des dirigeables L'idée semble folle mais elle ne l'est pas. Vénus serait plus facilement colonisable que Mars sous forme de mini-biosphères flottant à

Savoir plus...

Tata (Géoparc Jbel Bani)

Tata (Géoparc Jbel Bani) Envie de découvrir Tata ? Il y a mille et une façons de le vivre. Tata ou bien la ville rose est une oasis verdoyante au Grand Sud Maroc dans la région Souss-Massa, et l'une de

Savoir plus...

BIOCLIMATS et MILIEU PHYSIQUE (jbel Lkest )

BIOCLIMATS et MILIEU PHYSIQUE (jbel Lkest ) Caractéristique bioclimatique : - Inframéditeraranéen aride semi-aride tempéré au piémont - Thermoméditeranéen semi-aride. -

Savoir plus...

Les tags en relation

Recherche du site

Recherche avancée / Spécifique

Géoparc et Recherche Scientifique

Le coins de l’étudiant

Blog Géoparc Jbel Bani

Découvrez notre escpace E-commerce


Pour commander cliquer ci-dessous Escpace E-commerce

Dictionnaire scientifique
Plus de 123.000 mots scientifiques

Les publications
Géo parc Jbel Bani

Circuits & excursions touristiques

cartothéques

Photothéques

Publications & éditions