Des chiens en laisse à la Préhistoire !
le géoparc du jbel bani - tata

Vous êtes ici : Accueil > Vulgarisation à l'archéologie > Archéologie et Sciences de la Terre ! > Des chiens en laisse à la Préhistoire !

Des chiens en laisse à la Préhistoire !

Dans les scènes de chasse de deux sites d'art rupestre d'Arabie saoudite datant du prénéolithique, des dizaines de chiens sont gravés en compagnie de l'Homme. Quelques-uns sont représentés en laisse tandis que d'autres sont en liberté. De précieuses indications sur les relations qu'entretenaient nos ancêtres avec les canidés avant les débuts de l'agriculture.

L'Homme et le chien ont une longue histoire d'amitié. Plusieurs éléments (archéologiques, génétiques...) suggèrent que tout a commencé avec la domestication de loups gris (canis lupus), il y a au moins 15.000 ans, et peut-être même beaucoup plus (40.000 ans ?). Mais l'origine géographique et la date du début de cette relation interespèce sont toujours discutées par les chercheurs.

Dans un article qui vient de paraître dans le Journal of Anthropological Archaeology, Maria Guagnin, de l'Institut Max-Planck pour les sciences humaines (Allemagne) et ses collègues ont passé au crible des dizaines de représentations de chiens domestiqués gravées sur les parois rocheuses des sites d'art rupestre de Shuwaymis et Jubbah, dans le nord-ouest de l'Arabie saoudite. Selon les archéologues, ces œuvres auraient été réalisées au cours du huitième, voire du neuvième, millénaire avant Jésus-Christ, ce qui en ferait les plus anciens témoignages jamais découverts de cette amitié de l'Homme avec le chien. C'est aussi les premières représentations de chiens en laisse connues de la Préhistoire.

chiens-en-laisse                                                                                           

Image composite d’une scène de chasse gravée sur les parois du site de Shuwaymis. Un chasseur tient deux chiens en laisse par la taille. © Journal of Anthropological Archaeology, Maria Guagnin, Max Planck Institute for the Science of Human History 

Les plus anciennes représentations de chiens domestiqués

Les chiens gravés ressemblent beaucoup au chien de Canaan actuel. Impossible de les confondre avec les hyènes ou les loups, qui sont aussi représentés sur ces roches. Les origines de ces canidés sont cependant incertaines, indiquent les archéologues : « Ont-ils été introduits dans la péninsule arabique depuis le Proche-Orient ou représentent-ils une domestication indépendante de chiens issus des loups d'Arabie ? », interrogent-ils.

Quelque 156 chiens ont été comptés à Shuwaymis et 193 à Jubbah. Certains sont attachés à la taille des chasseurs qui ont alors les mains libres pour décocher leurs flèches. Il pourrait s'agir des chiens les plus jeunes, encore en apprentissage, proposent les auteurs de l'étude, tandis que les individus les plus âgés, eux, courent en liberté.

chien-canaan

Il y a une forte ressemblance entre le chien moderne de Canaan (en haut) et les chiens représentés il y a plus de 8.000 ans sur le site de Shuwaymis (en bas). © Journal of Anthropological Archaeology, Maria Guagnin, Max Planck Institute for the Science of Human History ET Alexandra Baranova, CC

« Cela suggère que non seulement certaines populations humaines contrôlaient leurs chiens de chasse au prénéolithique mais que certains chiens pouvaient effectuer des tâches différentes, écrivent-ils. Certains peuvent être utilisés uniquement pour suivre les odeurs de proies, tandis que d'autres sont utilisés pour attaquer les proies, protéger les chasseurs, ou aider à transporter la viande au camp ». Ces scènes témoignent en effet d'un « haut niveau de contrôle sur les chiens de chasse » à cette période, avant même les débuts des communautés agricoles. Parfois leur rétine, créant dans le champ de vision des taches lumineuses.

Publié le 23/11/2017

Source Web: futura-sciences

Imprimer l'article

Les articles en relation

Changement climatique : Quel scénario pour le Maroc en 2050 ?

Changement climatique : Quel scénario pour le Maroc en 2050 ? L’Institut royal des études stratégiques vient de publier son dernier rapport L’Institut estime que la sécurité alimentai

Savoir plus...

Une fenêtre unique sur la vie ancienne au Maroc, montrant la coexistence d'invertébrés datant d'environ 539 millions d'années avec la faune d’Édiacara

La transition entre les ères géologiques de l’Édiacarien et du Cambrien, il y a environ 539 millions d’années, marque l’un des tournants les plus décisifs de l’histoire de la vie su

Savoir plus...

Préparez-vous pour cette pluie de météores: l’une des plus spectaculaires jamais enregistrée dans l’histoire

Préparez-vous pour cette pluie de météores: l’une des plus spectaculaires jamais enregistrée dans l’histoire Incroyable, en effet, la pluie d’étoiles filantes qui sera peut-ê

Savoir plus...

Tata / Tissint : Une oasis paradisiaque qui vaut le détour !

Tata / Tissint : Une oasis paradisiaque qui vaut le détour ! Outre la beauté des paysages de ses oasis, le village de Tissint, province de Tata, est aussi célèbre pour ses magnifiques cascades d’eau

Savoir plus...

Drâa-Tafilalet : des pluies bienfaitrices redonnent espoir après des années de sécheresse

Drâa-Tafilalet : des pluies bienfaitrices redonnent espoir après des années de sécheresse Errachidia – Après plusieurs années marquées par des périodes de sécheress

Savoir plus...

Quelques animaux préhistoriques de Casablanca (Etude)

Quelques animaux préhistoriques de Casablanca (Etude) Depuis 1978 une équipe multidisciplinaire de scientifiques marocains multiplie les missions de recherche pour étudier une « caverne d’Ali baba &ra

Savoir plus...

Le corail semble s'habituer au réchauffement climatique, est-ce une bonne nouvelle ?

Le corail semble s'habituer au réchauffement climatique, est-ce une bonne nouvelle ? Les récifs de la Grande Barrière de corail, au nord-est de l'Australie, ont moins souffert en 2017 alors que l'eau

Savoir plus...

Nopal

Nopal Le nopal est une plante grasse, arborescente, de la famille des cactus. Originaire du Mexique (elle figure sur le drapeau du pays), elle s'est acclimatée sur tout le pourtour de la Méditerranée. Sa tige

Savoir plus...

Lérot du Maroc

Lérot du Maroc Le lérot (Eliomys quercinus) est un petit mammifère nocturne masqué d’environ 60 à 140 grammes et ne dépassant pas la quinzaine de centimètres, sans compter la que

Savoir plus...

Géotourisme : Un tourisme de niche très peu développé

Géotourisme : Un tourisme de niche très peu développé * Le Maroc bénéficie de sites géologiques très variés mais peu visités par les touristes à cause de l

Savoir plus...

Le géologue, entre nomadisme et sédentarité » par Hervé LEYRIT

Le géologue est-il un aventurier, un nomade, un vagabond? Ou bien est-il un jeune cadre dynamique qui intègre la mondialisation dans sa carrière? Dans sa vie professionnelle, l'expatriation sera-t-elle choisie o

Savoir plus...

Les tags en relation

Recherche du site

Recherche avancée / Spécifique

Géoparc et Recherche Scientifique

Le coins de l’étudiant

Blog Géoparc Jbel Bani

Découvrez notre escpace E-commerce


Pour commander cliquer ci-dessous Escpace E-commerce

Dictionnaire scientifique
Plus de 123.000 mots scientifiques

Les publications
Géo parc Jbel Bani

Circuits & excursions touristiques

cartothéques

Photothéques

Publications & éditions