Maroc Sur les sentiers de l’Anti-Atlas (Géoparc Jbel Bani)
Il y a un an pile, je partais au Maroc pour un trek à la découverte des villages et vallées du Toubkal. Une semaine de pur bonheur au milieu des paysages du Haut-Atlas. Alors quand Allibert Trekking m’a proposé de m’envoler à nouveau sillonner les sentiers marocains, je n’ai pas hésité une seconde. Et me voilà parti explorer les granits rouges de Tafraoute au pied de l’Anti-Atlas dans le sud du Maroc.
A l’aéroport d’Orly, je retrouve Nico d’Allibert Trekking et Laëtitia de Babel Voyages, que je connais déjà mais aussi Céline du site ZeOutdoor et Nolwenn, journaliste pour Escape le magazine outdoor. La team Monique (private joke, désolé) est au complet, embarquement immédiat pour l’Afrique !
Agadir, les pieds dans l’eau
3h de vol plus tard, nous atterrissons à Agadir sur la côte atlantique à un peu plus de 200 km au sud ouest de Marrakech et pas si loin des îles Canaries où nous avons séjourné quelques jours plus tôt. La ville est récente. Avec ses 10 km de plage et un ensoleillement quasi quotidien, c’est la plus importante station balnéaire du Maroc. Autrefois, située dans les terres, la ville d’Agadir a été entièrement reconstruite après que l’ancienne cité fut ravagée par un tremblement de terre en 1966.
On file déposer nos bagages à l’Atlantic Palace Hotel, où nous passons la nuit. Le temps de découvrir ma chambre avec vue sur la piscine et nous partons diner.
En chemin, nous décidons de nous aventurer sur la belle plage d’Agadir, située à deux pas de l’hôtel. Il fait un peu froid, le temps est maussade, ce qui est rare en cette période de l’année. Tant pis, j’aime le charme des ciels chargés. Nous sommes hors-saison, le moment idéal pour profiter de la quiétude du bord de mer.
Un couscous plus tard et il est l’heure de se coucher. Demain, la route sera longue jusqu’au départ du trek.
Après une bonne nuit de sommeil et un copieux petit déjeuner au restaurant de l’hôtel, nous retrouvons Brahim, notre guide, dans le hall. Briefing de départ : nous observons sur la carte l’itinéraire que nous allons emprunter lors de ces trois jours de trek.
Road trip dans le sud marocain
Et c’est parti ! Nous prenons la route pour Tafraoute. Au programme, 3h de bus à parcourir les plaines agricoles de la région de Souss.
Le temps de sortir de l’agglomération et c’est l’occasion de croiser toutes sortes de véhicules : 4×4, camions, voitures, scooters et vélos bien sûr mais aussi, et c’est moins courant chez nous, triporteurs et ânes ou chevaux tirant charrettes au milieu des rond-points.
L’huile d’argan, le trésor du Maroc
Peu à peu, les paysages urbains laissent place à la campagne marocaine et à ses cultures d’arganiers. Brahim nous explique qu’autrefois, le bois des arganiers, arbres endémiques du Maroc, servait à faire du feu. Il s’est alors raréfié sous le poids de la déforestation. Puis, les berbères ont découvert l’huile d’argan qu’ils utilisent comme produit cosmétique naturel et huile alimentaire. Les arbres ont donc été replanté et plus récemment des coopératives de femmes ont été mise en place pour s’occuper de la production d’huile d’argan tant prisée par l’industrie cosmétique et ainsi favoriser le travail rural. Au cœur du fruit, sous la coque, se trouve deux ou trois amandons. Une fois torréfiés, moulus puis pressés, on obtient l’huile d’argan alimentaire. L’huile utilisée dans la cosmétique est quant à elle pressée à froid afin de ne pas détruire la vitamine E, actif principal de l’huile d’argan aux propriétés nourrissantes et anti-rides. Attention toutefois lors de vos achats, certaines huiles peuvent avoir une très forte odeur de biquette. Et oui, il arrive que les fruits utilisés soient des fruits séchés ingérés par les nombreux troupeaux de chèvres. L’huile est alors dite « chevrée ». Les huiles de meilleure qualité sont celles produites à partir de fruits cueillis sur l’arbre, puis pressés.
Sur les routes de l’Anti-Atlas
Un peu plus loin, perché au sommet d’une colline et dominant la plaine, on aperçoit l’impressionnante citadelle de Tizourgane. L’un des nombreux greniers collectifs fortifié du sud du Maroc mais aussi l’un des plus beaux. Ces igoudar (agadir au singulier), comme on les appelle, contenaient autrefois les récoltes des villageois, un réservoir d’eau, un espace pour le bétail, une mosquée…et servaient de forteresse en cas d’invasion ennemie. Beaucoup ont été abandonné suite à la sécheresse et l’exode rural mais certains ont pu être préservé et quelques uns, rares, sont encore aujourd’hui en activité.
rapproche de la chaîne de montagnes de l’Anti-Atlas, le soleil pointe timidement le bout de son nez.
Tafraout, ville berbère
A midi, nous arrivons à Tafraoute où nous déjeunons dans un restaurant de la ville. J’ai la chance de pouvoir déguster un succulent tajine de légumes.
Une bonne heure de pause plus tard et en avant pour la rando. Une marche digestive qui nous amène à sortir progressivement de la ville.
On découvre tout d’abord, entre les palmiers, un étrange rocher appelé Oudad, qui signifie le doigt.
Au pied du monticule gît un charmant hameau où l’on peut apercevoir des maisons traditionnelles ornées de motifs colorés. Pour faire fuir les démons, des pierres sont implantées aux quatre coins du toit.
Trek au cœur des granits roses de l’Anti-Atlas
La balade se poursuit désormais sous la pluie. Oui, oui, habituellement le soleil brille mais il peut pleuvoir au Maroc. Les blocs de granit rose, si typiques de l’Anti-Atlas nous entourent.
Les rochers bleus de Tafraout
Deux heures de marche au cœur de ce panorama de folie puis nous arrivons au campement installé au milieu des roches bleues peintes par Jean Vérame dans les années 80. Surnommé le « peintre des déserts », l’artiste français dont l’œuvre est proche du Land Art a crée ce site appelé « rochers bleus » à 1200 m d’altitude dans l’Anti-Atlas. Ici, c’est le paysage qui fait office de toile.
Le camp de base Allibert est déjà en place, les tentes sont montées et les cuisiniers qui nous accompagnent s’attellent à la préparation du repas du soir.
Le temps pour nous de prendre le thé et d’explorer les alentours. On crapahute entre les rochers, l’occasion de constater la présence de scorpions dans les environs. Ceux-ci, marrons, ne sont pas mortels contrairement aux scorpions noirs, mais tout de même, faites attention en soulevant les cailloux.
On escalade les rochers pour prendre de la hauteur. Après quelques longues minutes à chercher notre chemin, nous atteignons le sommet. Même si le soleil se cache derrière les nuages à l’heure où il devrait rougeoyer, la vue sur le camp de base et les paysages environnants est à couper le souffle.
De retour au bivouac, on profite du feu de camp après un excellent repas. Nos vestes Millet sont parfaites pour cette soirée, la tête dans les étoiles.
Il est temps d’aller se coucher, demain il faudra se lever tôt…
Retrouvez toutes les infos sur ce trek au Maroc au cœur des granits rouges de Tafraoute dans l’Anti-Atlas sur le site d’Allibert Trekking, ainsi que de nombreuses autres randonnées. Et pour plus de renseignements pour voyager au Maroc, rendez-vous sur le site de l’Office du tourisme marocain.
Les doudounes nous ont été offertes par la marque Millet. Le choix du contenu éditorial de cet article nous revient.
Source web par : wild birds collective
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