Patrimoine géologique et archéologique: Le pari du Géotourisme
le géoparc du jbel bani - tata

Vous êtes ici : Accueil > Vulgarisation à l'archéologie > Archéologie et TSGJB - AMDGJB ! > Patrimoine géologique et archéologique: Le pari du Géotourisme

GJB

Patrimoine géologique et archéologique: Le pari du Géotourisme

Le circuit touristique de Ouarzazate à Zagora est très riche en sites géomorphologiques et géologiques exceptionnels qui peuvent jouer un rôle important pour instruire et expliquer au grand public l’histoire de notre planète et l’évolution régionale du climat.(Ici le site à stromatolithes d’Amane-n’Tourhart (à 25 kilomètres au sud de Ouarzazate)

(Source: Les Géosites des provinces de Ouarzazate et Zagora, Géomaghreb n°6, 2010)

Dans la Région de Drâa-Tafilalet, et en particulier au niveau de la vallée de Drâa, des formations géologiques d’un grand intérêt scientifique ont été répertoriées, dont la plus récente se trouve sur le territoire de Fezouata aux alentours de Zagora (voir carte page 4). Elle regorge aussi d’un patrimoine paléontologique et de sites rupestres exceptionnels et d’une rare beauté.

L’art rupestre est, de son côté, fortement présent, en particulier dans la province de Zagora, au niveau du site de Oued Foum Chenna et Aït Ouarzik. Une nouvelle découverte de site à peintures rupestres a été révélée en avril 2016 à Oum Laâchar à Zagora.

En plus de ces sites, plusieurs tumulis (sites funéraires composés de pierres et de roches agencées de manière caractéristique) sont répertoriés dans cette zone ainsi qu’au niveau d’Errachidia, témoignant de la présence humaine et de pratiques funéraires pré-islamiques. Dans la Région de Drâa-Tafilalet, le patrimoine géologique et archéologique constitue déjà une ressource économique pour la population vivant aux alentours de ces sites.

Le seul bémol, c’est l’exploitation de ce patrimoine sans vision à long terme et sans contrôle ni encadrement. «Préserver cette richesse est un devoir envers l’histoire et l’humanité. En faire une ressource économique pour des villages vivant aux alentours est une opportunité qui enclenchera d’autres retombées», annonce d’emblée Mohamed Beraaouz, du bureau d’étude GAIA Experts et auteur de la thèse doctorale «Les sites géologiques et archéologiques des provinces de Ouarzazate et Zagora: Inventaire et valorisation dans le cadre du Géotourisme».

En effet, ce genre de sites, comme cela se fait dans plusieurs pays, peut constituer un levier économique important pour les zones avoisinantes, à travers un tourisme de niche. Un tourisme responsable et encadré avec l’impératif de la conservation et la protection des sites en question. En tant que zone touristique structurée et accessible, la Région de Drâa-Tafilalet dispose déjà de l’infrastructure nécessaire pour amorcer ce nouveau genre touristique.

A noter que la valorisation de ces sites ne passe pas nécessairement par la création ou la définition d’une aire protégée. Elle peut aussi être ouverte à un public averti, consciencieux de la protection des sites et constituant une source de revenu pour la population locale. La cible recherchée dans ce cas-ci peut être des groupes scolaires ou universitaires, des chercheurs, nationaux et internationaux, mais aussi des touristes intéréssés par l’histoire et la science.

Un des principaux thèmes de tourisme à développer dans ce territoire présaharien est celui de la préhistoire autour du patrimoine rupestre (gravures de Foum Chenna, d’Assif Ouigane, d’Ait Ouarzik...). En outre, le Géotourisme permettra la mise en valeur des géosites géomorphologiques et géologiques.

Pour ce faire, il est possible de créer des circuits thématiques comme «A la recherche des ancêtres», «Effets des changements climatiques sur l’Afrique du Nord», «Sédentarisation et domestication chez les peuples du désert». Ces circuits peuvent se présenter sous forme de randonnée pédestre sur un ou plusieurs jours, ou bien à dos de dromadaire, à vélo, ou en véhicule tout terrain. Bien sûr, la formation des guides de randonnées pédestres avec interprétation géomorphologique et patrimoniale des paysages est nécessaire pour accompagner cette activité.

Un guide doit avoir un minimum d’informations pour connaître l’histoire, l’intérêt scientifique et didactique du site, mais surtout doit être sensibilisé à la conservation des éléments du site. Certains touristes peuvent prélever des éléments sur place pour le «souvenir» sans aucun souci s’ils ne sont pas responsabilisés.

Destiné à des visiteurs avisés et conscients de l’importance scientifique de ces sites, ce tourisme de niche amorcera une réelle prise de conscience de la part des autochtones de l’importance de leur patrimoine.  «Les habitants deviendraient eux-mêmes des surveillants de leur patrimoine lorsqu’ils verront une amélioration de leur vie quotidienne avec cette activité touristique», note Abioui.

A travers un tourisme de niche, responsable et durable et articulé autour de l’histoire de la terre et des peuples, ces sites gagneraient en notoriété et participeraient au rayonnement de la région. Le tourisme est de cet état de fait une locomotive économique non négligeable pour ce territoire et pour le désenclavement de ces zones qui n’ont pas eu la chance de faire partie des destinations touristiques phares du désert marocain. Mais en attendant, c’est le volet «préservation et conservation» qui devrait être pris avec davantage de sérieux.

Réguler et mieux surveiller

dinausaure_067

Pour réguler l’activité des carrières dans une zone connue pour ses géosites, il est important d’inclure le paramètre scientifique dans les études d’impact précédant l’octroi des permis d’exploitation. En outre, la régulation du commerce des fossiles, mais aussi des pièces de l’art rupestre local, aussi minuscules soient-elles, doit être prise avec sérieux. Faut-il rappeler la récente affaire du squelette du dinosaure Zarafasaura oceanis, sorti illégalement du Maroc, et retrouvé dans la collection privée d’un collectionneur italien pour être mis en vente aux enchères en février de cette année. Une affaire qui illustre les actes de commerce illégal des pièces appartenant au patrimoine national, mais aussi la faiblesse des outils de protection et de surveillance.

Publie le 13/12/2017

Source web par: l'économiste

Imprimer l'article

Les articles en relation

Guterres lance une "alerte rouge" pour le monde

Guterres lance une "alerte rouge" pour le monde Le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a lancé dimanche un message "d’alerte rouge" pour un monde où la sit

Savoir plus...

LES EMBOUCHURES DES OUEDS

LES EMBOUCHURES DES OUEDS Foum Assaka, site d’intérêt touristique qui attire déjà les professionnels du tourisme. Cette côte d’une grande richesse paysagère et écologique fai

Savoir plus...

ESCAPADE DE TROIS JOURS À SIDI IFNI (Géoparc Jbel Bani)

ESCAPADE DE TROIS JOURS À SIDI IFNI (Géoparc Jbel Bani) AVEC SIMONE BENHASSI, CONSULTANTE L’arrivée de la belle saison invite à l’escapade vers les grands espaces de notre arrière-pay

Savoir plus...

Ahwach, l’art traditionnel phare d’Ouarzazate

Ahwach, l’art traditionnel phare d’Ouarzazate Ahwach est un fondement de l’identité culturelle des communautés chleuhes. D’une tradition vivante, il est aujourd’hui réduit à u

Savoir plus...

Oued Akka

L’Adrar Metgourine A 11 km au Nord d’Akka, la gara de Metgourine se présente comme un îlot dominant la plaine à un coude de l'oued Akka. Du côté Ouest, elle offre un escalier de da

Savoir plus...

l’Initiative Royale pour le Développement de l’Oriental ou la dynamisation des patrimoines humains, culturels et naturels de la Région pour Taoufiq BOUDCHICHE

l’Initiative Royale pour le Développement de l’Oriental ou la dynamisation des patrimoines humains, culturels et naturels de la Région pour Taoufiq BOUDCHICHE Monsieur Taoufiq BOUDCHICHE   &nb

Savoir plus...

#MAROC_Immersion_dans_les_sublimes_oasis_du_Sud_marocain

#MAROC_Immersion_dans_les_sublimes_oasis_du_Sud_marocain Dans le Sud marocain, palmiers, acacias, mimosas et bougainvilliers plantés autour des villages résistent aux dunes qui dévorent tout. Leurs anges gardien

Savoir plus...

Eruption et pollution

Eruption et pollution Le respect de l’environnement devient un thème à la mode, y compris dans le tourisme. L’OMT en a fait son cheval de bataille pour concilier les voyages et le respect des populations et

Savoir plus...

Patrimoine, éducation et développement territorial : le liant Géoparc mondial Unesco

Patrimoine, éducation et développement territorial : le liant Géoparc mondial Unesco Les Géoparcs mondiaux Unesco sont des aires géographiques définies où sites et paysages d’imp

Savoir plus...

Le Goundi

Le Goundi est une espèce de petits rongeurs de la famille des Ctenodactylidae. C’est un rongeur et mammifère diurne qui habite les régions semi-désertiques de l’Afrique du Nord. Au Maroc on en

Savoir plus...

Naissance d’une association pour le développement du Géoparc de Jbel Bani à Tata

​Naissance d’une association pour le développement du Géoparc de Jbel Bani à Tata La ville de Tata a abrité, le 10 avril courant, la 8ème édition de sa foire agricole. C’est l&r

Savoir plus...

Moussem de Tan-Tan : Focus sur la promotion de l’investissement (Géoparc Jbel Bani)

Moussem de Tan-Tan : Focus sur la promotion de l’investissement (Géoparc Jbel Bani) Des investisseurs et experts nationaux et internationaux issus du monde des affaires ont examiné, lors de la « Green Invest

Savoir plus...

Les tags en relation

Recherche du site

Recherche avancée / Spécifique

Géoparc et Recherche Scientifique

Le coins de l’étudiant

Blog Géoparc Jbel Bani

Découvrez notre escpace E-commerce


Pour commander cliquer ci-dessous Escpace E-commerce

Dictionnaire scientifique
Plus de 123.000 mots scientifiques

Les publications
Géo parc Jbel Bani

Circuits & excursions touristiques

cartothéques

Photothéques

Publications & éditions