L’homotherium et le dinofelis : félins à dents de sabre de Casablanca
Le dinofelis et l’homotherium, redoutables félins à dents de sabres ont jadis vécu dans la région de Casablanca. Si aujourd’hui nous avons du mal à imaginer qu’ils ont bel et bien existé, le site archéologique casablancais d’Ahl Al Oughlam est là pour nous rappeler qu’ils ont jadis foulé les mêmes espaces que nous, à quelques milliers années d’intervalle…
Ils ont fait leur apparition sur Terre il y a 5 millions d’années. Le dinofelis et l’homotherium étaient deux espèces distinctes de félins à dents de sabres qui ont jadis vécu au Maroc et dont les traces ont été trouvées dans le site archéologique d’Ahl Al Oughlam.
L’homothérium : le broyeur
Il avait de longues pattes, une tête longue et fine, une mâchoire superpuissante et des canines plutôt « en burin » qu’« en sabre ». Sa queue était plus courte que celle du dinofelis et son aspect devrait glacer le sang de ses proies.
Homotherium vivaient en groupes. La proportion de ses membres rappelle celle des hyènes. (Image: naturalmentemncn.org)
Au sommet de la chaîne alimentaire, l’homothérium avait la taille d’un lion adulte et pesait de 150 à 225 kg. Ses membres antérieurs plus élevés que ses membres inférieurs lui donnaient un aspect qui rappelle celui des hyènes.
Homotherium chassait des proies comme les jeunes éléphants, les rhinocéros et les bisons ainsi que d’autres grands mammifères. Contrairement au dinofelis qui chassait en solo, l’homotherium préférait chasser en groupe dans des milieux ouverts.
Homotherium a commencé à disparaître en Afrique il y a environ 1,5 ma, cependant certains cryptozoologues évoquent des traces dans le sud de l’Europe qui datent d’il y a quelque 28000 ans…
Le dinofelis : le félin terrible
Aussi grand qu’une panthère, il possédait des dents de sabre de formes différentes de celles de l’homotherium. Le dinofelis (du latin félin terrible) mesurait 70 cm de haut et 1,20 m de long et avait la spécialité d’approcher ses proies sans se faire entendre juste avant de bondir sur elles pour les tuer.
Le dinofelis chassait en embuscade, et devait cacher comme les léopards actuels protégé son butin des autres chasseurs en meutes… (Image: SPL)
Le dinofelis n’était pas un bon sprinter, c’est pour cette raison qu’il se faisait un as de l’embuscade. Comme le léopard, il était un chasseur solitaire principalement nocturne. Après avoir capturé sa proie il la cachait dans une grotte ou la hissait sur un arbre pour ne pas se faire voler son butin par des prédateurs plus nombreux ou plus forts.
C’est certainement l’apparition du léopard qui a mené à sa disparition. Le dinofelis était moins polyvalent et moins adapté aux écosystèmes modernes. Contrairement à l’homothérium sa disparition est relativement récente. Il vivait encore dans la région de Casablanca il y a prés de 12000 ans.
Le dinofelis chasseur solitaire des milieux boisés comme l’homothérium chasseur en groupe des milieux ouverts se sont longtemps côtoyé au Maroc. Même s’ils sont positionnés dans des niches écologiques plutôt distinctes, rien n’empêche d’imaginer des confrontations ponctuelles pour les mêmes proies. Dans ce duel imaginaire, l’homotherium plus rapide, plus fort sur surtout évoluant en communauté, aurait probablement eu le dernier mot.
Les anciens homos sapiens devaient à coup sûr redouter les face à face avec ces maîtres de la chaîne alimentaire. Qui aurait cru que quelques milliers d’années après, leurs descendants auront à jamais oublié les félins à dents de sabres?
Seules, à quelques encablures de Casablanca, subsistent encore dans une grotte d’Ahl Al Oughlam, les traces de ce passé d’un autre âge…
Photo prise au musée du jardin zoologique de Rabat.
Photo prise au musée du jardin zoologique de Rabat.
Publier le 15 août 2018
Source web par : ecologie
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