Exclusif. Réchauffement climatique au Maroc: les derniers chiffres
le géoparc du jbel bani - tata

Vous êtes ici : Accueil > Climatologie > Définition de la Climatologie > Exclusif. Réchauffement climatique au Maroc: les derniers chiffres

GJB

Exclusif. Réchauffement climatique au Maroc: les derniers chiffres

Le réchauffement climatique est une réalité sur tout le territoire du Maroc. La direction de la météorologie nationale nous fournit les dernières données sur l'évolution des températures moyennes annuelles. La secrétaire d'Etat au développement durable, Nezha El Ouafi, fait le point sur la situation au Royaume. Médias24 reconstitue les données du réchauffement climatique, ces chiffres sont publiés pour la première fois.

Températures moyennes et extrêmes plus élevées ; vagues de chaleur plus longues, étendues et fréquentes ; précipitations annuelles moins importantes, perturbations de la répartition saisonnière des pluies..., les changements climatiques sont une réalité au Maroc comme dans le monde. Aussi bien les tendances de fond que les évolutions extrêmes le prouvent.

Evolution alarmante des températures moyennes annuelles

L’analyse des données de la Direction de la météorologie nationale montre qu'entre les périodes 1971-1980 et 2009-2017 (données les plus récentes, publiées ici pour la première fois), les températures annuelles moyennes ont augmenté dans la majorité des villes marocaines. Plus encore, l'accélération du réchauffement climatique est évidente. Par exemple, la température à Oujda a augmenté de 1,3 degré entre 1971 et 2007 (36 ans) puis de nouveau de 1,3 degré seulement en 8 ans (de 2009 à 2017).

L'augmentation globale depuis 1971 est comprise entre 0,8°C observée à Al Hoceima et 2,6°C à Oujda.

Sur les périodes 1971-1980 et 1998-2007, la hausse globale  était comprise entre 0,3°C à Tétouan et 1,7°C à Beni Mellal. 

Tableau-temperatures

(Source: Direction de la météorologie nationale)

Graphe-temperatures

(Graph. Médias 24)

Selon des données du secrétariat d'Etat chargé du développement durable, durant la période 1961-2008, le réchauffement varie entre +0,1°C par décennie sur l’extrême Nord, 0,3°C par décennie sur la région atlantique, à l’exception d’Essaouira (un microclimat influencé par les courants océaniques froids de la région) et 0,4°C par décennie en montagne sur la région du sud de l’Atlas.

Ce résultat est corrélé à la tendance haussière des températures observée à l’échelle internationale. Le dernier rapport spécial du Groupement d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec) a souligné que les activités humaines ont fait augmenter la température moyenne de surface de la planète de 0,8 à 1,2°C depuis l’ère préindustrielle, avec un réchauffement de +0,2°C tous les 10 ans.

Les scénarios d'évolution

Le scénario optimiste prévoit une hausse des températures moyennes annuelles, par rapport à la période 1967-2005, de 1 à 1,5°C à l'horizon 2100, sur l’ensemble du Maroc.

scenoptim

Tandis que selon le scénario pessimiste, on assisterait à une hausse des températures sur l’ensemble du pays à l’horizon 2100. Cette hausse oscillerait entre 5 et 7°C dans les régions du Sud-Est de la chaîne de l’Atlas, entre 4 et 5°C dans les régions méditerranéennes, les régions Atlantiques ainsi que le centre du pays et entre 3 et 4°C dans les provinces sahariennes.

scenpessim3

Des extrêmes climatiques plus fréquents, plus intenses

"Le réchauffement climatique est devenu une réalité d’aujourd’hui et n’appartient plus au futur et ses effets commencent à être perceptibles partout dans notre planète. Le Maroc n’est pas épargné par ce phénomène, bien au contraire, il reste un pays hautement vulnérable aux effets du réchauffement global", rappelle Nezha El Ouafi, secrétaire d'Etat chargée du développement durable dans une déclaration à Médias 24.

A titre d’illustration, Nezha El Ouafi souligne que le littoral marocain subit de plein fouet les impacts du réchauffement climatique. Sa vulnérabilité se manifeste par un certain nombre de phénomènes, dont l’inondation des zones côtières, l’érosion des côtes sableuses et la submersion marine. Elle est accentuée par le phénomène de littoralisation, d’urbanisation côtière, et autres activités humaines.

"Il y a lieu de citer aussi les lourdes menaces sur les ressources naturelles et les infrastructures notamment les équipements portuaires, la réduction de la surface des plages, la réduction de la biodiversité, des zones humides en arrière plage et des écosystèmes des estuaires fluviaux, salinisation…, avec des pertes économiques évaluées à plusieurs milliards de DH", poursuit la secrétaire d'Etat au développement durable.

Par ailleurs, les sécheresses sont désormais plus fréquentes et plus longues. "Entre 1940 et 1979, il y a eu 5 sécheresses, ce nombre a doublé entre 1980 et 2002. On s’attend à une prolongation des sécheresses de plus de 5 jours d’ici 2100", estime Nezha El Ouafi.

Il en est de même pour les inondations. Dans la région du Souss Massa par exemple, on note une forte augmentation du nombre d’inondations: entre 1982 et 2007, il y a eu 4 inondations en 25 ans alors qu'entre 2008 et 2015, on en compte 7.

Les vagues de chaleur ressenties par les populations sont, de leur côté, de plus en plus longues et intenses. "La variation des durées de vagues de chaleur peut être considérée comme forte", note la secrétaire d'Etat.

L’élévation du niveau de la mer au niveau de la côte méditerranéenne du Maroc est de l’ordre de 0,6 mm/an pour la période 1945 à 2000. Tandis que sur la côte Atlantique, on observe une élévation entre 1,6 à 2 mm/an pour la période 1955-2003 (3e Communication nationale sur le climat).

Un plan national d’adaptation

"Pour faire face aux effets du réchauffement climatique, le gouvernement marocain s’est engagé de manière volontariste en mettant en œuvre des actions d’adaptation et d’atténuation dans le cadre d’une approche intégrée, participative et responsable", précise Nezha El Ouafi.

En matière d’adaptation, un Plan national d’adaptation est en cours de finalisation. Il vise à:

- renforcer la résilience de façon adéquate et urgente de la population et des territoires,

- aligner les priorités nationales aux engagements internationaux en matière de changement climatique et de développement durable,

- accroître le soutien politique national à haut niveau à l’adaptation,

- mobiliser le soutien technique et financier au niveau international à l’adaptation.

La secrétaire d'Etat cite également l’élaboration d’un Plan climat national à l’horizon 2030, qui "constitue un socle de coordination et un cadre de développement d’une politique climatique à moyen et long terme, tout en contribuant au renforcement de la gouvernance climatique au Maroc".

Ce plan porte sur le renforcement de la résilience face aux risques climatiques, l’accélération de la transition vers une économie sobre en carbone, l’inscription des territoires dans le dynamique climat, le renforcement de la gouvernance climatique et des capacités humaines, technologiques et financières.

Source web Par le medias24

Imprimer l'article

Les articles en relation

200 personnalités appellent à sauver la planète en urgence

200 personnalités appellent à sauver la planète en urgence Bien connu des lecteurs de Futura, l'astrophysicien Aurélien Barrau, en compagnie de l'actrice Juliette Binoche, est à l'origin

Savoir plus...

La géoingénierie : des solutions globales pour contrer le changement climatique ou des risques sous-estimés ?

La géoingénierie : des solutions globales pour contrer le changement climatique ou des risques sous-estimés ? La géoingénierie désigne un ensemble de techniques envisagées &a

Savoir plus...

COP28 : l'UE promet une « contribution financière » aux pays vulnérables au changement climatique

COP28 : l'UE promet une « contribution financière » aux pays vulnérables au changement climatique L'Union européenne et ses membres préparent une « contribution financière

Savoir plus...

Changement climatique : Quel impact sur le rendement du blé au Maroc ?

Changement climatique : Quel impact sur le rendement du blé au Maroc ? Le changement climatique affecte plus durement le rendement de la culture du blé au Maroc. Au niveau mondial, les pertes subies dans la production

Savoir plus...

Le moustique tigre a conquis Paris et plus de la moitié de la France

Le moustique tigre a conquis Paris et plus de la moitié de la France Le moustique tigre, une espèce capable de transmettre des maladies telles que la dengue, le Chikungunya et le Zika, poursuit sa progression en France

Savoir plus...

Le secteur de l’élevage au Maroc : Des atouts incontournables et des défis à relever (Géoparc Jbel Bani)

Le secteur de l’élevage au Maroc : Des atouts incontournables et des défis à relever (Géoparc Jbel Bani) Le secteur de l’élevage offre des atouts incontournables qui lui permettent d&rsq

Savoir plus...

L'énergie éolienne en plein boom en Grande-Bretagne

L'énergie éolienne en plein boom en Grande-Bretagne En 2017, 15 % de l'électricité britannique provenait d'éoliennes, contre 10 % en 2016. Cette progression est liée à la f

Savoir plus...

Les conséquences du réchauffement climatique

Les conséquences du réchauffement climatique Les experts prévoient que le changement climatique en cours résultant des activités humaines aura quelques conséquences que l'on peut qualifie

Savoir plus...

Errachidia: Introduction de 100 gazelles dorcas

Errachidia: Introduction de 100 gazelles dorcas   (Source : ecologie.ma)      Ce 10 Janvier, Le Haut Commissariat aux Eaux et Forêts et à la Lutte Contre la Désertification (HCEDLCD) a r&

Savoir plus...

Des continents perdus découverts sous la glace en Antarctique

Des continents perdus découverts sous la glace en Antarctique Les mesures fines du champ de gravité de la Terre par le satellite de l'ESA Goce ont permis de voir sous la glace de l'Antarctique. Les géophy

Savoir plus...

Rabat : La Commission Nationale relance les actions climat et biodiversité

Rabat : La Commission Nationale relance les actions climat et biodiversité Le 25 juillet 2024, la Commission Nationale des Changements Climatiques et de la Diversité Biologique s'est réunie à Rabat so

Savoir plus...

L’énergie solaire monte en puissance à Ouarzazate (Géoparc Jbel Bani)

L’énergie solaire monte en puissance à Ouarzazate (Géoparc Jbel Bani) Le complexe d’énergie solaire Noor à Ouarzazate exploite le potentiel de la source énergétique la plus

Savoir plus...

Les tags en relation

Recherche du site

Recherche avancée / Spécifique

Géoparc et Recherche Scientifique

Le coins de l’étudiant

Blog Géoparc Jbel Bani

Découvrez notre escpace E-commerce


Pour commander cliquer ci-dessous Escpace E-commerce

Dictionnaire scientifique
Plus de 123.000 mots scientifiques

Les publications
Géo parc Jbel Bani

Circuits & excursions touristiques

cartothéques

Photothéques

Publications & éditions