La gravité artificielle de « 2001, l'odyssée de l'espace » devient une réalité
le géoparc du jbel bani - tata

Vous êtes ici : Accueil > Vulgarisation à l'astronomie > Astronomie et Sciences de la Terre ! > La gravité artificielle de « 2001, l'odyssée de l'espace » devient une réalité

GJB

La gravité artificielle de « 2001, l'odyssée de l'espace » devient une réalité

Les longs séjours en apesanteur ou microgravité affectent le corps humain. Une gravité artificielle serait une solution mais sa mise en pratique était bloquée par un verrou qui semble avoir cédé pour la première fois, ouvrant la porte aux scènes de 2001, l'odyssée de l'espace.

Dans les films de science-fiction, tels que Star Wars ou Star Trek, l'absence de gravitation ne semble jamais exister pour les héros qui se déplacent dans les vaisseaux spatiaux comme s'ils vivaient sur Terre. Les accélérations que doivent accompagner des sauts dans l'hyperespace ou le passage à des vitesses transluminiques ne semblent pas les affecter non plus alors que l'on sait bien que des pilotes de combat encaissants trop de « g », comme on dit, vont par exemple s'évanouir.

Tous ces films supposent donc que l'on peut contrôler à volonté la gravité pour reproduire celle existant sur notre planète, ou contrecarrer les effets des accélérations. Inversement, dans bien des films de SF, on voit clairement à l'œuvre des dispositifs supprimant la gravité, des générateurs d'antigravité donc. Cela reste de la pure science-fiction et l'existence même de générateurs de gravité ou d'antigravité semble bien peu plausible à ce jour même si le Cern s'est lancé dans plusieurs expériences pour mettre en évidence des effets d’antigravité avec l’antimatière.

Par contre, dans des films de science-fiction « durs », comme 2001, l’odyssée de l’espace ou Interstellar, une forme de gravité artificielle est montrée qui est tout à fait crédible. On la voit aussi dans les études faites au début des années 1970 imaginant des colonies spatiales gigantesques à la fin du XXIe siècle, situées aux fameux points de Lagrange. L'un des plus célèbres projets est celui du Tore de Stanford. L'idée est toujours la même, un référentiel en rotation produisant des forces centrifuges qui, du fait du fameux principe d'équivalence d'Einstein, sont indiscernables localement de l'effet d'accélération produit par les forces de gravité. Il y a ainsi une fameuse scène dans 2001, l'odyssée de l'espace où l'un des astronautes, Frank Poole, court dans une centrifugeuse à bord du vaisseau Discovery One en route pour Jupiter. Une autre montre le professeur Floyd prêt à entrer dans une cabine en rotation qui est un WC.

Une gravité artificielle contre l'atrophie musculaire

En fait, générer de la gravité artificielle de cette façon pour reproduire la pesanteur terrestre n'a pas qu'un intérêt pratique mais aussi médical. Comme l'ont montré les longs séjours en orbite des cosmonautes, astronautes et autres spationautes, la structure osseuse et la masse musculaire sont altérées par ces longs séjours, de sorte que le corps se fragilise, ce qui est a fortiori un problème lors du retour sur Terre. Des exercices physiques sont bien pratiqués mais ils ne résolvent pas complètement les problèmes, problèmes dont on se passerait bien pour les premières missions martiennes.

Pourquoi n'a-t-on déjà pas mis en pratique l'idée de mettre les stations spatiales ou les vaisseaux au long court dans le Système solaire en rotation ? Tout simplement parce que la rotation conduit à un phénomène désagréable lorsque la tête est en mouvement. Les capteurs de l'oreille interne transmettent au cerveau une information qui lui fait croire, et donne la sensation, que la personne est en train de chuter ! Ce problème avait découragé les ingénieurs durant des décennies.

Mais voilà qu'une équipe de l'Université de Boulder, menée par l'ingénieur en aérospatiale Torin Clark, vient de faire savoir via un article publié dans Journal of Vestibular Research qu'elle avait une solution, au moins pour les voyages à destination de Mars en particulier. Dans ce cas, on est obligé de ne pas avoir des structures très grandes pour produire de la gravité artificielle car on ne peut lancer de grandes structures à prix raisonnables vers Mars, ce qui veut dire que la vitesse de rotation doit être importante (la force centrifuge sur un élément d'une roue en rotation est proportionnelle au rayon de cette roue par le carré de la vitesse de rotation, on peut donc jouer sur ces deux variables pour un résultat identique). On pourrait donc limiter les effets de l'apesanteur en effectuant des séances quotidiennes de quelques heures tout au plus dans une sorte de cabine en rotation effectuant une quinzaine de tours par minute.

Ce que les chercheurs ont découvert, c'est qu'un entraînement graduel, en une dizaine de séances partant d'un tour par minute pour atteindre ensuite la vitesse de rotation désirée par étape, permettait visiblement au cerveau de s'habituer. Chaque étape doit simplement correspondre à une durée suffisante pour qu'au bout d'un incrément de vitesse, la sensation de vertige et de chute cesse. On peut ainsi atteindre sans problème les 17 tours par minute, ce qui est bien supérieur à ce que l'on imaginait être les limites du supportable auparavant.

Tout indique que ce n'est pas la limite ultime mais il reste à vérifier que l'effet de l'entraînement est durable et à définir quelle serait la limite basse de l'effet de pesanteur artificielle suffisante pour contrecarrer les problèmes produits par l'apesanteur sur une longue durée.

tore-stanford

Source web : futura-sciences

Imprimer l'article

Les articles en relation

On sait peut-être pourquoi il n'y a pas de planètes entre le Soleil et Mercure

On sait peut-être pourquoi il n'y a pas de planètes entre le Soleil et Mercure L'observation des exoplanètes laisse penser qu'il devrait exister au moins une autre planète entre Mercure et le So

Savoir plus...

Relativité générale : au-delà de la Voie lactée, Einstein a toujours raison

Relativité générale : au-delà de la Voie lactée, Einstein a toujours raison Les astrophysiciens tentent de prendre en défaut les équations d'Einstein en espérant déco

Savoir plus...

Une nouvelle météorite s’est écrasée au Maroc

Une nouvelle météorite s’est écrasée au Maroc La météorite est tombée à 15 km de Foum Lahcen, dans le désert de Tata . Mercredi dernier, les habitants de la r&ea

Savoir plus...

Quelle est la taille de l'univers ?

Quelle est la taille de l'univers ? La théorie de la relativité générale d'Einstein nous a appris que l'espace-temps pouvait se déformer comme une membrane élastique. La thé

Savoir plus...

Astronomie : les 10 plus belles photos de 2018

Astronomie : les 10 plus belles photos de 2018 La prestigieuse compétition internationale de photos astronomiques Insight Investment Astronomy Photographer of the Year vient de dévoiler les vainqueurs pour le cru 2018.

Savoir plus...

Voyager 2 serait proche de la frontière avec l'espace interstellaire

Voyager 2 serait proche de la frontière avec l'espace interstellaire Partie de la Terre, il y a déjà 41 ans, la sonde Voyager 2 pourrait bientôt entrer dans l'espace interstellaire. Il y a six ans,

Savoir plus...

Hydrogène métallique : sa découverte pourrait raccourcir le voyage vers Mars (Géoparc Jbel Bani)

Hydrogène métallique : sa découverte pourrait raccourcir le voyage vers Mars (Géoparc Jbel Bani) L'hydrogène isolant devient un solide métallique conducteur à très hautes pr

Savoir plus...

La Nasa veut apprendre à jardiner dans l’espace

La Nasa veut apprendre à jardiner dans l’espace Faire pousser des plantes dans l'espace, ce n'est pas une mince affaire. La gravité manque. L'eau ne coule pas. La lumière et le vent ne sont qu&#

Savoir plus...

Qui sont les physiciens les plus célèbres ?

Qui sont les physiciens les plus célèbres ? Parce que ce sont des hommes et des femmes qui font la science, voici quelques-uns de celles et ceux qui ont marqué l'histoire de la physique. La liste n'est bi

Savoir plus...

Les tags en relation

Recherche du site

Recherche avancée / Spécifique

Géoparc et Recherche Scientifique

Le coins de l’étudiant

Blog Géoparc Jbel Bani

Découvrez notre escpace E-commerce


Pour commander cliquer ci-dessous Escpace E-commerce

Dictionnaire scientifique
Plus de 123.000 mots scientifiques

Les publications
Géo parc Jbel Bani

Circuits & excursions touristiques

cartothéques

Photothéques

Publications & éditions