Artisanat en voie d’extinction: Des métiers sauvés in extremis dans les provinces du Sud
Le ministère de l’Artisanat et de l’Economie sociale est méthodique. Après avoir réalisé un inventaire des métiers en voie d’extinction, il a enclenché une opération de sauvetage in extrémis pour les maintenir en vie. Sur les 40 métiers menacés, 6 sont exercés dans les provinces du Sud. Il s’agit du tataoui, du pisé, de la vannerie, du tissage des tentes, de la sculpture sur bois (jdari) et de la maroquinerie. L’idée de la sauvegarde des techniques liées à ces métiers a été de transcrire et de transmettre les connaissances et le savoir-faire aux générations montantes, à travers un dispositif multimédia. Les artisans et les maîtres artisans détenteurs de ce savoir-faire ancestral se sont prêtés au jeu.
■ Tataoui
Il s’agit de décorations des plafonds en bois des habitats traditionnels dans l’Anti-Atlas.
Il tient son nom de l’oued Tata, qui est un affluent du Drâa, région où il semble être le plus répandu, au point de désigner les plafonds décorés en fibres végétales, qu’il s’agisse de laurier rose, de roseau, de branche de palmier ou autre. Pendant longtemps, il a été considéré comme rural et à ce titre, ignoré. Il a fallu attendre une trentaine d’années pour reconnaître cette activité comme une technique artistique patrimoniale. Aujourd’hui, avoir un plafond tataoui est perçu comme un signe extérieur de richesse, révélateur du rang social. Il est aussi synonyme de pouvoir qu’il soit religieux, politique ou économique.
■ Le pisé :
Ce produit permet de construire différents types d’édifices, qu’il s’agisse de murailles, de maisons, de greniers collectifs ou de ksour, avec de la terre crue et sans aucune pièce de soutien ni aucun mélange de paille ou de bourre. Pendant longtemps, l’utilisation du pisé a été dédiée à la construction de murailles et de forteresses.
A partir du 19e siècle, les grandes familles et les personnes mandatées par le pouvoir central pour exercer une souveraineté locale ont commencé à édifier des Kasbahs. Ce genre nouveau a lui-même influencé l’architecture dans ces régions reculées, notamment au niveau décoratif. Par la suite, le ciment a remplacé la terre au nom de la modernité et au profit de nouvelles techniques. Mais aujourd’hui, le patrimoine bâti en terre revient au goût du jour et s’impose comme le produit et l’expression d’une culture collective.
■ Maroquinerie
Le travail du cuir est un métier exercé par les femmes sahraouies. Dans une première phase, il repose sur la tannerie des peaux de chèvres et de chameaux. Pour ce faire, les femmes sahraouies utilisent un outil de dessin en couleur, un instrument de découpage et un autre de broderie. «Assermi» est le coussin traditionnel en cuir qu’utilise la femme sahraouie aussi bien comme accoudoir que pour décorer la tente. Il est en général orné de broderies relatant les traditions sahraouies. La longueur de ce produit peut parfois dépasser le mètre, mais sa largeur se limite à 40 cm. Lorsque sa forme est ronde, elle prend le nom hassani de «marfek». Les Sahraouis l’utilisent en tant qu’accoudoir pour se reposer.
■ Tissage des tentes
Réalisé sur un métier à terre, c’est un savoir-faire ancestral détenu par les femmes du Sahara. Connu depuis la Mongolie, l’Afghanistan, la Turquie, la Péninsule arabique jusqu’au sud du Maroc, le métier à terre, de mise en œuvre rapide et facile, est essentiellement lié à la vie nomade et à l’élevage du mouton à laine. Il a probablement été introduit au Maghreb et au Sahara par les tribus hilaliennes au Ve siècle.
Après la tonte annuelle du bétail, les femmes commencent par nettoyer la laine de mouton et la filer en pelotes.
Les fils sont renforcés de poils de chèvre et de chameau, selon la disponibilité de ces produits.
■ Vannerie du Sud:
La fabrication des nattes de sol est une spécialité strictement féminine dans les régions sahariennes. Elle se fait selon la technique du cordé. Celle-ci y est très répandue (vallées du Drâa, du Dadès, Tafilalet).
La confection des nattes de sol est réalisée sur un métier horizontal rudimentaire.
■ Sculpture sur bois «jdari»:
Le travail du bois est l’une des activités traditionnelles les plus prisées au Sahara. Cela s’explique essentiellement par l’importance des objets en bois dans la vie nomade dans ces régions, comme notamment les poutres de tente, les caisses et les ustensiles de cuisine (gasaâ).
Le travail du bois est également associé à la joaillerie et aux bijoux de fantaisie ainsi que la décoration des vêtements en cuir. Le bois le plus approprié et le plus utilisé pour ces travaux, reste «Jeddari» pour ses qualités de résistance à l’ardeur du climat dans le Sahara.
Source web par: l'économiste
Les articles en relation
Ait Atta
Ait Atta SUR LA PISTE DES BIJOUX DU MAROC DANIEL FAUCHON IBIS PRESS Il est évident que j’aurais aimé me trouver aux cotés de Jean Besancenot i
Savoir plus...La danse Ahwach (Géoparc Jbel Bani)
La danse Ahwach (Géoparc Jbel Bani) Le Maroc compte plus de 12 millions de Berbères. La culture berbère est donc fortement ancrée dans la culture et le patrimoine marocain. Découvrez par exemple l&r
Savoir plus...Les sept couches de la terre
Quand les scientifiques ont commencé à explorer les profondeurs de la terre et à fournir les efforts pour connaître les secrets de sa structure et de sa composition, ils ont constaté que les mythes qui
Savoir plus...Ouverture du Musée National du Tissage et du Tapis Dar Si Saïd de Marrakech (Géoparc Jbel Bani)
Ouverture du Musée National du Tissage et du Tapis Dar Si Saïd de Marrakech (Géoparc Jbel Bani) Dans le cadre de sa stratégie de rénovation des musées, la Fondation Nationale des Musées
Savoir plus...Les éclipses de Soleil ont permis de grandes découvertes scientifiques
Les éclipses de Soleil ont permis de grandes découvertes scientifiques Depuis plus de 2.000 ans, les éclipses de Soleil ont permis des bonds de géant en astronomie. Par des méthodes astucieuses, des
Savoir plus...Artisanat : Les artisans marocains
Indifférents au temps qui passe, les artisans du sud Maroc ont de tout temps joué un rôle prépondérant dans le quotidien des populations berbères. Au départ essentiellement domestique,
Savoir plus...Du Patrimoine du Maroc
Du Patrimoine du Maroc La situation géographique du Maroc confère à son héritage culturel une formidable richesse, notamment dans la diversité de ses composantes tant au niveau du patrimoine mat&eac
Savoir plus...Le changement climatique dans la région de Souss Massa (Géoparc Jbel Bani)
Le changement climatique dans la région de Souss Massa (Géoparc Jbel Bani) La région Souss-Massa est l'une des douze nouvelles régions du Maroc instituées&nbs
Savoir plus...Patrimoine archéologique du bassin du Oued Noun (Géoparc Jbel Bani)
Patrimoine archéologique du bassin du Oued Noun (Géoparc Jbel Bani) Igpcm:4CD9D Prospection archéologique conduite par l'INSAP dans la région de Guelmim Le patrimoine archéologique est rel
Savoir plus...Un festival pour l’oasis de Tata (Géoparc Jbel Bani)
Un festival pour l’oasis de Tata (Géoparc Jbel Bani) L’une des plus riches et plus anciennes Oasis du sud-est marocain disposera bientôt de son propre festival. Toug Rih, dans la province de Tata, abritera l&
Savoir plus...