Astroarchéologie: Ce chercheur explique pourquoi cette découverte au Maroc est exceptionnelle
le géoparc du jbel bani - tata

Vous êtes ici : Accueil > Vulgarisation à la météoritologie > Météoritologie et Sciences de la Terre ! > Astroarchéologie: Ce chercheur explique pourquoi cette découverte au Maroc est exceptionnelle

GJB

Astroarchéologie: Ce chercheur explique pourquoi cette découverte au Maroc est exceptionnelle

MÉTÉORITES - Des chercheurs marocains ont récemment fait une découverte de taille pour l’astroarchéologie et la science marocaine. Dans la région de Tiwrare, au village rural et montagneux d’Ida Oukazzou (province d’Essaouira), ils ont trouvé des dessins gravés dans la pierre, appelés prétroglyphes, témoignant de l’existence de météorites au Maroc dans les temps anciens.

La chasse aux météorites est une activité convoitée dans le sud du Maroc. Mais c’est la première fois qu’une découverte raconte une histoire, l’Histoire. “C’est la première fois qu’une telle découverte témoigne de la tombée de météorites au royaume dans les temps anciens, et peut-être de la peur qu’elle a procurée”, souligne au HuffPost Maroc l’un des chercheurs qui travaille sur le projet, Abderrahmane Ibhi.

“Nos enquêtes préliminaires prédisent qu’un météore s’est produit au-dessus du Maroc dans l’Antiquité. Les pétroglyphes que nous avons étudiés semblent offrir une nouvelle perspective de l’archéoastronomie amazighe au Maroc, contribuant ainsi à la compréhension de l’histoire ancienne de la région”, racontent les cinq chercheurs, Abderrahmane Ibhi, Fouad Khiri, Lahcen Ouknine, Abdelkhalek Lemjidi et El Mahfoud Asmahri dans un article consacré à leur découverte sur le site Meteor News.

“J’étais invité à une conférence sur les météorites à 80 km d’Essaouira. On a discuté, des habitants nous ont parlé d’un cratère d’impact. Puis quelqu’un nous a informé qu’il y avait des roches ici”, explique Abderrahmane Ibhi.

En se rendant au village d’Ida Oukazzou, ils découvrent un trésor inédit jusqu’alors au Maroc, en Afrique et même dans le Monde arabe. Trois galets de grès et des grès de quartz mesurant entre 20 et 30 centimètres sur lesquels sont gravés par incision des dessins. Ce sont eux qui racontent la tombée de météores “laissant des traînées derrières eux”, précise le chercheur.

noupscale

On y voit “un homme et une femme apparemment bouleversés par la chute d’un météore”, “une figure anthropomorphique (de morphologie humaine, ndlr) fuyant une énorme boule de feu” et un “anthropomorphique, deux bovins de tailles différentes, un météore et une figuration du Soleil avec des cercles concentriques au centre”, ajoutent les 5 chercheurs dans la publication.

Ces représentations de la tombée d’un météore ont été confirmées par “des témoins oculaires de la chute de la météorite Tissint en 2011 dans la région de Tata, qui ont indiqué que la boule de feu était apparue dans le ciel avec une traînée de fumée et une poussière continue. Par conséquent, les lignes ondulées gravées sur les pétroglyphes peuvent être interprétées comme la fumée laissée derrière un météore”, indiquent les spécialistes.

noupscale10

Des galets vieux de plusieurs siècles

Les recherches préliminaires ne permettent pas encore de dater précisément ces prétroglyphes. Cependant, “la calcification permet de donner une idée de l’époque. Quand une roche reste dehors pendant 10 siècles par exemple, une pile de carbonate va se former, l’altérer. C’est pour le moment notre point de départ pour les dater”, ajoute le chercheur. Des analyses en laboratoire vont être effectuées.

“Sur l’un des galets, on trouve également une inscription en Tifinagh ancienne, l’écriture utilisée par les berbères. Nous allons demander à l’Institut royal de la culture amazighe de nous aider à la déchiffrer et, peut-être, à la dater”, précise Abderrahmane Ibhi.

noupscale10

Le lieu de création de ces représentations reste aussi, pour l’heure, un mystère.  Les chercheurs sont revenus sur les lieux pour tenter de trouver des traces de la fabrication de ces pétroglyphes. “Nous n’en avons pas trouvées”, souligne le chercheur. Les galets auraient pu être facilement transportés d’un point à un autre et donc, venir de plus loin qu’Essaouira.

Les recherches continuent donc et se feront en collaboration avec des spécialistes espagnols et russes. “Comme c’est la première fois que l’on fait une telle découverte au Maroc, nous n’avons pas les repères nécessaires pour donner une analyse complète”, ajoute Abderrahmane Ibhi.

Exposés au Musée universitaire de météorites

Une fois les recherches terminées et leur histoire connue, les pétroglyphes entreront dans l’exposition du seul musée consacré aux météorites en Afrique et dans le monde arabe: le Musée universitaire de météorites, situé à Agadir.

“Nous en avons acheté deux au berger qui les as trouvées. Nous sommes en train de négocier pour la troisième”, souligne Abderrahmane Ibhi, qui est par ailleurs le fondateur de ce musée.

Les pétroglyphes rejoindront les 250 météorites déjà exposées, dont un morceau exceptionnel: “Nous avons quelques grammes de la météorite de Tissint, une météorite qui est tombée de la planète Mars dans la province de Tata. C’est la plus cher du monde. Le British Museum en a 900 grammes”.

En attendant, une exposition temporaire s’y tient jusqu’à la fin du mois de janvier. Elle est consacrée aux “météorites et la disparition des dinosaures dans le golfe du Mexique”.

Source web par: huffpostmaghreb

Imprimer l'article

Les articles en relation

Drâa-Tafilalet, un paradis pour les amateurs d'astronomie et chasseurs de météorites

Drâa-Tafilalet, un paradis pour les amateurs d'astronomie et chasseurs de météorites La région de Drâa-Tafilalet, avec sa faible densité de population et ses vastes espaces naturels é

Savoir plus...

COP 23 : les États sont d’accord… pour discuter

COP 23 : les États sont d’accord… pour discuter La COP 23 s'est achevé ce weekend sans clash, ce qui est déjà appréciable. Le bilan restera maigre mais quelques avancées sont

Savoir plus...

Nuées d'étourneaux : comment coordonnent-ils leurs vols ?

Nuées d'étourneaux : comment coordonnent-ils leurs vols ? Les étourneaux, et d'autres oiseaux se comportent souvent comme une unité, formant une nuée, filant parfois dans une direction pr&ea

Savoir plus...

Un exemple d’analyse-étude, de requalification et sauvegarde du patrimoine culturel et architectural de l’oasis de Figuig

Un exemple d’analyse-étude, de requalification et sauvegarde du patrimoine culturel et architectural de l’oasis de Figuig Monsieur Maurizio CAFAREllI, Directeur du programme Restauration du patrimoine de l’Or

Savoir plus...

Biodiversité : découverte de 163 nouvelles espèces le long du Grand Mékong

Biodiversité : découverte de 163 nouvelles espèces le long du Grand Mékong Le bassin du Grand Mékong n'a pas encore livré tous ses secrets. De nombreuses nouvelles espèces y sont d

Savoir plus...

Quand Léonard de Vinci décodait les fossiles

Quand Léonard de Vinci décodait les fossiles Un tableau de Léonard de Vinci, Salvator Mundi, s'est vendu aux enchères à un prix record de 382 millions euros le 15 novembre 2017. Mais Léon

Savoir plus...

Antarctique: la découverte d'une nouvelle zone sismique inquiète les scientifiques

Antarctique: la découverte d'une nouvelle zone sismique inquiète les scientifiques L'éruption des volcans pourrait provoquer une importante fonte des glaces dans cette région déjà tou

Savoir plus...

Zoom sur le Moringa, la plante «miracle» et ses produits dérivés

Zoom sur le Moringa, la plante «miracle» et ses produits dérivés A Errachidia comme à Tata, le Moringa poursuit son expansion au Maroc. Sa production est essentiellement consacrée aux produits

Savoir plus...

Des insectes porteurs de virus : un projet américain qui inquiète des scientifiques

Des insectes porteurs de virus : un projet américain qui inquiète des scientifiques Selon un collectif de chercheurs, le programme de recherche de la Darpa visant à inoculer des gènes de résistance

Savoir plus...

La vipère à cornes

La vipère à cornes (Cerastes cerastes) est un serpent qui appartient à la famille des «Viperidae ». Elle vit dans les déserts d’Afrique du nord et du Moyen-Orient. Elle doit son nom aux d

Savoir plus...

Entre Tata et Icht, un centre culturel en pierres sèches signé Salima Naji

Entre Tata et Icht, un centre culturel en pierres sèches signé Salima Naji L'architecte et anthropologue franco-marocaine Salima Naji a encore frappé, elle qui a déjà puissamment contribué

Savoir plus...

Les mille et un atouts des plantes aromatiques et médicinales

Les mille et un atouts des plantes aromatiques et médicinales Améliorer la qualité pour servir au mieux l’économie sociale Plus de mille coopératives opérant dans le domaine des pl

Savoir plus...

Les tags en relation

Recherche du site

Recherche avancée / Spécifique

Géoparc et Recherche Scientifique

Le coins de l’étudiant

Blog Géoparc Jbel Bani

Découvrez notre escpace E-commerce


Pour commander cliquer ci-dessous Escpace E-commerce

Dictionnaire scientifique
Plus de 123.000 mots scientifiques

Les publications
Géo parc Jbel Bani

Circuits & excursions touristiques

cartothéques

Photothéques

Publications & éditions